Tribune de Marc La Mola – Affaire Théo « Il est où le ministre, il est où … ? »

Publié le 19 février 2017 à  19h18 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Certains vont en ville pour faire les boutiques, d’autres s’y rendent pour les piller. Certains descendent en centre-ville afin d’attendre l’autobus sous un abri de verre que les autres détruiront. Certains enfants regardent passer les voitures à la sérigraphie tricolore, les autres les caillassent. Certains embrassent, pardon embrassaient des flics. Moi je les observe …

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L’affaire dite « Théo » est encore bouillante et, malgré les appels au calme lancés depuis son lit d’hôpital par le jeune homme concerné, les délinquants sont descendus dans la rue pour en découdre et tout ravager. Les cités se sont embrasées, les quartiers se sont soulevés et le ministre s’est couché pour se mettre au même niveau que ses prédécesseurs obsédés par leur image et surtout leur mandat.
Pendant ce temps là le ministre de l’Intérieur par intérim du quinquennat qui semble ne plus vouloir se terminer oscille entre les déclarations creuses et des absences injustifiées ressemblant plus à des disparitions inquiétantes pouvant provoquer une Recherche dans l’Intérêt des Familles. Mais pour cela il faudrait que sa famille le recherche et qu’un flic veuille bien diligenter des investigations. Cela semble mal barré !
Laissant au Président «normal» le soin ou la bêtise de se rendre au chevet de la victime, Bruno le Roux ne sait que faire de cette patate chaude survenant en fin de mandat.
Putain ! Doit il se dire. Il me restait à peine trois mois à passer sous les ors de la République et voilà que ces cons de flics dérapent … ! Oui car je pense qu’il doit considérer les flics comme des cons sans être capable d’assumer la responsabilité qui est la sienne d’avoir, depuis presque cinq ans, cautionné toutes les âneries d’un autre hologramme de ministre de l’Intérieur : Manuel Valls !
Quelques mois auparavant personne n’avait daigné se rendre au chevet des policiers transformés en saucisses dans des voitures devenues des barbecues. Sans oublier que cette agression avait provoqué un mouvement de protestation encore jamais vu chez les flics, il fallait pallier cette carence mais visiblement ces deux là supportent mieux l’odeur de la pommade cicatrisante que celle de la viande trop cuite.
Après tout que valent quatre flicaillons dont les votes, eu égard aux innombrables bourdes égrainées durant ce quinquennat, ne leur étaient probablement pas acquis par rapport à toute une population relayée par un show-biz sirotant une coupe de champagne rosé millésimé à un prix exorbitant au Café de Flore ?
Et encore estimons nous heureux nous avons, pour le moment, échappé au discours incompréhensible du philosophe cumulant le plus d’entartage : Bernard Henri Levy !
Pourvu qu’il se taise ou alors je quitte le pays !

Mais si Christophe Maé nous a bassinés tout l’été avec sa quête du bonheur moi celui que je cherche aujourd’hui c’est bien le ministre de l’Intérieur et si j’avais le talent du jeune Vauclusien j’entonnerais son refrain : « Il est où le ministre, il est où … ? »

Mais trêve de plaisanteries le sujet est grave …
Le ministre de l’Intérieur reste absent malgré les incidents, enfin les délits commis en marge des manifestations soutenant Théo. Nul ne sait ce qu’il pense et ce qu’il compte faire. Comment va-t-il empêcher le baril de poudre de s’enflammer et que va-t-il proposer, à quelques mois d’aller pointer chez Pôle emploi, pour enrayer ces guérillas urbaines que les grands médias taisent pour, sans doute, ne pas tirer sur l’ambulance de ce gouvernement tricard impatient d’en finir et de se trouver dans un camp bien plus confortable, celui de l’opposition ?

En cette période de disette politique où les corrompus chassent les voleurs, eux-mêmes poussés vers la sortie par les violeurs et les fraudeurs il faut reconnaître que, pour le Président de la République, la tâche de trouver un bon ministre de l’Intérieur était ardue. Lui, le Président autoproclamé «normal» avait bien du mal à sélectionner un homme pouvant assurer la fonction. Il lui fallait du charisme, de la compétence et surtout une qualité dont ces femmes et hommes ignorent le sens, l’honnêteté !
Parmi les candidats il y avait … Ben il n’y avait plus que lui : Bruno le Roux !
– Qui c’est celui là, s’exprime Robert au comptoir du Bar des sports.
– Aucune idée, lui rétorque Manu en finissant sa bière et en éructant bruyamment.

Alors le Président normal n’a écouté que son courage et a tranché. Mais il n’en manque pas du courage cet homme. Je le revois lorsqu’il s’était prononcé, tel le chevalier blanc, en tenant tête à une gamine, Léonarda ne désirant pas être chassée du pays. Il avait convoqué la presse, il avait fermé son visage et nous avait balancé son discours ridicule qui fera date dans les annales de la cinquième République. Depuis sa tombe de Colombey-les-deux-églises le Général doit se tordre de rire et le vainqueur de Mai 1981 tente d’étouffer une franche rigolade qui se fait entendre sous la pierre du caveau de Jarnac. Par la suite il allait amener les croissants à sa douce au guidon d’un scooter à trois roues. Trois roues pour ne pas tomber, c’est bien plus stable. Même sa mobylette est ringarde !

Mais Bruno le Roux n’est toujours pas là et j’ai zappé toute la soirée pour l’apercevoir sur une chaîne de télé aux heures de grande écoute. Je ne l’ai pas vu !
J’ai demandé à ma concierge, elle non plus ne sait pas qui c’est. J’ai demandé aux flics, ils s’en moquent et ont même craché au sol dès son nom prononcé. J’ai interrogé des voyous ils m’ont dit qu’il aille se faire e……!

Mais ça y est je viens de lire dans la presse qu’il avait prononcé quelques mots, quelques balbutiements. Le 14 février, jour des amoureux, en guise de cadeau à ces flics qu’il aime il a offert une seconde saisine de la police des polices … Le 16 février il déclarait, malgré les scènes de violence inouïe se déroulant en banlieue parisienne, que les nuits étaient presque normales … Et voilà on y revient …
Président normal, nuits normales ! C’est bien l’autre qui l’a choisi !

Lire aussi de Marc La Mola [[Marc La Mola a été flic durant vingt-sept années. Après des débuts à Paris il rejoint sa ville natale, Marseille et choisit les quartiers Nord pour y exercer. C’est aussi là qu’il a grandi. Officier de Police Judiciaire, à la tête d’un groupe d’enquête de voie publique, il a traîné dans ces quartiers pour en mesurer les maux. Il a touché du doigt la misère et la violence de ces secteurs de la Ville. Marc La Mola a sans doute trop aimé son métier et c’est en 2013 qu’il décide de mettre un terme à sa carrière. Il retourne à la vie civile pour écrire. Il est aujourd’hui auteur, romancier et scénariste. Chez Michalon Éditions il a publié : «Le sale boulot, confessions d’un flic à la dérive», «Un mauvais flic, lettre ouverte à Manuel Valls», «Quand j’étais flic …». Ces trois témoignages relatent les moments forts de sa carrière et ses différentes prises de position. C’est chez ce même éditeur qu’il publiera en mars 2017, «Police, Grandeur et Décadence» dans lequel il explique comment la police en est arrivée à descendre dans la rue pour manifester son mécontentement. Il est encore romancier. Il publie chez Sudarenes Éditions un polar à l’accent Marseillais, «Le sang des fauves». En juin 2017 le personnage de ce premier polar revient dans «Vallis Clausa», deuxième volet des enquêtes de son personnage Randy Massolo, un flic torturé. Il est aussi scénariste et a signé l’écriture de plusieurs synopsis optionnés par des maisons de production. Il enseigne également l’écriture de scénarios à l’École supérieure du cinéma Cinemagis de Martigues (13)]]

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