Tribune libre du Pr Hagay Sobol : Souvent les extrêmes arrivent au pouvoir par les urnes

Publié le 10 novembre 2015 à  7h46 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h31

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Face à la montée des périls, au lieu de promouvoir la solidarité, des pompiers pyromanes ne pensent qu’à mettre de l’huile sur le feu en jouant sur les peurs et en montant les uns contre les autres. Ils ne cherchent pas à apporter de solution, seulement un moyen d’atteindre le pouvoir. Mais ce pouvoir, ils ne l’obtiendront que si la majorité le leur donne.

Prenons l’exemple de la Turquie, le Président Erdogan n’a pas hésité à raviver les tensions avec les Kurdes pour obtenir une majorité absolue aux élections générales qui viennent de se tenir. Alors que quelques mois auparavant, il n’avait pas été en mesure de former une coalition gouvernementale.

Mais en Europe également, le danger guette. Déçus des politiciens, inquiets des menaces de tous ordres, et vivant un quotidien difficile, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir donner une bonne leçon à ceux qui, selon eux, n’ont pas été capables de tenir leurs promesses électorales. Et pour cela, ils sont prêts à faire sortir le diable de sa boite.

Il n’est pas de petit scrutin. Chaque rendez-vous électoral est important. Et si l’on permet à l’intolérance de triompher, ne serait-ce qu’une seule fois, elle peut devenir la norme. Malheureusement, l’histoire l’a prouvé à maintes reprises.

On voit déjà pointer les symptômes de ce mal qui grandit subrepticement. Il n’est qu’à penser à la façon dont a été abordé le problème des réfugiés syriens, ou lorsque l’on ne réagit pas fermement aux diktats de nouveaux Tsars qui font et défont les frontières au grès de leurs intérêts. Mais c’est aussi le cas lorsque l’on reprend le narratif des radicaux avec des arrières pensées électorales.

Pour revenir à la Turquie, à peine deux jours après les élections, le nouveau pouvoir s’en est pris à l’opposition en faisant arrêter sous différents prétextes des proches de Fethullah Gülen, rival de Recep Tayyip Erdogan. Et cela se passe dans un pays membre de l’OTAN et candidat à l’entrée dans l’Union Européenne.

Pour que les vieux démons de l’Europe, ne reprennent pas du service, nous devons collectivement et inlassablement dénoncer les discours alarmistes ainsi que l’extrémisme sous toutes ses formes. Il est impératif de ne pas céder aux sirènes démagogues et populistes et ne pas faire comme le Gribouille de notre enfance, en se jetant dans l’eau pour éviter les gouttes de pluies. Il faut au contraire continuer à promouvoir sans faiblir les valeurs de la République, de la Démocratie et du Vivre Ensemble !

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