Tribune de Jean-François Suhas: « l’Homme sans mythe n’a pas d’avenir »

Publié le 22 janvier 2020 à  9h36 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  12h47

Lorsque l’on regarde les deux siècles qui viennent de s’écouler on mesure à quel point l’émergence du capitalisme à apporter comme amélioration des conditions de vie, comme progrès scientifique. Ce capitalisme s’est construit sur l’énergie. Et l’on ne peut ignorer le rôle joué par celui que l’on appelle aujourd’hui le Grand port maritime de Marseille dans cette épopée.

Destimed arton10990

Le Grand port maritime de Marseille nourrit depuis de nombreuses années cette mobilité française, européenne avec le pétrole qui arrive sur ses quais où il est raffiné. Il est l’un des facteurs qui permettent de dire que nous avons été et que nous sommes depuis une énergie vallée. Mais qu’il me soit permis dans un premier temps d’évoquer l’entropie, ce désordre permanent, cette action de transformation. L’Homme a toujours remis de l’ordre dans un monde en désordre. Et heureusement que le désordre est là, il est source d’innovation, il impose cette dernière. Pourquoi ce propos? Parce que pendant plus d’un siècle l’accélération et l’augmentation des masses transportées a été le fruit du charbon et du pétrole raffiné sur notre territoire avec tout le savoir-faire que cela a impliqué. Mais aujourd’hui, il faut siffler la fin de la partie ou, plutôt, tourner une page, celle de l’énergie carbonée qui, avec la pollution, pose un problème de santé. Face à cela il en est pour se faire les avocats de la décroissance. Je ne partage pas. Nous serons 9 milliards à la fin de la décennie, 13 milliards à la fin du siècle sur cette planète lorsque nous n’étions que 5 milliards dans les années 60. Nous sommes dans un monde en développement, avec des défis majeurs et, encore une fois, l’une des réponses résidera dans les flux de mobilité. Pour y répondre notre territoire a tous les atouts pour passer d’énergie vallée à transition vallée avec l’éolien en mer, le solaire, l’hydrogène, Cadarache, Iter… Ici on peut créer les énergies du futur, le mix du futur. La Région a mis en place sa « Cop d’avance, la métropole Aix-Marseille Provence naissante doit faire des énergies renouvelables l’une de ses priorités aussi bien en termes industriel que d’art de vivre. Celui qui a l’énergie a le pouvoir, nous pouvons être leader dans l’énergie et l’eau. Nous sommes encore en période de vœux. Réchauffement climatique, menace de surpopulation, les enjeux sont devant nous, identifiés. Mais c’est, encore une fois, l’histoire de l’humanité. Et si, fort de nos acquis, nous refaisions rêver. Il faut rêver de l’espace, de la mer. L’homme sans mythe n’a pas d’avenir. Je crois que l’émancipation de l’Homme passe par la connaissance. Je suis un défenseur de la valeur ajoutée de la science. Elle doit sortir des laboratoires, une immense agora doit naître réunissant scientifiques, politiques, monde économique, les citoyens dans leurs diversités pour avancer, pour aller vers un mieux vivre et un plein emploi qui sont les moteurs les plus naturels de la démocratie.

Jean-François Suhas est Pilote Maritime, élu de la CCI Marseille Provence et Président du Club de la Croisière Marseille Provence ainsi que du conseil de développement du Grand port maritime de Marseille

A lire du même auteur
« Passons du désamour à des amours avec le Port de Marseille Fos »

Articles similaires

Aller au contenu principal