Tribune libre de Didier Parakian: Le foncier au cœur de la stratégie de développement du territoire marseillais

Publié le 15 mars 2015 à  21h25 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h42

Didier Parakian, adjoint au maire de Marseille, délégué à l’Économie, aux Relations avec le monde de l’entreprise, Prospective présente la politique foncière et d’aménagement pour favoriser les projets de reconversion et de développement du territoire.

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

L’offre foncière et immobilière à destination des différentes structures d’activités (grandes entreprises, PME, start-up, organismes publics…) constitue un élément déterminant et incontournable de l’attractivité d’une ville. Depuis plusieurs années, l’équipe municipale met en œuvre une stratégie d’attractivité économique construite autour des objectifs suivants :
-Le soutien à l’émergence d’activités et de filières innovantes, mais également, le développement de fonctions métropolitaines pour positionner Marseille à l’échelle régionale et sud européenne.
-Le soutien au développement et au renforcement du potentiel scientifique et universitaire de la Ville.
-La mobilisation des ressources et partenariats locaux autour d’une préoccupation centrale : le développement de l’emploi, cher à Dominique Tian, Premier Adjoint au Maire.
-L’amélioration de l’environnement économique et de la qualité urbaine pour encourager la création et l’installation d’entreprises et d’activités sur le territoire marseillais.
Mais, il est vrai que la pression foncière sur le territoire marseillais est importante et que certaines entreprises peinent aujourd’hui à trouver où s’installer. D’autres, déjà implantées, rencontrent des difficultés à trouver des ressources foncières disponibles et/ou financièrement abordables capables de leur permettre de poursuivre leur développement. Cette rareté foncière, qui touche la plupart des grands centres urbains européens, a eu pour conséquence au cours des dernières décennies un déplacement significatif d’entreprises, notamment productives, en périphérie des grandes villes où la pression foncière et le prix des terrains est traditionnellement moins important.
Pour contrer ce mouvement, nous avons fait de cette problématique foncière notre cheval de bataille. Nous nous sommes dotés d’une véritable stratégie foncière et d’une stratégie d’aménagement afin de créer de nouvelles opportunités pour l’implantation d’entreprises. Nous avons sanctuarisé dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) les espaces économiques dédiés aux entreprises et notamment productives, dans lesquels aucune autre occupation n’est acceptée, limitant ainsi la pression foncière. Nous avons mis en œuvre une politique d’aide à l’implantation des entreprises, au service des entrepreneurs et de leurs salariés.
Enfin, nous conduisons un travail de fond sur l’identification de foncier ou d’immobilier mobilisable pour le développement économique. Ce travail permet d’alerter nos partenaires sur la nécessité d’adopter une position offensive sur le foncier économique notamment sur les friches industrielles présentes au sein même d’espaces économiques.
Aujourd’hui, nous pouvons répondre aux exigences de l’évolution territoriale et contribuer, avec l’aide de l’ensemble de nos partenaires, au développement et au rayonnement de Marseille, capitale de la Métropole.

L’offre foncière, un autre axe qui constitue les fondations de l’attractivité économique

Répartie sur tout Marseille, l’offre foncière ne s’applique pas que pour du commerce mais aussi pour des entreprises, des pépinières d’entreprises, des hôtels d’entreprises, des entreprises qui veulent se relocaliser, qui veulent venir à Marseille.
La surface de plancher disponible est donc le sésame pour offrir de multiples possibilités d’implantations pour les entreprises.
Lors des rendez-vous territoriaux de décembre 2014, organisés par la Maison de l’emploi de Marseille avec la Ville de Marseille, la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, Euroméditerranée et Pôle emploi, nous avons pu partager une lecture commune du territoire et tirer un bilan positif en recensant les points forts sur les secteurs Nord, Vallée de l’ Huveaune et Centre-Ville. Je persiste à dire qu’il ne peut y avoir de développement économique sans une offre foncière très ambitieuse. Le dernier Plan Local d’Urbanisme a été pensé en ce sens, pour favoriser le déploiement économique sur toute la carte, et en finir avec le cloisonnement des activités en périphérie.
On présente souvent Marseille comme étant la ville aux «mille» villages. Nos villages qui sont aujourd’hui nos quartiers, doivent pouvoir bénéficier d’une zone d’activité qui leur correspond. La dynamique par l’économie doit être partout, quel que soit la taille des entreprises. Nous avons du foncier à des prix raisonnables, il faut convaincre les investisseurs de venir s’installer chez nous! Nous pouvons nous référer au succès des Zones Franches Urbaines. 2 300 entreprises implantées, 14 000 emplois créés ! Donnons en exemple Euroméditerranée. Évoquons le projet de reconversion des casernes de la Belle de Mai, le projet du Pôle Média 2.0 et l’étude de reconfiguration du secteur autour de la Gare Saint Charles… Il n’y a donc pas de place aujourd’hui pour le fatalisme, il n’y a pas de «no man’s land», s’il y a la volonté.

La ville de Marseille va développer d’ici 2020 , 100 000m² de surface de plancher à destination des entreprises

C’est une volonté forte de notre maire Jean-Claude Gaudin : ces prochaines années nous mobiliserons et nous valoriserons certaines emprises foncières dont nous avons la maîtrise et sur lesquelles nous souhaitons avoir une action directe. Cela s’accompagne de montages opérationnels innovants, capables d’aboutir à la production de foncier, en lien avec nos territoires et nos filières d’excellence, une offre immobilière performante à destination des entreprises, à coût maîtrisé.
Huit opérations sont d’ores et déjà ciblées sur l’ensemble du territoire marseillais dont l’opération du Château Saint Antoine, le projet Valentine Vallée Verte qui prévoit le développement sur la ZAC de 40 000 m² destinés aux entreprises du développement durable, la restructuration de l’immeuble Microméga, dans le technopôle de Château-Gombert… Au total 100 000 m² au bénéfice de milliers d’emploi.
Je salue la forte implication de nos partenaires comme la Caisse d’ Épargne Provence Alpes Corse, la Caisse des Dépôts et Consignations, la SOGIMA, la SOLEAM, et les entreprises qui croient en Marseille. Nous prouvons à nouveau que le collectif est la clé de la réussite, que nous savons concrétiser ce qui est annoncé.

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