Urgent. 20 acteurs de la société civile lancent un appel: ‘les rescapés de la Méditerranée doivent débarquer en lieu sûr’

Publié le 9 novembre 2022 à  7h06 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  20h48

Plus de 20 organisations de la société civile exhortent l’Italie, Malte, les États européens et la Commission européenne à faciliter le débarquement immédiat, dans un lieu sûr, de toutes les personnes rescapées actuellement bloquées à bord des navires de sauvetage Ocean Viking, Geo Barents, Humanity 1, et Rise Above en Méditerranée centrale. Certaines de ces personnes ont été secourues il y a plus de 17 jours et doivent maintenant débarquer sur la terre ferme où elles pourront bénéficier de soins médicaux et d’une protection.

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)

L’Ocean Viking, le Geo Barents, le Humanity 1, et Rise Above ont mené leurs premières opérations de sauvetage il y a respectivement 17, 12, 16, et 4 jours. Les quatre navires ont tenu informés les centres de coordination des opérations de sauvetage responsables à toutes les étapes à tout moment : «Depuis l’alerte de détresse et l’évaluation du cas de détresse, jusqu’au sauvetage lui-même ainsi qu’à tous les stades de demande d’un lieu sûr de débarquement pour les personnes rescapées. Selon les conventions maritimes, un sauvetage n’est considéré comme terminé que lorsque les rescapé.e.s ont débarqué dans un lieu sûr. Il est du devoir des États responsables de la région dans laquelle l’assistance est fournie de coordonner les opérations de sauvetage en mer, de coopérer entre États côtiers et de désigner un lieu sûr où les personnes secourues peuvent débarquer. La plupart des États membres de l’Union européenne ont signé ces conventions, y compris les États côtiers responsables, l’Italie et Malte

Il est dénoncé que «le silence de Malte et la politique générale de l’Italie de retarder le débarquement des rescapé.e.s prolongent la souffrance de ces personnes en quête de sécurité. Depuis plusieurs mois, le retard dans la désignation d’un lieu sûr s’est accru de manière inquiétante. »

En outre, en vertu d’un récent décret du gouvernement italien concernant certains des navires, les autorités italiennes ont, dans certains cas, autorisé le débarquement d’une partie seulement des personnes secourues et non de toutes, «ce qui n’est pas conforme aux conventions maritimes susmentionnées». Les autorités italiennes ont également demandé aux navires de secours civils «de quitter les eaux territoriales italiennes avec les personnes rescapées toujours à bord, ce qui constitue une violation du droit international et est tout simplement inacceptable d’un point de vue éthique, moral et en matière de sécurité.»

Les signataires déplorent: «Les personnes à bord de nos navires ont vécu des événements traumatisants au cours de leur périple. Sauvées d’une mort imminente, elles ont besoin d’urgence de services médicaux spécialisés. Les longues périodes d’attente en mer ont un impact négatif sur la santé mentale et physique des personnes précédemment sauvées d’une situation de détresse en mer et sont inacceptables d’un point de vue humanitaire et légal.»

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L’appel d’urgence

Nous, les signataires -en tant qu’organisations de défense des réfugié.e.s et des droits humains, organisations maritimes et humanitaires, associations caritatives, organisations de recherche et de sauvetage et mouvements de la société civile- sommes choqués par le mépris de la dignité et de la sécurité des 573 rescapé.e.s à bord des quatre navires par l’Italie, Malte et leurs partenaires européens, qui met une fois de plus en péril la santé physique et psychologique des personnes sauvées en mer.

Nous demandons donc instamment à l’Italie, à Malte et aux autres États européens :
-D’assigner immédiatement un lieu sûr et de permettre le débarquement urgent de tous les rescapé.e.s actuellement à bord des navires de sauvetage Ocean Viking, Geo Barents, Humanity 1et Rise Above. Ce lieu ne doit nécessiter qu’une déviation minimale du voyage des navires et minimiser le temps passé à bord par les personnes secourues comme l’exige le droit international et maritime.

Nous demandons instamment à la Commission européenne de prendre toutes les mesures appropriées pour :
– Faciliter les discussions entre les États européens afin qu’un lieu sûr soit assigné immédiatement.
En outre, et pour éviter qu’une telle situation d’urgence ne se reproduise, nous demandons -une fois de plus- aux gouvernements de travailler conjointement entre États membres de l’Union européenne, États associés, et avec la Commission européenne, dans le but :
– d’appeler les États côtiers de l’Union Européenne à respecter leurs obligations au regard du droit international et d’assurer une coordination efficace et rapide des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale, jusqu’au débarquement des rescapé.e.s ;
– de mettre en place un mécanisme prévisible de débarquement des rescapé.e.s qui garantisse un débarquement en temps voulu dans un lieu sûr, où leur sécurité et leur vie ne sont plus menacées et où leurs besoins humains fondamentaux peuvent être satisfaits ;
– et de créer et mettre en œuvre un programme européen de recherche et de sauvetage mené par les États en Méditerranée centrale.

Liste des signataires :

-ActionAid International
-ActionAid Italia
-AOI Cooperazione E solidarieta Internazionale
-CARE France
-CCFD – Terre solidaire
-CEFA on us
-COSPE NGO
-Danish Refugee Council Italy
-Emmaus Europe
-Emmaus France
-Emmaus international
-ENRE – Réseau Européen Eglises et Libertés
-French Maritime Cluster
-Hivos
-Human Rights Watch
-Institut français de la mer
-Médecins Du Monde
-MIAMSI
-Norwegian Refugee Council
-Oxfam France
-Plan International France
-Première Urgence Internationale
-Solidarités International )]

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