Tribune de Christophe Madrolle :  » La gouvernance financière doit maintenant muter en une nouvelle démocratie contributive locale »

Publié le 9 avril 2020 à  7h27 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  12h47

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La crise sanitaire mondiale au nom barbare de Covid-19 touche chacun d’entre nous… Chacun se sent concerné, s’inquiète pour ses proches. C’est la première fois que chacun doit changer immédiatement ses comportements, mais sur l’injonction et la peur. Ces morts trop nombreux ne doivent pas nous faire oublier la masse de ceux qui meurent depuis quelques décennies, victimes de nos absurdités écologiques. Le climat, les pollutions, la disparition des ressources (eau, forêts, terres agricoles…), la qualité de l’air, les mauvaises conditions de travail,… Les morts se comptent par millions déjà chaque année et cela va s’accélérer, d’autant que ces grands enjeux sont liés et se répondent les uns aux autres. Pourquoi réussit-on à mobiliser en quelques jours des milliers de milliards à l’échelle de la planète pour un seul virus ? Et pas pour préserver notre capital naturel nourricier, l’air que nous respirons. Peut-on agir ensemble et à grande échelle ?

Nous devons relire ensemble ce 17e objectif mondial de développement durable que les États ont voté à l’unanimité (comme les 16 autres) en septembre 2015. La solution est dans la vision transversale, dans la capacité à créer de nouvelles alliances territoriales. Évidemment, les raisons de se désespérer sont nombreuses quand on écoute certains responsables politiques, ne serait-ce que le Président du pays le plus puissant du monde. Mais ce n’est pas en brassant et en injectant des milliers de milliards à l’échelle internationale pour colmater les brèches de nos économies que nous éviterons le naufrage. C’est en agissant au plus proche de la vie de chacun d’entre nous, dans le territoire où il peut se sentir concerné et en capacité de participer à l’action. La gouvernance financière doit maintenant muter en une nouvelle démocratie contributive locale, avec des moyens suffisants. C’est par la somme d’actions ambitieuses très concrètes et de proximité avec une participation riche que le social et l’écologie peuvent se rencontrer et offrir durablement des conditions de vie et de santé agréables, qui permettent une vie sociale et culturelle riche. N’est-ce pas un nouvel humanisme ? Ou plus simplement une nouvelle vision de la qualité de vie partagée et inclusive.

L’élu écologiste, Christophe Madrolle est secrétaire général de l’UDE, l’Union des Démocrates et des Écologistes, conseiller municipal des 4e et 5e arrondissements de Marseille

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