Urbanisme. Mathilde Chaboche : ‘Marseille en mieux’

Publié le 5 juillet 2022 à  8h25 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  19h24

Sa vision urbaine de Marseille est claire, comme son regard. Voix posée, Mathilde Chaboche ne s’en laisse pas conter. Adjointe au maire de Marseille en charge de l’urbanisme et du développement harmonieux de la ville, elle prend des coups mais sait aussi habilement les rendre. Invitée à la Journée du club immobilier de Marseille devant un aréopage de promoteurs, architectes, opérateurs publics ou privés elle a défendu sa vision de la ville avec des formules : «On n’est pas Jésus !» ou «Soyez les petits colibris de la réhabilitation de Marseille».

Mathilde Chaboche  en charge de l'urbanisme à Marseille (Photo Joël Barcy)
Mathilde Chaboche en charge de l’urbanisme à Marseille (Photo Joël Barcy)

40 000 logements vacants

«Il faut faire massivement de la réhabilitation de la ville à Marseille. On a 40 000 logements vacants, on a un centre-ville à l’abandon avec un potentiel de création de logements et de réparation de la ville. Il faut en faire un enjeu très fort sur des friches commerciales, des bureaux, des friches industrielles». Insiste Mathilde Chaboche qui considère: «Il faut aussi faire émerger des pôles secondaires. Que les petites villes qui entourent Marseille prennent leur part rn matière de logement. Force est de constater qui c’est Marseille qui doit assumer toute la croissance sur le plan économique, du logement, du tertiaire et les petites villes restent tranquillement indemnes et ne construisent pas». [()]

Changer de paradigme

Pour les promoteurs et architectes qui souhaitent continuer comme avant, ils prennent des risques, foi de Mathilde Chaboche. «Ils doivent prendre en compte toutes les évolutions : climat, habitudes de vie, avant de déposer un permis de construire. Notre credo c’est d’abord la réhabilitation de la ville et l’inscription dans un plan d’urbanisme. On ne peut plus construire de beaux logements sans aucun service ou accès autour». [()]

Une plus grande mixité

N’allez pas dire à Mathilde Chaboche que l’on assiste à une gentrification de la cité phocéenne. «Quand on a 25% de la population de la ville qui vit dans une misère généralisée on ne peut pas parler de gentrification. Mais je suis pour une plus grande mixité dans les deux sens. Il faut faire en sorte que des personnes plus favorisées s’installent dans des quartiers populaires et veuillent y rester et que des populations plus pauvres puissent vivre dans des petits ensembles répartis dans des zones plus riches» . [()]

Fin de la minéralisation sur le périmètre d’Euroméditerranée

Pas besoin de prendre une loupe pour constater qu’Euromed 1 n’est qu’un tissu de béton. «Cela doit changer dans la partie Nord », assure l’élue à l’urbanisme. « Il y a ce qui est engagé et on ne peut pas l’arrêter mais nous avons une autre politique que nos prédécesseurs. Un grand parc est prévu notamment à partir de Bougainville et un autre parc de proximité sera créé. La nature aura une vraie place dans Euromed 2». [()] La volonté de l’adjointe à l’urbanisme est là. Reste le temps qui ne travaille pas toujours pour soi. Selon l’observatoire de l’immobilier, faute de logements suffisants les prix des logements devraient encore flamber ces trois prochaines années après avoir augmenté de 25 % ces quatre dernières années dans le logement neuf. Propos recueillis par Joël BARCY

Documents joints

Articles similaires

Aller au contenu principal