« Tous acteurs »: de nombreux candidats aux municipales dont les quatre en lice à Marseille ont déjà signé la charte d’engagement proposée par le collectif

Publié le 26 juin 2020 à  8h00 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h51

Ce dimanche 28 juin et dans les semaines qui suivront, le territoire connaîtra les conseillers municipaux et les conseillers métropolitains qui conduiront les politiques locales pendant les 6 années à venir. Réuni en conférence de presse le jeudi 25 juin, le collectif « Tous acteurs » [[Il s’agit là d’un élan collectif inédit : 31 acteurs du monde économique réunis au sein du collectif, 32 experts, du territoire et au-delà, consultés individuellement, 200 chefs d’entreprises, animateurs de réseaux économiques, jeunes actifs, apprentis, étudiants… présents dans les réunions collectives à Aix, Aubagne, Marseille, Étang de Berre]], regroupant 63 partenaires du monde économique, a présenté les résultats de l’engagement des candidats pour les projets qu’il porte à la veille des élections municipales.

Jean-Luc Chauvin entouré de représentants du collectif
Jean-Luc Chauvin entouré de représentants du collectif

En mars 2020, juste avant le confinement, le collectif « Tous acteurs » avait présenté 10 fiches pratiques sur des projets concrets pour le territoire. Depuis la crise sanitaire est passée, la crise économique est là. Dans la perspective du second tour des municipales, « Tous acteurs » a relancé ses propositions au regard de cet après-crise et a invité les candidats à signer une charte et à s’engager sur certains projets parmi ceux portés par le collectif. La démarche, originale, a été perçue positivement par les candidats aux municipales. 38 des 90 candidats toujours en lice au second tour, ont en effet déjà signé la charte d’engagement proposée par le collectif. A Marseille, tous les candidats ont signé. Des candidats des communes suivantes sont également signataires : Aix-en-Provence, Allauch, Aubagne, Carry-Le-Rouet, Cabriès, Fuveau, Gardanne, La Ciotat, Les-Pennes-Mirabeau, Le Tholonet, Plan-de-Cuques, Rocquefort-la-Bédoule, Saint-Mitre-Les-Remparts et Velaux. Jean-Luc Chauvin, le Président de la CCI Aix-Marseille Provence se félicite, en premier lieu, de la mobilisation des acteurs économiques: «Nous sommes plus de 60, c’est unique en France». Il considère que «si le jouer collectif pouvait donner des idées à certains ce serait pertinent. Le jeu collectif est plus compliqué mais tellement plus efficace. La crise économique est là, il importe plus que jamais d’être efficace et, pour cela, il faut prendre le meilleur des deux mondes, politique et économique». Corinne Innesti, présidente de la CPME 13,ajoute: «Nous avons commencé un travail, nous n’allons pas nous arrêter le 28, nous allons poursuivre après l’élection». Pour Ludovic Verdet, Energie PME: «Cette crise a créé une prise de conscience en matière d’environnement, de bien-être. Une prise de conscience de l’importance des nouvelles technologies. Le digital a permis à nombre de commerçants de survivre. On a réfléchi aussi à l’importance d’avoir des livraisons efficaces et plus décarbonées. Pour cela nous nous prononçons en faveur de la création d’une zone de fret à l’entrée de Marseille pour mieux gérer le dossier du dernier kilomètre». Guillaume Sicard, président de la Fédération Marseille-Centre souligne : «La crise du Covid a fait évoluer les consciences, nous assistons depuis la fin du confinement à des achats militants, de « consom’acteurs » qui s’inscrivent dans une volonté de soutenir les commerces de proximité, les circuits courts». Et de plaider pour que les politiques s’inscrivent dans le temps long, avant de noter, amèrement: «Nous avons actuellement des travaux qu’il faut finir en temps et en heure avant une certaine date. Je préférerais que nous ayons des travaux bien finis, hors de toute échéance». Julie Davico-Pahin, présidente déléguée de la French-Tech Aix-Marseille Région Sud insiste sur le fait «de développer la culture du numérique dans le public comme le privé». Tout en constatant: «Un virage a été pris avec le confinement, notamment en matière de télétravail et je ne crois pas qu’un retour en arrière soit possible». Elle tient toutefois à alerter: «Attention à la cybercriminalité. Il y a un véritable enjeu à palier toutes les failles». Elle tient enfin à mettre en exergue l’importance de la fiche proposant la mise en place d’un concours international pour accueillir des start-up sur le territoire: «C’est très ambitieux mais nous avons de nombreux atouts à faire valoir». Maurice Wolff, vice-président CCIAMP délégué aux Filières et Grands Projets Métropolitains insiste pour sa part sur l’importance qu’il y a à développer la filière stratégique de la santé: «Nous avons des choses qui marchent ici, nous devons nous appuyer dessus et c’est notamment le cas en matière de santé, une filière à développer. Mais, pour cela, il faut travailler la question du financement. On en parle beaucoup, on en fait peu et je parle là du monde bancaire et celui des fonds. Pour y remédier nous allons rencontrer au début du mois de juillet les financeurs possibles». Thierry Vanderdonckt, président des Entrepreneurs de l’Huveaune avance : «Marseille est la ville la plus embouteillée de France, c’est mauvais en premier lieu pour la santé. Mais le manque de transports en commun est aussi mauvais pour l’économie. Quand un salarié perd deux heures par jour en voiture c’est deux heures où il n’est pas soit productif soit à profiter de la vie. Il faut des voies privées pour les transports en commun sur les grands axes, il faut des bornes de recharge des voitures électriques…». Jean-François Suhas, président du Conseil de développement du Grand port maritime de Marseille (GPMM), président du Club de la Croisière Marseille Provence indique: «J’ai revu nos fiches. Mais c’est incroyable ce que nous proposons et nous demandons simplement aux candidats de les regarder, de nous rencontrer. Ne balayons rien de ce travail, nous sommes un laboratoire de projets ».

Les projets les plus largement plébiscités :

Priorité 1 : une offre d’alimentation en circuit court, notamment sous forme de Halles Alimentaires
La crise que nous traversons a des impacts très importants sur nos comportements de consommation : l’achat de proximité a pris une place centrale dans le quotidien de tous. La consommation post Covid-19 devrait accorder une place importante à la proximité, facteur de lien social, élément de stabilité économique et de développement de l’emploi. Cela contribue aussi directement à un environnement plus sain : limitation de l’empreinte carbone, optimisation des flux de circulation, pour une économie vertueuse, pour l’avenir et le progrès. Le concept de Halle Alimentaire notamment correspond aux évolutions des centres-villes, aux attentes des habitants qui y reviennent pour des raisons de proximité, pour la qualité et la fraîcheur des produits et pour la convivialité qu’ils y trouvent. La halle est aussi un objet d’attraction pour les touristes, un lieu de promenade et de découverte de l’identité alimentaire locale.

Priorité 2 : des solutions de mobilité décarbonée
Axes de communication asphyxiés, pollution atmosphérique, offre de transports en commun peu attractive, une mobilité fluide et performante est aujourd’hui une urgence pour notre territoire. Tous les actifs en ont besoin, qu’ils travaillent en centres-villes ou dans des bassins de vie et d’activité, mais aussi les visiteurs occasionnels / touristes. Pour cela, il faut un saut qualitatif et aussi des innovations audacieuses, sur terre, sur mer et dans les airs. D’autres villes ou métropoles ont été précurseur en leur temps… pourquoi pas Aix-Marseille-Provence aujourd’hui. Nous pensons au RER métropolitain bien sûr, mais aussi des taxis volants, des Loop à grande vitesse et autres solutions qui feront sans doute le quotidien de demain.

Priorité 3 :des nouvelles solutions de logistique urbaine
Il est urgent d’inventer de nouveaux modes de livraison, notamment en cœurs de ville, sous peine d’accentuer la dévitalisation de nos centres-villes, aujourd’hui en mutation, entre désertification et reconquête. La logistique urbaine et les conditions de bon fonctionnement des activités économiques concernent tous nos cœurs de ville, avec une attention particulière pour les centres urbains les plus importants : Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne, Salon-de-Provence notamment. C’est la logistique du dernier kilomètre qui demande des réponses concrètes, rapides et innovantes.

D’autres projets ont retenu l’attention des signataires, à savoir : une charte d’urbanisme bioclimatique pour concilier économie et préservation de l’environnement, un outil de suivi de la performance des projets, des actions volontaristes en faveur de l’inclusion des actifs et de leurs enfants, un grand projet urbanistique et économique pour les Iles du Frioul.
Le collectif donne maintenant rendez-vous aux candidats qui seront aux responsabilités après le 28 juin pour mettre en œuvre ces projets au service du territoire, des entreprises et des populations. «Ils pourront s’appuyer sur l’expertise et le dynamisme des 63 partenaires de la démarche Tous acteurs. Passons maintenant à l’action» conclut Jean-Luc Chauvin.
Michel CAIRE

Rappel de la démarche

Depuis juillet 2019, le collectif « Tous acteurs » a travaillé à mettre les enjeux économiques au centre du débat politique des Municipales. Comptant 30 partenaires au départ, il atteint 63 actuellement. Au total, ce sont 32 experts auditionnés, des réunions de travail sur le territoire, plus de 200 chefs d’entreprises rencontrés et des centaines de propositions recueillis. Le collectif a présenté 10 fiches pratiques issues de ce travail avant le 1er tour des Municipales, soit le 12 mars dernier.

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