Une page de l’histoire de Marseille se tourne Charles-Émile Loo n’est plus

Publié le 21 août 2016 à  12h23 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h33

L’ancien député Charles-Émile Loo, figure du Parti socialiste marseillais est mort samedi soir, à l’âge de 94 ans. Proche de Gaston Defferre -maire de Marseille de 1953 à 1986- Charles-Émile Loo fut député des Bouches-du-Rhône de 1967 à 1968 puis de 1973 à 1978. Et, cet ancien résistant était l’un des derniers témoins de la fabrication de La Marseillaise édition clandestine du journal.

Charles-Émile Loo (à gauche) accompagné par son neveu Fernand Pietri lors des obsèques de son amie Edmonde Charles-Roux Defferre en janvier 2016 (Photo Robert Poulain)
Charles-Émile Loo (à gauche) accompagné par son neveu Fernand Pietri lors des obsèques de son amie Edmonde Charles-Roux Defferre en janvier 2016 (Photo Robert Poulain)

Pour Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille: «La disparition de Charles-Émile Loo tourne une nouvelle page de la vie politique de notre ville. Charles-Émile Loo appartenait en effet à cette génération de femmes et d’hommes qui ont porté les destinées de notre ville tout au long de la seconde partie du 20e siècle. Son exceptionnelle carrière politique en témoigne. Elle le conduira dés 1967 à l’Assemblée nationale, dont il sera Vice-Président, puis au Parlement européen en 1979. Elle fera aussi de ce fils d’un nickeleur/polisseur, entré dans la vie active comme coursier dans une boucherie du Cabot, à 14 ans, puis comme conducteur typographe dans une imprimerie de Sainte-Anne, le maire des 9e et 10e arrondissements de Marseille en 1989.
Fondateur de la Socoma, une société d’aconage, dont il était encore le Président dans ses derniers jours et qui fit de lui l’un des grands patrons du port de Marseille, il s’imposera surtout comme l’un des acteurs majeurs du développement des quartiers Sud de notre ville. Comme toutes les personnalités les plus populaires, il y avait d’ailleurs hérité d’un surnom, et chacun ne l’appelait plus autrement que « Milou »…
Si la vie politique m’a opposé « victorieusement » à lui pour les élections législatives de 1978 et 1981, je n’oublie pas que nous sommes entrés ensemble au Conseil municipal, en 1965, sur la liste Defferre-Rastoin réunissant socialistes et Indépendants que le Docteur Girbal conduisait dans ce secteur Sud de Marseille. Ensemble, nous avons notamment obtenu d’EDF, dés 1966, de tirer les écarts de lignes électriques pour l’éclairage vers Morgiou, créé les ZAC de Bonneveine et de la Soude, et élargi le chemin du Roy d’Espagne. Ensemble, nous avons ouvert l’avenue de Hambourg, le chemin Joseph Aiguier où se trouve désormais le Jardin des familles, ou la traverse Parangon qui conduit aux lycées de la Mer et de Marseilleveyre. Si nous n’avons jamais partagé les mêmes options politiques, nous nous sommes toujours portés respect et considération. Et je témoigne, pour reprendre le slogan qui fut le sien lors d’une campagne électorale, que Charles-Émile Loo « a bien défendu les quartiers Sud »».

Benoit Payan, président du groupe socialiste de la Ville de Marseille, déclare dans un communiqué: C’est avec tristesse et émotion que j’ai appris ce soir le décès de Charles-Emile Loo: «Faucon-rouge en 1936, ce militant socialiste devenu parlementaire français puis européen, gardait toujours précieusement sur lui sa première carte d’adhérent, tel un talisman. Résistant, compagnon de route de Gaston Defferre, figure des quartiers sud de notre ville, c’est un pan de l’histoire de notre famille politique qui disparaît avec lui.»

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