Videoprotection: le Centre de supervision urbain de la ville de Marseille affiche ses performances

Publié le 9 décembre 2014 à  21h59 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Le CSU a permis la réalisation de 165 interpellations par les services de polices nationale et municipale pour l'année 2014 (Photo Philippe Maillé)
Le CSU a permis la réalisation de 165 interpellations par les services de polices nationale et municipale pour l’année 2014 (Photo Philippe Maillé)
Caroline Pozmentier et Marc Labouz au CSU (Photo Philippe Maillé)
Caroline Pozmentier et Marc Labouz au CSU (Photo Philippe Maillé)
Surveillance accrue sur le secteur de Noailles (Photo Philippe Maillé)
Surveillance accrue sur le secteur de Noailles (Photo Philippe Maillé)
Le top opération va être donné aux équipages de terrain (Photo Philippe Maillé)
Le top opération va être donné aux équipages de terrain (Photo Philippe Maillé)

Implanté au cœur du 3e arrondissement de Marseille, le Centre de supervision urbain (CSU), ouvert en décembre 2012 inauguré en février 2013, est exploité par la police municipale 24 heures sur 24 par 42 agents.
A l’intérieur, un écran de 13 mètres de long couvre un pan entier de mur et diffuse en temps réel l’animation des rues marseillaises. Surprenant ! Serait-ce un remake de la série «Person of Interest » ou alors Big Brother se serait-il emparé de la cité phocéenne? Que nenni! est-il assuré: «Le CSU est moins intrusif mais pas moins efficace». «Ce sont des yeux supplémentaires pour soutenir en direct les équipes de terrain des polices municipale et nationale», précise Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille déléguée à la Sécurité publique et à la Prévention de la délinquance. «Ses yeux» sont braqués sur des secteurs définis «en fonction de ce qui s’est passé vous surveillez les caméras de tel ou tel quartier», poursuit Marc Labouz, directeur de la police municipale.
Aujourd’hui, indique l’élue: «Ce sont 520 caméras qui sont en service et un plan de déploiement est en cours dans tous les arrondissements de la ville. Mille caméras seront en service d’ici fin 2015 début 2016»
«Depuis le début de l’année jusqu’au mois d’octobre, tient à souligner, l’adjointe à la sécurité, 1260 faits ont été constatés en temps réel par nos agents et 2 300 recherches d’images ont également été réalisées dont 700 réquisitionnées par la police nationale». Considérant : «La recherche d’images est un gros travail. Tous les jours dans les arrondissements les commissariats sont saisis par des dépôts de plainte ou par des faits qui demandent de faire de la recherche d’images. Des affaires ont été élucidées grâce à ces recherches.» Et, comme l’union fait la force, les caméras permettent également de suivre en direct pour la police nationale les déplacements d’un délinquant qui vient de commettre un délit. «D’où l’importance d’un maillage», rappelle Caroline Pozmentier.
Marc Labouz de son côté fait une démonstration en direct en demandant à ses agents de zoomer sur Noailles sur un revendeur de cigarettes à la sauvette et sur la place Jules Guesde où se tient un marché souvent appelé «de la misère» mais aussi explique le directeur de la police municipale «celui de la vente d’objets volés, surtout en ces périodes de fête». Derrière les écrans les agents scrutent inlassablement les zones choisies sur leur poste et sur l’écran général. Par le PC radio, des éléments sont transmis aux équipages sur le terrain, la description du revendeur, le lieu de sa cache, une poubelle à proximité. Le top opération est transmis. Prévenu par des guetteurs, le revendeur prend la fuite et est suivi par les différentes caméras installées à Noailles et sa position est signalé aux agents. «C’est le jeu du chat et de la souris », explique le directeur de la police municipale. Place Jules Guesde, avec l’arrivée des policiers, en quelques minutes, le marché n’est plus. Marc Labouz d’expliquer : «C’est le quotidien. Avec la flambée du prix des cigarettes, le marché s’est développé. Quand ils sont arrêtés, ils prennent 6 mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende. A leur sortie, ils reviennent dans le circuit et nous ce que l’on veut c’est les déranger, bousculer leur trafic.» En ce qui concerne les opérations plus corsées, trafic de drogue, agressions, le CSU est en lien direct avec la police nationale.
Caroline Pozmentier de reprendre : «Notre objectif n’est pas de déployer des caméras de videoprotection pour se rassurer mais pour véritablement aller plus loin. Nous menons une réflexion sur l’achat de logiciels permettant la reconnaissance faciale, l’alerte en cas d’attroupement à des heures inhabituelles, une fuite suspecte. Ce travail de traitement intelligent de l’image va nous permettre non seulement de travailler pour lutter contre la délinquance et même mieux d’anticiper, de faire de la prévention dans certains quartiers eu égard à l’ensemble des données que nous pouvons partager. J’ai également lancé une étude, un Observatoire de la tranquillité publique, qui donnera le pouls d’un quartier, d’un secteur». L’élue de mettre également en exergue le manque d’effectif : «3 000 policiers nationaux alors que Paris, qui est deux fois moins étendu que Marseille, en a 15 000. Et quel que soit le gouvernement, Marseille doit être dotée d’effectifs supplémentaires.»
Et d’aborder un sujet qui lui tient à cœur. «Il faut parler de ces agents de la police municipale qui font un travail remarquable au quotidien. Et cette reconnaissance du métier de policier municipal, qui est tant décrié, je la demande au Préfet de police notamment quand il annonce les chiffres de la délinquance . Ces hommes et ces femmes ont contribué à la lutte et à la baisse des chiffres de la délinquance et cela je ne l’ai pas lu».
Patricia MAILLE-CAIRE

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