Tribune libre de Didier Parakian – Marseille numérique : vers une reconnaissance internationale

Publié le 11 septembre 2015 à  20h03 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h56

Didier Parakian (LR), adjoint au maire de Marseille, délégué à l’Économie, aux Relations avec le monde de l’entreprise et à la Prospective revient sur l’actualité numérique à Marseille, particulièrement riche en cette rentrée 2015.

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Le territoire Aix-Marseille réunit divers pôles de compétitivité et technopôles High Tech, des entreprises leaders dans le domaine des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), et un vivier de start-up performantes au fort capital innovation. C’est un secteur dynamique à investir. Pourquoi ? Parce qu’il génère 40 000 emplois, 8 milliards de chiffre d’affaires et anime plus de 7 000 entreprises. Il constitue ainsi l’un des principaux moteurs économiques du territoire métropolitain.
En soutenant depuis plusieurs années cette filière, d’abord en aménageant dans une partie des friches de la SEITA, le Pôle Média de la Belle de Mai, puis en favorisant la création d’entreprises innovantes au sein de l’Incubateur de la Belle de Mai (premier incubateur national dédié aux industries numériques), de la pépinière «Marseille innovation» ou des clusters «Prides Primi» et «Medinsoft», la municipalité s’est résolument engagée aux avant-postes de la révolution numérique. Elle aménage actuellement, par exemple un studio de capture de mouvements et d’effets spéciaux et prépare le projet de Pôle Média 2.0. Il s’agit de l’extension du Pôle média sur le site des casernes de la Belle de Mai, afin d’accueillir de nouvelles entreprises et doter les acteurs de la filière audiovisuelle des outils dont ils ont besoin. Autre secteur sur lequel Marseille est une plateforme incontournable : l’e-tourisme. Nous sommes le deuxième territoire en France, après Paris, à compter un grand nombre d’entreprises et de startup toutes à la pointe des nouvelles technologies. La Provence titrait cet été: «Les startup du Tourisme sont ici!» Une belle concentration d’innovation est localisée au Pôle Média de la Belle de Mai. Je pense à «Rendez-vous chez nous» qui remet au goût du jour la tendance à l’authenticité, les rencontres, le retour à la nature, la convivialité, avec des séjours à la carte chez l’habitant. L’équipe dirigeante a très vite été repérée par les professionnels du tourisme et devient source d’inspiration pour d’autres start up. La présence de Vigimilia qui développe des solutions d’aide à la prise de décision marketing pour les acteurs de l’e-tourisme est un atout pour notre territoire. Ces solutions sont actuellement basées sur des données concurrentielles (catalogues et prix des concurrents) avec des outils qui récupèrent, puis analysent/agrègent avant d’interfacer les informations des concurrents. De quoi être très compétitifs et attractifs. On peut également évoquer Destino Mundo, une PME créée il y a 3 ans qui construit actuellement l’interface qui permettra, en 2016, à ses clients de bâtir eux-mêmes leurs vacances, avec une assistance ponctuelle lorsqu’ils en éprouvent le besoin. Voyageprive.com, pionnier en matière d’e-tourisme, a sans doute inspiré toutes ces pépites qui ne cessent d’évoluer au rythme des nouvelles technologies et du profil d’une clientèle toujours plus connectée ! D’ailleurs, tous ces acteurs du tourisme ont une volonté de se fédérer sur la thématique et du tourisme et du numérique avec l’organisation du Network Tourisme Provence, dont la première réunion aura lieu début octobre. L’e-tourisme s’impose comme un vecteur d’innovation et de ressources financières très intéressant. L’ ESCAET, École supérieure de commerce spécialisée tourisme, basée à Aix-en-Provence l’a bien compris. Elle est aujourd’hui considérée comme la meilleure de France.
Cet investissement accru se traduit aussi par la présence de la Ville sur les salons professionnels pour attirer de nouveaux entrepreneurs ou lors d’événements auxquels elle apporte son soutien financier – le Marseille Web Fest, le Financial IT Days ou le MEDINJOB (ex-TIC emploi), notamment.
Avec Daniel Sperling, adjoint au maire délégué notamment à l’Innovation et au Développement par le Numérique, nous nous réjouissons des retombées apportées par le label national « French Tech » attribué en novembre 2014 à Aix-Marseille.
Pour mémoire, ce label consiste à identifier les métropoles dotées d’un riche écosystème numérique et d’entrepreneurs prêts à s’investir localement et à former «une équipe de France» des entreprises à fort potentiel de croissance et d’attractivité internationale. Cette distinction a permis d’identifier efficacement notre territoire comme un pôle numérique de référence stimulant l’innovation, la créativité et les usages numériques et de s’ouvrir vers une reconnaissance nationale et internationale.
Je pense par exemple au plus grand salon mondial de l’électronique, le Consumers Electronic Show à Las Vegas en janvier dernier, durant lequel, la France a été si bien valorisée par 1 000 représentants d’entreprises dynamiques et innovantes. Parmi elles, des entreprises marseillaises comme Avenir Télécom, présidée par Jean-Daniel Beurnier, l’un de nos « M Ambassadeurs », qui a reçu le prix de l’innovation 2014 et des start-up pleines d’avenir issues du Pôle Média de la Belle de Mai. La force de notre territoire est caractérisée par des géants du numérique qui portent dans le sillage de leur réussite, des stat-up en pleine expansion. Un autre exemple significatif qui place Marseille dans la cour des grands : Interxion, le géant européen du data center a implanté tout récemment un site ultra perfectionné au cœur d’Euroméditerranée. Notre ville a été choisie par les grandes entreprises américaines, (Google, Facebook, Microsoft), à la fois pour ses atouts géostratégiques et pour le potentiel extraordinaire des routes du numérique en Méditerranée, depuis Marseille. Fabrice Coquio, Président d’Interxion France et également « M Ambassadeur », a sans hésitation investi 45 millions d’euros dans ce projet.
Permettez-moi de citer également le projet labellisé French Tech, «Thecamp» , une démonstration brillante de la transformation urbaine vers la ville intelligente et durable. Thecamp, implanté à Aix-en-Provence est le trait d’union entre grands groupes, PME , startup, scientifiques, collectivités locales, État(s), financeurs, à qui il manquait un lieu, un cadre commun dans lequel s’inventent, s’expérimentent et se créent les nouveaux services, les nouvelles technologies, les nouveaux modèles économiques, juridiques et financiers de la ville de demain. Frédéric Chevalier, le fondateur de Thecamp a l’ambition que ce lieu soit : Un campus de prospective, d’innovation, de formation et d’expérimentation dédié à la ville de demain – Un lieu de vie, de partage entre groupes industriels, startup, collectivités et utilisateurs. Cette remarquable dynamique opérée depuis quelques années, se caractérise en cette rentrée, avec des événements de grande richesse. Les « French Tech weeks » investissent pour la deuxième année consécutive le territoire Aix-Marseille du 24 septembre au 16 octobre. Trois semaines consacrées à des événements de dimension internationale, des rencontres professionnelles où les participants pourront aussi bien découvrir les dernières tendances technologiques que des offres d’emplois dédiés. Avec le Salon des entrepreneurs, start-up et dirigeants d’entreprises, qui clôturera ces temps forts les 14 et 15 octobre, Marseille compte accueillir pour cette première, 6 000 participants. Enfin, le stand de la Ville pour la Foire internationale de Marseille sera dédié au numérique, avec en focus ses multiples usages pour faciliter le quotidien de tous. A noter que Marseille accueille pour la première fois le «Forum Smart City Marseille Méditerranée» au Palais du Pharo le 25 septembre, en partenariat avec la Tribune. Des thématiques sur de nouvelles technologies seront échangées avec un parterre d’experts et d’utilisateurs qui témoigneront de leur expérience. Je pense notamment à la thématique du port numérique, une révolution pour la gestion globale d’un port comme celui de Marseille. L’émission «Thalassa» diffusait récemment un magnifique reportage sur Marseille dans lequel était évoquée la destinée de son Port, en tant que plateforme méditerranéenne reconnue pour la réparation navale. On connaîtra très prochainement un développement numérique sans précédent, dans toute la chaîne des cœurs de métiers de ce secteur en pointe. Un atout de haute technologie et de sécurité qui raisonnent déjà dans le monde ! Plusieurs entreprises basées à Marseille seront présentes à ce forum. La société Traxens, qui a développé un ingénieux dispositif posé sur les conteneurs, qui en devenant transmetteurs de données, permettent de créer un réseau sécurisé avec obtention d’informations en temps réel tout au long de la chaîne de transport. De l’avant garde sur la traçabilité des conteneurs. L’«intelligence portuaire» avec la société Marseille Gyptis International (MGI) qui permet de relier les acteurs des communautés logistiques : les entreprises privées et les administrations publiques, à travers ses solutions pour former une chaîne logistique optimisée en adoptant des processus communs. C’est ce que l’on appelle le «Cargo Community System», destiné à gérer le passage portuaire de la marchandise. En développant AP+, un véritable guichet unique, MGI répond à la directive européenne eMaritime en facilitant les échanges d’information et s’interfaçant avec tous les systèmes informatiques. Avec le soutien des acteurs publics et privés, la Ville a résolument pour ambition de devenir la plateforme numérique du sud européen et le premier centre d’affaires.
En urbanisme, je me joins à Laure-Agnès Caradec, adjointe au maire, pour saluer l’avant-gardisme et l’ambition de qualité d’ Eiffage Immobilier et d’Eiffage Construction qui donnent naissance à un écoquartier, au service des habitants et des usagers. «L’îlot démonstrateur» Allar ou « smartMarseille », situé au Nord de Marseille. Cet îlot comprendra 58 000 m2 de logements, bureaux et équipements à des prix accessibles. Tous les occupants des logements auront un accès aisé aux nouvelles technologies à un coût très modéré : téléphonie, bouquet de chaînes de télévision, Internet à haut débit à 20 Mo/s. Le WiFi sera intégré à l’échelle de l’îlot. D’autres services: e-conciergerie, télé-alarme, interphonie, gestion du parking, vidéoprotection, contrôle d’accès, seront également accessibles. Marseille a désormais sa signature numérique et nous mettons tout en œuvre pour qu’elle devienne la Smart City* de demain !
Smart City* : Ville intelligente

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