[Retour sur…] Habitat indigne. Trois femmes et un projet pour réparer Marseille

Publié le 3 décembre 2020 à  22h28 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h20

Dans le cadre de la stratégie de lutte contre l’Habitat indigne et dégradé, l’État, la métropole Aix-Marseille-Provence et la ville de Marseille se sont mobilisés pour accélérer le projet de requalification urbaine.

Trois femmes Michèle Rubirola, Emmanuelle Wargon, Martine Vassal  pour réparer Marseille (Photo Mireille Bianciotto)
Trois femmes Michèle Rubirola, Emmanuelle Wargon, Martine Vassal pour réparer Marseille (Photo Mireille Bianciotto)
Un an après la signature du Projet partenarial d’aménagement (PPA) Marseille Horizons, avec la mise en place de gouvernances métropolitaine et municipale renouvelées, le deuxième comité de pilotage s’est tenu en présence d’Emmanuelle Wargon, ministre en charge du Logement. Il a été l’occasion de réaffirmer l’ambition et la détermination des acteurs à avancer de manière opérationnelle et à accélérer la mise en œuvre. Après un point d’étape et l’exposé des actions menées depuis un an, la feuille de route du PPA a été confirmée dans un calendrier resserré eu égard aux attentes des habitants. Depuis un an, en effet, des chantiers de la feuille de route ont pu se renforcer ou démarrer, tels que la poursuite de l’accompagnement des personnes évacuées, le renforcement des équipes au sein de la Ville, de la Métropole et des services de l’État avec des référents dédiés, la création de la Grande opération d’urbanisme (GOU), la création de la société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Spla-in), le permis de louer, des dispositifs incitatifs pour accompagner les propriétaires dans la rénovation de leur logement ou encore la mise en place de déclarations d’utilité publique pour la création de logements sociaux. Ce comité de pilotage est venu confirmer l’engagement des partenaires à travailler en étroite collaboration pour la réussite de ce projet et améliorer le cadre de vie des habitants du centre-ville de Marseille.

Une co-présidence du Comité de pilotage du PPA.

Le contrat de PPA pour le centre-ville de Marseille a été signé en juillet 2019 par dix partenaires : l’État, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la ville de Marseille, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, l’Établissement Public Euroméditerranée, l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah), l’Agence Nationale pour la rénovation Urbaine (Anru), la Banque des Territoires, l’Établissement Public Foncier Provence-Alpes-Côte d’Azur, et l’Association régionale des organismes HLM. En accord avec l’État, sur suggestion de Michèle Rubirola, maire de Marseille, Martine Vassal, présidente de la Métropole a validé le principe d’une co-présidence du Comité de pilotage du PPA. Cette co-présidence est «un acte fort», illustrant la volonté de Martine Vassal, de travailler avec Michèle Rubirola. Cette démarche conjointe va permettre, «dans un esprit constructif, d’aborder avec sérénité cet enjeu majeur pour Marseille qu’est l’habitat». Inédit en France par son ampleur, le PPA définit un périmètre d’intervention de 1 000 hectares habités par 200 000 personnes et porte un projet de renouveau global du centre-ville de Marseille : lutte contre l’habitat indigne mais également redynamisation économique, mobilité apaisée, mise en valeur du patrimoine, cadre de vie requalifié et amélioration de la qualité de vie. Ce projet vise à coordonner les acteurs, élaborer un projet urbain fort, une stratégie d’intervention sur quatre îlots prioritaires en utilisant l’ensemble des leviers incitatifs, coercitifs et opérationnels en offrant un espace pour le débat et la participation des habitants.

4 axes pour répondre aux grands enjeux du centre-ville

La stratégie du PPA Marseille Horizons s’articule autour de quatre axes permettant de répondre aux grands enjeux du centre-ville : un projet global intégré et évolutif, intégrateur des politiques publiques ; un projet d’aménagement et de développement actif, étudié à toutes les échelles, agissant en rattrapage de situations dégradées et en expérimentation de nouvelles solutions ; une gouvernance partagée entre les acteurs du projet et des financements croisés ; une concertation permanente des acteurs du territoire, institutions, habitants, entreprises, organismes professionnels, associations… La prochaine réunion du comité de pilotage se tiendra avant l’été 2021.
son_copie_petit-447.jpgA l’issue de ce 2e Comité de pilotage du PPA en préfecture, trois femmes se présentent à la presse. Après une brève allocution, la ministre laisse la parole à Martine Vassal, présidente LR de la Métropole Aix-Marseille Provence, qui souligne ce «moment important». Évoque: «Un projet inédit par son ampleur». Avance que «la ville doit nous donner sa vision du Centre-Ville. Nous allons travailler ensemble pour le réaménagement complet de cet espace qui doit être à la hauteur des ambitions de la 2e ville de France». intervention_de_martine_vassal_presidente_ump_de_mpm_25_11_20.mp3
son_copie_petit-447.jpgMichèle Rubirola prend à son tour la parole, se dit «satisfaite de cette journée (…) un nouveau départ, grâce à la proposition de la Présidente de la Métropole de co-piloter les dispositifs dans ce PPA (…) qui nous permettra de reprendre notre Centre-Ville en main». Car, ajoute-t-elle: «Nous l’avons toujours dit, nous n’avons pas les outils de pilotage». Avec ce co-pilotage, poursuit-elle: «Nous sommes maintenant associés. On est ensemble dans le même bateau et ensemble on va faire un Centre-Ville qui ressemble à Marseille, aux Marseillaises et aux Marseillais». Et de préciser pour ces derniers qu’ils seront associés à ce projet. Elle conclut : «C’est quand même formidable, ces trois femmes qui pilotent un projet pour Marseille, un projet pour réparer Marseille» michele_rubirola_25_11_20.mp3
Emmanuelle Wargon, ministre en charge du Logement (Photo Mireille Bianciotto)
Emmanuelle Wargon, ministre en charge du Logement (Photo Mireille Bianciotto)
son_copie_petit-447.jpgEmmanuelle Wargon fait le point sur la Société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Spla-in). Son message est on ne peut plus clair: «On va avancer vite…». Et d’annoncer qu’un jury va se réunir avant la fin de l’année pour désigner son directeur général et son CA. De même, en matière de concertation la ministre affiche la même volonté d’aller vite. Elle indique notamment: «On va modifier un peu la gouvernance des opérations de relogement avec un effort très significatif qui va être fait par la Ville, la Métropole et évidemment un soutien de l’État pour aller au bout des opérations de relogement non seulement des familles directement concernées par la rue d’Aubagne mais de toutes celles qui ont fait l’objet d’arrêtés de péril ou d’insalubrité depuis». Elle annonce également le démarrage de l’aménagement opérationnels : «Quatre ilots ont été définis sur lesquels les opérations techniques d’aménagement vont commencer». emmanuelle_wargon_25_11_20.mp3
son_copie_petit-447.jpgEmmanuelle Wargon précise également, en réponse à une attente des collectifs nés à Marseille après le drame de la rue d’Aubagne: «On va avancer vite sur la concertation et sur l’association des habitants à la définition du projet et à la gouvernance».La ministre ajoute encore qu’il y a un accord sur ce point avec Michèle Rubirola et Martine Vassal: «On a estimé que la question de la participation à la gouvernance était une question légitime …Je crois pouvoir dire, en notre nom, à toutes les trois, que la participation à la gouvernance elle-même, sur le principe, nous paraît intéressante mais après il y a les modalités, qui sont, vraiment, à définir ensemble…». wargon_oui_a_la_gouvernance_choix_de_la_modalite_25_11_20.mp3
son_copie_petit-447.jpgPour associer la population, la maire de Marseille parle de nouveaux outils qui vont être mis en place. Cette association passera, souligne Michèle Rubirola, «par des projets écrits, mais aussi, peut-être, des ateliers, des balades urbaines, pour justement travailler sur l’élaboration d’un projet qui leur corresponde». rubirola_associer_la_population_25_11_20.mp3
son_copie_petit-447.jpgEmmanuelle Wargon, seule face à la presse, fait un point d’étape: «Il y avait besoin de redonner une impulsion à ce projet deux ans après le drame». Explique: «Aujourd’hui nous avons fait deux choses, nous avons posé un cadre stratégique clair, partagé, c’est le PPA. Et nous avons beaucoup avancé sur les opérations de mise à l’abri et de relogement mais ce n’est pas fini, c’est très long, on a encore beaucoup de familles, qui sont dans des logements temporaires, plusieurs centaines». La ministre considère: «Il faut maintenant que le PPA devienne opérationnel, le plus vite possible, c’est la raison de ma présence, ici. Je crois qu’elle était importante pour que s’exprime la volonté partenariale de la présidente de la Métropole et de la maire de Marseille. D’une certaine manière, nous mettons la phase électorale derrière nous, les élections ont eu lieu, les exécutifs ont été élus, ils sont stabilisés et c’est l’occasion de redire qu’il y a une volonté forte de partenariat entre la Ville et la Métropole, qui sont compétentes, toutes les deux, sur des morceaux différents. Le projet n’avancera pas, s’il n’y a pas cet accord fort qui a été donné, de façon très claire». e_wargon_1_devant_la_presse_25_11_20.mp3
son_copie_petit-447.jpgAprès une question sur la part de l’État dans le financement de ce projet de réaménagement, Emmanuelle Wargon avance un montant global, autour de 600M€. Précise que l’État interviendra au travers de l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée, «morceau par morceau». Si elle ne peut pas donner cette part de l’État, en revanche, elle souligne: «On n’est pas en manque d’argent, on est au moment où il faut réaffirmer une dynamique et une volonté d’agir opérationnelle forte, (…), on trouvera les montages financiers, que ce soit par l’Établissement Public Foncier (EPF), avec le PPA, avec Euromed, avec le budget du ministère, avec les opérations de construction, avec les opérateurs et les promoteurs». Rappelle: «L’investissement très important» de l’État, à travers l’ANAH, (650 M€) pour les co-propriétés dégradées de Marseille. e_wargon_2_devant_la_presse_25_11_20.mp3
son_copie_petit-447.jpgLa ministre ne peut pas donner une idée des crédits déjà utilisés, car «pour l’instant, on dépense pour reloger, donc ce n’est pas du même ordre de grandeur, ( …) mais les opérations, elles sont devant nous et pour cela il faut de la programmation» e_wargon_3_devant_la_presse_25_11_20.mp3
son_copie_petit-447.jpg La ministre se félicite de «l’engagement pris par la présidente de la Métropole de faire enfin un PLH en 2021» et répond sur le logement social, en annonçant une réunion entre elle et Michèle Rubirola, sur le sujet. Elle précise: «Il faut qu’on se redonne une ambition forte de construction de logements sociaux, à travers le PPA -mais pas que- pour que l’année prochaine soit une année de reprise de la construction de logements sociaux. Il est clair que les Marseillais en ont besoin. J’ai proposé à madame la Maire une discussion. Je pense que l’on va nouer un dialogue sur ce sujet qui n’est pas tout à fait le même que le PPA même si évidemment ils sont liés». e_wargon_4_devant_la_presse_25_11_20.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO

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