Tribune libre d’Annie Levy-Mozziconacci : Ma réflexion, à quelques jours du 1er tour de l’élection présidentielle

Publié le 18 avril 2017 à  21h41 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h02

Destimed arton6913

En 2014, en qualité de citoyenne je me suis engagée en politique et j’ai mené mon 1er combat comme tête de liste dans le 4e secteur de Marseille contre Jean Claude Gaudin. Bien que  » novice en politique  » c’est à une trentaine de voix près que j’aurai pu mettre l’actuel maire en ballotage et lui imposer un 2e tour sur son secteur… Au sortir de cette campagne, j’ai compris que la politique ne pouvait plus s’exercer de la même façon, si nous voulions être en accord non seulement avec l’attente des citoyens mais aussi avec les nouvelles formes de l’action citoyenne. Car, la participation citoyenne à l’action politique ne peut plus être exercée uniquement par l’action de voter tous les 5 ans.
En effet, pétitions en ligne, manifestations innovantes, lanceurs d’alerte, actions citoyennes, peuvent empêcher tel projet immobilier injustifié, dénoncer et influencer les législations relatives aux pollutions, faire connaître le mauvais emploi de l’argent public, se mobiliser contre l’état inadmissible des écoles de la République en forçant la mise en route de programmes d’urgence. Ces mouvements citoyens sont une expression politique à valoriser car elle va dans le sens du bien commun mais nécessitent pour être suivie de fait doivent être accompagnées. Élus et non élus doivent travailler ensemble !

J’ai très rapidement imaginé un nouvel espace politique participatif réunissant des citoyens, élus et non élus, engagés dans leur cité et j’ai créé l’association I2m : Innovons pour Marseille Métropole. Voici un extrait du texte fondateur écrit lors de la création de notre association. Mais je vous invite aussi à faire un tour sur notre site : innovonspourmarseille.fr.

Rassemblons-nous !

Les républicains doivent se ressaisir, s’ils veulent préserver, à Marseille et dans le Sud en général, les valeurs de la démocratie et de l’état de droit. Nous devons sortir de cette impasse et inverser très rapidement cette tendance en proposant une nouvelle manière de concevoir et de faire de la politique, plus intègre, efficace et innovante tournée vers les citoyens et non les appareils, en faisant émerger de nouveaux talents, une nouvelle génération issue de la société civile, du monde associatif et militant.

Quelle que soit notre appartenance, nous sommes nombreux à souhaiter que les pratiques et les personnels politiques changent à Marseille pour une gouvernance de notre ville et de notre métropole plus démocratique et transparente. Seul le rassemblement permettra d’engager un changement de cap. Mais rassemblons les femmes et des hommes avant de rassembler les partis politiques ! Rassemblons ce qui fait notre socle commun, non pas le plus petit dénominateur dans un jeu de partage des pouvoirs mais sur une base de mise en commun des richesses de chacun.

Dans un contexte de crise, guidés par des valeurs républicaines et une éthique commune, nous voulons porter ensemble les projets qui permettront à notre territoire de retrouver enfin son développement.

Nous vous proposons de le faire autour de la Métropole, pilier institutionnel d’une attractivité économique et d’une transformation des pratiques politiques.

Nous vous proposons de le faire autour des valeurs de la démocratie, de la transparence, de la probité, de la non-appropriation privée de l’argent public, valeurs qui, pour beaucoup d’électeurs, ont été abandonnées par les caciques de la politique dans le département. Nous vous proposons de le faire avec les entreprises, les professionnels et toutes les forces vives de la société civile. C’est ce que nous voulons mettre en œuvre dans le cadre de notre association « innovons pour Marseille métropole » (I2M). Nous vous proposons de nous rejoindre pour changer Marseille, au sein de l’association.

Aujourd’hui à quelques jours de l’élection présidentielle, à la lecture de ce texte fondateur, je vois à quel point nous avions vu juste, à l’échelle de Marseille et de sa Métropole. En 3 ans nous avons multiplié rencontres, débats, échanges, consultations dans le but de construire du « commun » , nécessité absolue pour proposer un projet d’avenir .

Vous comprendrez que, tout en ne transigeant sur aucune de mes valeurs de Gauche, ma liberté politique est l’essence même de mon engagement. Vous comprendrez que mes convictions inébranlables ne trouvent leur application sur le terrain que portées par une démarche participative, autour d’une politique de co-construction.

Quand je regarde la composition des membres fondateurs de notre association I2m, je vois que l’un d’eux est actuellement affilié au Modem, un autre est aujourd’hui un membre actif du mouvement « en Marche » il s’agit de mon suppléant aux législatives, d’autres sont issues de la société civile et je suis moi-même élue-citoyenne socialiste …Nous construisons ensemble. Nous nous respectons. Nous avons un intérêt commun : casser le moule de ces pratiques politiques, politiciennes et clientélistes, en respectant ce qui nous est commun: la justice sociale, le développement humain et économique durable et équitable, la création d’emploi .

Quand je regarde les personnes venues en invitées ou en amies à I2m, je retrouve des élus ou anciens élus de EELV, de Génération Écologie, les membres fondateurs de l’UDE et des soutiens d’Alain Juppé aux primaires LR, des citoyens en demande d’un espace ouvert de construction .

Quand je regarde les combats que je mène sur mon secteur en qualité d’élue municipale et métropolitaine, je sais que c’est très souvent avec le Front de Gauche que je les mène.

Alors, n’est-il pas urgent de rassembler des hommes et des femmes de convictions et de responsabilités avant de rassembler des partis politiques ?

N’est-il pas urgent d’arriver à mobiliser des personnalités compétentes, engagées, pétries de probité, pour notre pays, au lieu de nous réfugier dans des extrêmes qui ne pourront en aucun cas affronter les enjeux qui nous attendent ?

J’aurai aimé que Benoit Hamon puisse porter ce projet pour la France. Malheureusement, nous sommes à quelques jours du 1er tour de l’élection présidentielle et je suis contrainte de voir qu’il n’a pas pu le faire .

Même si je ne partage sans doute pas tout avec Emmanuel Macron, j’apprécie sa méthode qui consiste à consulter la population et les experts avant de poser un diagnostic, j’approuve le volet social de son programme et sa perspective économique volontaire. Je vois dans son programme santé-environnement les bases d’une politique incitative dont la France à besoin. En revanche , je suis plus sceptique quant à la suppression de l’ISF sur les capitaux. Enfin, j’adhère totalement à sa volonté d’éthique en politique dont je fais le moteur de mon engagement politique depuis le 1er jour et de ma candidature aux élections législatives dans la 2e circonscription des Bouches du Rhône .
Je me permets de penser qu’avec I2m nous avions mis en place modestement, dès 2014, un laboratoire politique proche de cette vision qui, j’en suis sûre, sera le socle politique de la construction de la politique de demain pour notre pays comme pour Marseille et notre Métropole.

Pour mon pays, je souhaite défendre ce projet de co-construction dès le 1er tour de l’élection présidentielle en donnant toute sa force à un espace politique nouveau, loin de la droite conservatrice de F. Fillon et de l’extrême droite de M. Le Pen.

Ce projet c’est une politique basée sur un contrat de gouvernance entre des femmes et des hommes qui ont décidé de travailler ensemble dans un objectif commun et selon une méthodologie innovante .

Donnons-nous la chance de croire que la politique peut s’exercer autrement avec l’ensemble des citoyens et dans le rassemblement des intelligences collectives.

Donnons-nous la chance, ainsi, de construire à l’Assemblée Nationale une majorité présidentielle portant des valeurs de probité, de rassemblement sur un projet partagé et ambitieux, en intégrant également des citoyens, où seul l’intérêt collectif prime, en proposant, non pas des compromis qui enlèvent tout sens à l’engagement politique, mais de la cohérence.

Médecin généticienne, issue de la société civile, ayant choisi de m’engager en politique et candidate aux élections législatives dans la 2e circonscription, je porterai ce projet en lien étroit avec les citoyens et l’ensemble des progressistes avec qui j’ai plaisir à travailler et avec qui je suis sûre, nous saurons faire vivre notre laboratoire politique. Pour cela, je souhaite qu’au soir du 1er tour de l’élection présidentielle nous soyons débarrassé de Mme Le Pen et de M. Fillon dont la proximité idéologique se vérifie un peu plus tous les jours et que nous puissions réaliser ce projet de co-construction pour notre pays, comme nous l’avons souhaité pour Marseille et sa Métropole un soir de printemps 2014 sur ma terrasse, en créant I2m.
C’est cela qui doit guider notre choix des le 1er tour de l’élection présidentielle. Viendra ensuite le temps de la reconstruction des organes politiques.

Annie Levy-Mozziconacci est Conseillère municipale et métropolitaine
Candidate aux élections législatives 2e circonscription des Bouches du Rhône (7e et 8e arrondissements)

Articles similaires

Aller au contenu principal