Villa Méditerranée à Marseille : le numéro 2 de la revue est sorti il est dédié à la jeunesse et aux enjeux auxquels elle est confrontée

Publié le 18 novembre 2014 à  20h40 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h25

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C’est un discours très politique que le président de la Région Provence-Côte d’Azur, Michel vauzelle, a tenu à l’occasion de la présentation de la deuxième édition de la revue Villa Méditerranée. Un nouveau numéro dédié plus particulièrement à la jeunesse et aux grands enjeux auxquels elle est aujourd’hui confrontée. Entre mémoire, modernité et conflits, quel avenir partagé cette jeunesse peut-elle construire d’une rive à l’autre de la Méditerranée ?
Écrivains, journalistes, scientifiques, institutionnels, urbanistes, cuisiniers, historiens, ingénieurs, les auteurs croisent, dans les textes, leurs points de vue et leurs questionnements. Un ouvrage soutenu par des artistes, illustrateurs, peintres, photographes qui livrent leurs réflexions et une autre façon de découvrir les espaces, les récits et les visages de nos contemporains méditerranéens.
«Cette revue est une autre manière de découvrir la Villa Méditerranée. Son contenu est donc politique au sens le plus noble du terme alors que chaque jour apporte des nouvelles nourrissant la crise du politique. Chaque jour, le FN accroît son emprise alors que l’argent conduit les affaires du monde et que nous sommes face à une crise du politique et morale qui désespère beaucoup de jeunes»,avance Michel Vauzelle.
Il en vient ensuite à la situation internationale évoquant «Le conflit israélo-palestinien auquel la Communauté internationale n’apporte pas de solution; le Califat, pour ne pas parler de l’État Islamique, afin de ne pas mêler à cette barbarie une religion ouverte, humaniste». Face à l’avancée de ce « Califat », il estime: «Bombarder l’Irak, quadriller le Sahel, voter des lois antiterroristes, la France, elle, le fait, c’est nécessaire mais ce n’est pas suffisant». Et d’interroger: «Où parle-t-on de la Méditerranée où Arabes et Méditerranéens travaillent main dans la main ? Où parle-t-on des échanges étudiants ? Où parle-t-on des formidables perspectives économiques et sociales communes que permettra le développement de l’activité entre l’Europe et, par exemple, la Turquie ou l’Algérie ? Où donne-t-on la parole aux jeunes méditerranéens des deux côtés de la mer, qui se sentent abandonnés, parfois méprisés, et qui veulent fuir le monde dont nous sommes responsables ?».
Alors, de lancer : «A La Villa Méditerranée. Une Villa qui est ouverte à tous, aux responsables politiques, aux conférenciers, au patronat et aux travailleurs, les jeunes de toutes origines, un lieu de rencontres et de construction de projets».

«Nous avons voulu un numéro politique mais aussi poétique»

Nathalie Abou Isaac, conceptrice éditoriale, Villa Méditerranée explique: «Nous avons voulu un numéro politique mais aussi poétique, avec une thématique traversante : la jeunesse. Et, pour cela, nous proposons divers types de textes: récit, reportage, dialogue et tout un volet d’images». Il est question de mobilités, d’intérieur des terres, d’appropriation des espaces publics, de rapport à la ville, de conflits de questions identitaires, de tourisme, d’un monde, dans sa complexité, ses blessures et ses richesses.
Camille Hagège est architecte, urbaniste, elle exprime son plaisir d’avoir participé à ce numéro. «J’ai regardé les espaces publics français dans leur métissage avec les cultures de la Méditerranée. Mon parcours professionnel m’amène à aborder les questions d’usage, des usagers. Et, contrairement à ce que peuvent penser des aménageurs, ce qui caractérise l’espace public urbain c’est le rapport à l’autre, c’est avant tout un espace de rencontres et d’interactions humaines».
Aurélie Charon, productrice à France Culture, réalisatrice, auteur: «J’ai organisé un dialogue entre jeunes de la Méditerranée dans la continuité du travail que j’accomplis sur France Culture. Nous sommes partis du mot engagement et cela s’est mis à parler, il n’y avait plus qu’à écouter».
On ne manquera pas de lire avec attention le texte d’Alain Chouet sur «Qui veut faire passer les musulmans pour des islamistes ?».
Bernard Moizo, socio-anthropologue, se fait l’écho de l’article qu’il a écrit avec Geneviève Michon. Il parle de tourisme durable, de nécessaire « implication de la population qui doit bénéficier de retour économique égalitaire pour évoluer d’un tourisme balnéaire vers un tourisme vert. Il pourra alors être un levier durable de lutte contre la pauvreté ».
Michel CAIRE
La revue 2, tarif 15 euros. En vente à la Villa Méditerranée/librairie Mucem/Institut du Monde Arabe et sur le site de la Villa Méditerrannée

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