Visite du ministre Gérard Collomb à Marseille: « Si on veut que les valeurs de la République soient respectées, il faut que la République s’engage totalement »

Publié le 6 juillet 2018 à  12h55 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h52

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb était à Marseille ce jeudi pour signifier les avancées du Gouvernement en termes de sécurité (Photo Robert Poulain)
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb était à Marseille ce jeudi pour signifier les avancées du Gouvernement en termes de sécurité (Photo Robert Poulain)
son_copie_petit-251.jpgEn visite à Marseille, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb s’est rendu à la Castellane (16e) pour une rencontre avec les habitants de la cité, théâtre d’une vaste opération anti-drogue qui s’est déroulée à la fin du mois de juin. «Nous travaillons avec l’ensemble des forces de police pour mettre de la sécurité partout», a déclaré le ministre. «Je suis pour qu’à court terme on fasse tout pour assurer la sécurité, mais qu’on travaille aussi sur le fond, qu’on travaille sur l’urbanisme, sur les activités sociales, sur la culture, etc. C’est comme cela que l’on viendra à bout des difficultés», a-t-il ajouté. Annonce à ce propos la mise en place d’un plan interministériel sur une quinzaine de quartiers. «Nous allons mettre l’accent sur un certain nombre de cité pour qu’elles ne basculent pas…», indique-t-il. Précisant que, «si on veut que les valeurs de la République soient respectées il faut que la République s’engage totalement». Marseille va notamment bénéficier de renforts dans le cadre des «quartiers de reconquête républicaine», avec 30 policiers supplémentaires dès septembre dans les quartiers Nord et 30 autres autour de la gare Saint-Charles, a dévoilé le ministère. Présente aux côtés du ministre, la sénatrice (PS) Samia Ghali, maire des15e et 16e arrondissements de Marseille a interpellé le ministre : «Aujourd’hui, les cités ne vont pas bien en France. Si on n’y met pas les moyens, et pas que les moyens de police, mais tout ce qui va avec, on ne va pas s’en sortir.» Considérant que «ceux qui vont gagner, c’est ceux qui font que la crèche part, que la Poste ferme, parce qu’ils sont menacés, et que l’école est saccagée.» collomb_castellane_devant_presse_monte_deux.mp3
Gérard Collomb a participé à un Petit-déjeuner de travail avec Pierre Dartout, préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Préfet des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, Préfet de police des Bouches-du-Rhône et Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille, en charge de la sécurité (Photo Robert Poulain)
Gérard Collomb a participé à un Petit-déjeuner de travail avec Pierre Dartout, préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Préfet des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, Préfet de police des Bouches-du-Rhône et Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille, en charge de la sécurité (Photo Robert Poulain)
Plus tôt dans la matinée, le ministre d’État s’est rendu au Commissariat de police du 1er arrondissement de Marseille pour la présentation de la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ) déclinée à Marseille, au cours d’un Conseil de sécurité du 1er arrondissement puis, a présenté la politique renforcée en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants [[

La sécurité au quotidien

1. Un pilotage renforcé et des résultats observés La méthode dite du «pilotage renforcé», qui s’appuie sur le décloisonnement du renseignement criminel (la CROSS, pour Cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants : cellule opérationnelle et partenariale) a permis d’obtenir des résultats probants en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants. Depuis début 2018 : 29 réseaux démantelés, 92 trafiquants écroués. Dans le cadre de la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), cette méthode sera étendue à l’ensemble des quartiers de reconquête républicaine. 2. Des effectifs renforcés et plus de moyens alloués Marseille bénéficie de 2 quartiers de reconquête républicaine (quartiers Nord dès septembre, gare Saint Charles en décembre). D’ici décembre, 60 effectifs supplémentaires y seront affectés qui viendront s’ajouter aux augmentations d’effectifs de +18% pour la PJ (police judiciaire), de +10% pour la PAF (police aux frontières) et de +41% pour la Sécurité intérieure. La Police de Sécurité du Quotidien se traduit aussi à Marseille par de multiples initiatives : • conseils de sécurité au plus près du terrain ; • amélioration de l’accueil (cf. commissariat du 1er arrondissement, mesures en faveur du public) ; • cellules de citoyenneté et de tranquillité publique (pour les auteurs d’incivilité et petite délinquance) ; • pilotage renforcé de la sécurité dans les transports collectifs (mutualisation de moyens, opérations coordonnées) ; • interconnexion de la vidéo protection avec les centres opérationnels des forces de sécurité ; • augmentation de 4 à 12 du nombre de délégués cohésion police population ; • action du Centre de loisirs jeunes (plus de 6 000 jeunes issus des QRR par an) ; • 225 terminaux Neo (92 smartphone et 133 tablettes) ont été livrés pour la CSP de Marseille et 400 autres seront livrés en 2018 ; • 55 caméras piétons sont déjà déployées – 104 seront livrées dès 2018, prioritairement pour les quartiers de reconquête républicaine.]] son_copie_petit-251.jpgLe ministre a insisté, lors d’une allocution à la mairie en présence de l’édile de Marseille, Jean-Claude Gaudin, que «le trafic de stupéfiant à Marseille est un véritable défi pour nous». Rappelle qu’en France «l’économie de trafic de stupéfiants est de 3 milliards d’euros par an». Il est également revenu sur les 10 000 gendarmes et policiers annoncés au cours du quinquennat. Gérard Collomb a aussi mis en exergue, la révolution du numérique qui «change totalement la vie» des policiers et des gendarmes; et celle de la méthode qui se veut «partenariale». Constate que «si Marseille connaît de grandes difficultés, les forces de sécurité ici ont su se réorganiser.» Notant :«Le nombre de démantèlements de réseaux effectués depuis quelques années…»; citant : «La façon que les services ont de travailler ensemble». «Marseille, avance-t-il est un modèle que l’on commence à dupliquer»avant de déclarer que c’est cette transversalité «qui inspirera le Grand plan stupéfiant que le Président de la République souhaite annoncer dans quelques temps». collomb_discours_extraits_securite_1_5_07_2018.mp3 son_copie_petit-251.jpgPour sa part le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin a rappelé au ministre que face à la multiplication «des sollicitations et des attentes»: «Notre Police Municipale ne doit pas devenir un supplétif de la Police Nationale, ni en accomplir les missions. Nous ne sommes ni compétents ni équipés pour le faire». De la même manière, poursuit-il : «Elle ne peut assurer seule les préconisations toujours plus strictes formulées en matière de sécurisation des événements et de l’espace public.» Indique continuer à garantir «une Police Municipale moderne, performante» mais, attend en complément, «que vous puissiez soutenir nos capacités opérationnelles, par exemple par la pérennisation du dispositif de caméra- piétons – sur laquelle vous vous êtes engagé -, par le partage de certaines données de sécurité publique ou encore par des avancées statutaires pour nos policiers municipaux.» Et espère également «des confirmations sur les effectifs et les moyens alloués à la Police Nationale sur Marseille, pour la sécurité de la deuxième ville de France et de ses habitants.» jc_gaudin_discours_mairie_5_07_2018_partie.mp3 Le ministre s’est ensuite rendu au Cantonnement de la CRS 54 -rue Saint-Pierre – pour rappeler le projet de regroupement de la CRS 54 et de la DZCRS sur l’emprise foncière de la CRS 55, située sur le 13e arrondissement -qui est inscrit dans la programmation triennale pour un montant de 15M€- et permettra d’améliorer les conditions de travail de 390 agents sur ce site. «Ce projet ouvre, dans un second temps, des perspectives: la libération de l’emprise de la CRS 54, dans le 5e arrondissement, doit conduire à une réflexion sur un possible réemploi de cette implantation, notamment en vue du regroupement de services dans un nouvel hôtel de police rendu nécessaire tant par la dispersion que par la vétusté de certaines implantations actuelles», est-il annoncé. L’après-midi, le ministre a notamment assisté au démonstration des capacités du Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille (BMPM) -qui «est un fleuron de la sécurité civile française»- a rappelé le ministre- en milieu maritime… Bataillon qui comporte, entre autres, «une force exceptionnelle, la Capinav (Capacité nationale d’intervention en cas de sinistre sur navire), qui peut intervenir dans les situations les plus critiques en mer (tueries de masse, sinistre majeur sur un navire).» Le ministre d’État a par ailleurs annoncé qu’il remettra la médaille d’or de la sécurité intérieure au BMPM à l’occasion de ses 80 ans l’année prochaine. En fin d’après-midi, le ministre a remis des insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur au Colonel Grégory Allione, Directeur du Service Départemental d’Incendie et de Secours des Bouches-du-Rhône (SDIS) Mireille BIANCIOTTO & Anna CHAIRMANN La journée du ministre à Marseille s’est conclue par une intervention sur les discriminations au Dîner du Crif Marseille-Provence sur laquelle Destimed reviendra ultérieurement.
Signature de contrats de maîtrise de la dépense publique
Signature, dans le bureau du maire, Jean-Claude Gaudin, des contrats de maîtrise de la dépense publique État-ville de Marseille et État-Métropole Aix-Marseille Provence (Photo Robert Poulain)
Signature, dans le bureau du maire, Jean-Claude Gaudin, des contrats de maîtrise de la dépense publique État-ville de Marseille et État-Métropole Aix-Marseille Provence (Photo Robert Poulain)
Le ministre d’État et le maire de Marseille, Président de la Métropole, ont signé deux contrats de maîtrise de la dépense publique, l’un pour la ville de Marseille, l’autre pour la Métropole. «Ils constituent des symboles de l’alliance État-collectivités pour le développement de la Cité phocéenne», est-il précisé. Pour mémoire, les contrats de maîtrise de la dépense publique locale sont l’instrument prévu par la loi de programmation des finances publiques pour organiser la participation des collectivités locales à la stratégie de la France en matière de finances publiques. Celle-ci prévoit, d’ici à 2022, une réduction du taux d’endettement par rapport au PIB de plus de 5 points, et une diminution très significative du déficit public, toutes administrations publiques confondues. Sur les 322 collectivités qui étaient concernées par la démarche, 229 ont signé un contrat avec l’État, soit 71 % des collectivités concernées. «Cela démontre que les collectivités se sont saisies de ce dispositif, et que dans leur grande majorité, elles ont souhaité s’engager dans le pacte financier que le Gouvernement proposait», se félicite le ministère.

Documents joints

Articles similaires

Aller au contenu principal