« Vérité, dignité et espoir » le triptyque d’Emmanuel Macron pour ses voeux 2019 aux Français

Publié le 31 décembre 2018 à  23h16 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h30

«Je suis au travail, fier de notre pays, fier de tous les Françaises et Français, déterminé à mener tous les combats présents et à venir». Dans une allocution télévisée de seize minutes, ce lundi 31 décembre, Emmanuel Macron a présenté ses vœux présidentiels pour l’année 2019. Son discours, enregistré à l’avance et prononcé debout, est intervenu dans un contexte tendu marqué par la crise des «gilets jaunes» et les nouvelles révélations de l’affaire Benalla. Sans les évoquer nommément, le chef de l’État a insisté sur la «colère» entendue en 2018 et la nécessité d’assurer «l’ordre républicain».

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Traversant une crise sociale importante, avec les journées de mobilisation des «gilets jaunes» depuis novembre, le chef de l’État, s’est adressé aux Français pour défendre le cap de son quinquennat, promouvoir l’action de son gouvernement, se réjouir des «grands moments» connus par la France. Un discours fort construit sur le triptyque «vérité», «dignité», «espoir» dans lequel il affiche son ambition de poursuivre la transformation de la France, l’inscrit toujours dans un dessein européen tout en entrouvrant des portes, en ventant les mérites des services publics, en dénonçant l’ultralibéralisme ou encore en ouvrant des perspectives en matière de réforme des institutions. «L’année 2018 ne nous a pas épargnés en émotions de toutes natures», souligne le Président de la République, faisant allusion notamment à la victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde ou centenaire de l’Armistice. Ajoute: «Je ne vais pas tout énumérer mais nombre de transformations qu’on pensait impossibles comme celle du travail et des chemins de fer ont été menées à bien». Il insiste: «Les résultats ne peuvent pas être immédiats et l’impatience que je partage ne saurait justifier aucun renoncement.» Emmanuel Macron a ensuite cité les réformes à venir, comme celle de l’assurance chômage et de l’organisation du secteur public, mais aussi du système de retraites, appelant à «bâtir les nouvelles sécurités du 21e siècle». On verra notamment si, au-delà de la pertinence du propos il a entendu la souffrance et la colère, s’il a pris la portée des «grands déchirements», évoquant ainsi sans le nommer, le mouvement des «gilets jaunes», mettant l’accent sur «une colère qui vient de loin (…) contre des changements profonds qui interrogent notre société». Avant de lancer: «Nous ne sommes pas résignés, notre pays veut bâtir un avenir meilleur». Puis de constater: «De grandes certitudes sont en train d’être mises à mal» et de noter un «malaise dans la civilisation occidentale» et une crise «de notre rêve européen». Le chef de l’État ne manque pas d’affirmer: «Nous avons une place, un rôle à jouer, une vision à proposer. C’est la ligne que je trace depuis le début de mon mandat et que j’entends poursuivre. C’est de remettre l’homme au cœur du monde contemporain.» «Nous pouvons faire mieux, nous devons faire mieux», poursuit Emmanuel Macron ce qui suppose à ses yeux «beaucoup de constance et de détermination». Et de formuler ses trois vœux, tels une feuille de route pour cette année qu’il qualifie de «décisive». Le premier, un «vœu de vérité» «On ne peut pas travailler moins et gagner plus, baisser nos impôts et accroître nos dépenses, ne rien changer à nos habitudes et respirer un air plus pur». Avant d’inviter: «Cessons de nous déconsidérer ou de faire croire que la France serait un pays où les solidarités n’existent pas, où il faudrait dépenser toujours davantage. (…) Nous vivons dans l’une des plus grandes économies du monde. Nos infrastructures sont parmi les meilleures au monde, on ne paie pas ou presque la scolarité de nos enfants, on se soigne à un coût parmi les plus faibles des pays développés pour avoir accès à des médecins d’excellence». Ce sera là son seul mea culpa. Et de formuler un vœu de dignité: «Je suis profondément convaincu que chaque citoyen est nécessaire pour le projet de la Nation». Il enchaîne: «Nombre de nos concitoyens ne se sentent pas respectés, considérés». Et de citer les mères de famille, les agriculteurs, les retraités. Avant de juger: «nos institutions doivent continuer à évoluer». S’il affirme avoir entendu la colère, le chef de l’État a dénoncé avec force ceux qui s’en prennent «aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels». Pour lui: «C’est tout simplement la négation de la France. Le peuple est souverain, il s’exprime lors des élections». Le message se veut on ne peut plus clair: «L’ordre républicain sera assuré sans complaisance.» Le chef de l’État conclut son allocution en formulant un vœu d’espoir en évoquant notamment les élections européennes du mois de mai, promettant la présentation d’un projet européen «renouvelé» dans «les prochaines semaines». Enfin, Emmanuel Macron a annoncé qu’il écrira aux Français dans quelques jours afin de préciser les contours du «débat national» promis pour répondre à la crise des «gilets jaunes». Un échange qui, selon lui, permettra aux citoyens «de parler vrai».
Anna CHAIRMANN

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