Tribune de Jean-Marc Coppola: « Un Mouvement Sans Précédent pour construire un Printemps Marseillais »

Publié le 7 octobre 2019 à  9h13 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  12h47

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Pour répondre à l’attente de dizaines de milliers de Marseillaises et de Marseillais de tourner la page de vingt cinq années d’incurie de gestion municipale par l’équipe de Jean-Claude Gaudin, je veux faire partager ma satisfaction de travailler avec des femmes et des hommes de conviction, engagés dans une association, un collectif citoyen, un syndicat, un parti politique… Nous travaillons beaucoup depuis des mois pour construire un rassemblement qui a démarré par l’Appel du 11 juillet 2019, signé par des milliers de personnes et personnalités, et nous devons encore beaucoup travailler pour répondre aux urgences et priorités, sur la sécurité, la propreté, le cadre de vie, l’environnement, le logement, l’école, la mobilité, la santé, l’emploi, la culture, le sport… La prise de conscience d’une urgente et nécessaire alternative à Marseille est née de la tragédie du 5 novembre 2018 par l’effondrement d’immeubles de la rue d’Aubagne, qui a mis au grand jour l’ampleur de l’habitat indigne, le manque de logements pour tous, ajouté à l’état lamentable des écoles, au scandale du PPP écoles, à la gestion calamiteuse des bibliothèques, au retard dans les transports collectifs qui asphyxie la capitale phocéenne, à la saleté et l’insécurité qui empoisonnent notre quotidien, aux déserts médicaux…Cela nous a conduits à vouloir transformer les colères et les oppositions, en aidant à la convergence des mobilisations citoyennes et en travaillant à leur donner un prolongement politique. Ainsi nous nous sommes rassemblés et nous devons encore continuer inlassablement en ce sens. Conscient.e.s qu’une telle situation ne s’est jamais produite dans la 2e ville de France, plus souvent moquée, décriée, en retard, nous avons décidé de prendre nos responsabilités pour sortir du renoncement, de la soumission, et montrer qu’une autre voie est possible que celle du libéralisme méprisant et insolent, de la vente à la découpe au privé, de la casse des services publics, de l’abandon des biens communs. Nous visons à redonner de l’espoir aux Marseillaises et aux Marseillais. Nous visons la réponse aux besoins les plus essentiels pour vivre dignement en se donnant tous ensemble les moyens qu’elles et ils interviennent pour faire reculer la fatalité de l’insécurité, de la pauvreté, de la précarité. Nous visons une transformation écologique de notre ville, qui place la santé et les conditions de vie des habitant.es au cœur de ses priorités. Nous visons à ce que Marseille joue un rôle moteur dans la justice sociale qui s’appuie sur un développement économique soutenable, respectueux des humains et de l’environnement. Pour cela, laissant de côté nos considérations individuelles, égoïstes ou partisanes, nous travaillons ardemment dans un cadre de respect, d’égalité, de diversité qui permet l’enrichissement des uns, des unes et des autres, par l’expérience, la fraîcheur, l’innovation, la jeunesse et l’audace. Nul ne vient dominer, commander, diriger, orienter, manipuler, l’animation y est collégiale, la décision, consensuelle. Par cette méthode épanouissante, nous voulons non pas promettre, mais déjà préfigurer ce que serait une gestion citoyenne, transparente, efficace et utile parce que débarrassée de tout clientélisme.

«Nous travaillons à la convergence avec le Pacte démocratique et avec tous les collectifs citoyens»

Notre ambition est de construire un projet positif, d’avenir pour les Marseillaises et les Marseillais et pour Marseille, autour duquel un rassemblement de femmes, d’hommes, d’organisations se met au service d’une alternative crédible et durable. Ce projet sera ensuite porté par une liste -ou plutôt huit listes, une par Secteur municipal- composée de femmes et d’hommes , militant.e.s, citoyen.ne.s, représentatifs de Marseille, de ses 111 quartiers, de différentes sensibilités, mais ayant en commun des valeurs d’égalité, de liberté, de fraternité, de solidarité, d’intérêt général, dans une démarche de démocratie participative. C’est en cela que les organisations engagées dans le Mouvement Sans Précédent, versent à cette cause commune, leur savoir, savoir-faire, outils, moyens, expérience, sans effacer l’identité de chacune. Antoine de Saint-Exupéry avait cette phrase juste, que j’aime répéter à l’envi : «Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente». Dans cet esprit, nous travaillons à la convergence avec le Pacte démocratique et avec tous les collectifs citoyens et mobilisations qui veulent œuvrer pour les mêmes causes. Nous regrettons que l’organisation EELV, qui a suscité de l’espoir parmi des électrices et des électeurs sur les questions d’écologie et d’environnement lors des élections européennes, choisisse la voie de l’autonomie pour ces élections municipales mais gardons la main tendue, conscients de l’enjeu historique et résolus à imposer une véritable rupture dans notre ville. L’écologie et le social sont les bases même de notre projet, ce qui nous sépare est infinitésimal au regard de ce qui nous rassemble et des urgences auxquelles doivent faire face les Marseillais.es. Nous savons depuis que la politique existe, combien la division fait le jeu de ceux qui veulent le pouvoir pour des intérêts particuliers. Jusqu’au 15 mars 2020, jour du 1er tour des municipales, nous ne cesserons de travailler au rassemblement, à l’union, pour empêcher d’en reprendre pour 25 ans, ou pour voir la haine et la violence s’installer institutionnellement dans l’une des villes les plus populaires et accueillantes de notre pays. Aujourd’hui, pour continuer de rassembler, un de nos objectifs est de convaincre la moitié des Marseillaises et des Marseillais qui ne va pas voter parce qu’ils n’en peuvent plus de la division, des jeux politiciens et personnels, qui n’en peuvent plus des souffrances et de l’inquiétude du lendemain, de l’incertitude de l’avenir pour elles, eux et pour leurs enfants. Nous leur disons qu’ensemble nous pouvons créer les conditions de jours meilleurs, de jours heureux qui commenceront en mars prochain. Ensemble, nous pouvons construire le Printemps Marseillais dont notre ville a besoin.

Jean-Marc Coppola est le porte-parole des communistes de Marseille

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