CCI Aix-Marseille Provence. Vœux de Jean-Luc Chauvin: ‘Ne ratons pas l’opportunité de ce moment charnière’

Publié le 2 février 2022 à  12h00 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  12h56

Conscient des difficultés que connaissent les entreprises tout comme des potentialités de ce territoire, ce sont des vœux ambitieux que Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP vient de formuler.

Jean-Luc Chauvin vient d'adresser ses voeux à la presse ©Sophie Vernet / CCIAMP
Jean-Luc Chauvin vient d’adresser ses voeux à la presse ©Sophie Vernet / CCIAMP

Une intervention lors de laquelle Jean-Luc Chauvin invitera le monde économique à se saisir des perspectives de relance, revient sur les propos tenus par le président de la République à Marseille pour considérer que le monde économique doit voir grand, de jouer collectif, de ne pas rater un certain nombre d’enjeux dont ceux du port, des JO mais aussi de l’Afrique. Il avoue par ailleurs une certaine inquiétude concernant le foncier économique. Et de plaider: «Ne ratons pas l’opportunité de ce moment charnière qui rebat les cartes de l’économie mondiale; capitalisons sur nos atouts pour faire d’Aix-Marseille-Provence une chance pour la France»

«Un contexte plus nuancé que 2021»

Pour Jean-Luc Chauvin: «2022 semble démarrer dans un contexte plus nuancé que l’an passé même si la crise économique n’est malheureusement pas encore derrière nous et que la Covid pèse comme une épée de Damoclès sur notre économie et nos entreprises». Il tient à ce propos à mettre en exergue les effets positifs du « quoi qu’il en coûte », du plan de relance ainsi que de la vaccination «qui ont permis de renouer avec un carnet de commandes encourageant». Il n’en note pas moins que des secteurs continuent de souffrir notamment ceux des cafés, hôtels et restaurants, sans oublier le monde de l’événementiel et celui des voyages. «Pour toutes ces professions les aides ciblées restent indispensables», insiste-t-il. Il constate également que les soldes sont loin de connaître le succès escompté. Et, concernant le Prêt garanti par l’État (PGE), il invite à la vigilance afin «que les aides d’hier ne deviennent pas les boulets d’aujourd’hui». Il évoque également les entreprises en difficulté par manque d’approvisionnement ou par augmentation du coût de l’énergie ou des matières premières.

«Saisir les perspectives qu’offre la relance»

S’il n’ignore donc rien des difficultés, Jean-Luc Chauvin invite surtout à saisir les perspectives qu’offre la relance: «Pour cela il nous faut d’abord reconsidérer les chaînes de valeur de nos entreprises pour favoriser la production en proximité, l’achat et le business local». C’est également à ses yeux le moment d’innover plus fortement sur le marché du recyclage. Il considère également: «Nous devons faire évoluer les relations entre l’entreprise et ses collaborateurs pour mieux tenir compte des aspirations nouvelles». En matière énergétique, il rappelle que ce territoire a de nombreux atouts en matière hydraulique, solaire, d’hydrogène… Il invite à aller plus vite, plus loin.

«Nous sommes un territoire d’innovations»

De même, le président de la CCIAMP ne cache pas sa satisfaction de voir autant de câbles arriver à Marseille: «On va être la 5e métropole au monde car la plupart des câbles sous-marins dédiés à l’échange de données Internet et télécommunications, qui relient l’Europe à l’Afrique, au Moyen-Orient et à l’Asie aboutissent à Marseille, avant d’irriguer toute l’Europe, via la Vallée du Rhône.» Il entend voir se créer une filière pour faire fructifier le potentiel que représente tous ces câbles, toutes ces données. Il met à ce propos l’accent sur le fait que «nous sommes un territoire d’innovations. Nous sommes la première région au monde en terme d’Award puisque notre délégation vient d’en ramener cinq».

«Plusieurs rendez-vous ne doivent pas être manqués»

Jean-Luc Chauvin rappelle: «Le président de la République lui-même nous a fait partager le 2 septembre dernier une vision enthousiaste du territoire». Mais, pour aller plus loin, plusieurs rendez-vous ne doivent pas être manqués. Et de citer le port qui a enregistré une hausse de 9% de son trafic et une progression de 11% de son chiffre d’affaires. Là encore il invite à ne pas se contenter de ces résultats «pour capter l’accroissement des flux de superporteurs par le canal de Suez et aussi pour étendre l’aire d’influence du Port de Marseille bien au-delà de l’axe Rhône-Méditerranée pour accentuer la pénétration de l’hinterland vers l’Allemagne et les grands couloirs du nord et de l’est de l’Europe».

«Relancer un projet aujourd’hui oublié, la percée du Montgenèvre»

Pour le président de la CCIAMP «cela impose d’utiliser l’infrastructure fluviale, ferroviaire, y compris via la future infrastructure Lyon-Turin et relancer un projet aujourd’hui oublié, la percée du Montgenèvre qui renforcerait la liaison entre notre port et Turin». Et il se dit être «ambitieux» et considère qu’il faut avoir «un raisonnement sur le long terme. Monter vers l’Allemagne par le fluvial, est efficace tant sur un plan économique qu’écologique, mais ce sera long rétorquent certains, certes, mais si on n’inscrit pas ce projet il prendra encore plus de temps pour être réalisé».

JO: «Se mettre autour d’une table»

Autre rendez-vous à ne pas manquer pour Jean-Luc Chauvin, les Jeux Olympiques et paralympiques de 2024, et pour cela, indique-t-il: «Il faut se mettre autour d’une table, monde politique, monde économique et citoyens pour réussir cette manifestation. D’ores et déjà nous avons pris attache avec Paris 2024 et le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo) dans le but d’optimiser l’impact économique de l’événement sur notre territoire».

«On a trop longtemps oublié que cette ville avait une vocation maritime»

Des JO qui, pour lui, doivent permettre au territoire de connaître un avant et un après: «On a trop longtemps oublié que cette ville avait une vocation maritime». Il importe donc pour lui de développer l’économie bleue en lien avec Aix Marseille Université (AMU), les acteurs du secteur «comme nous l’avons amorcé avec le conservatoire du littoral et l’agence de l’eau lors du Congrès mondial de la nature au travers d’ICO (Iles Côtes Océans) Solutions». Et d’aborder une nouvelle fois, le Frioul «qui pourrait incarner demain l’excellence de la ville bioclimatique méditerranéenne du XXIe siècle». Il plaide ensuite en faveur de la création de trois zones franches dans le centre-ville de Marseille «afin de bénéficier d’un centre-ville accueillant, transformé, une smart city retrouvant tous ses usages: commerces, logements…».
Il en vient à l’Afrique: «Continent voisin et ami avec lequel notre territoire entretient des relations historiques et qui ouvre des opportunités d’échanges considérables».

«Des entreprises tapent à notre porte et, faute de foncier, ne viennent pas»

Mais, si les potentialités sont là pour Jean-Luc Chauvin un problème risque de tout gâcher, celui du foncier économique: «Des entreprises tapent à notre porte et, faute de foncier, ne viennent pas, d’autres veulent s’agrandir et risquent de partir faute de ne pouvoir le faire ici. ». Il déplore des blocages qui, selon lui, pourraient être évités: «Des permis de construire sont refusés sur la Zac Athelia car il manquait une étude au dossier. Le refus de voir s’implanter Sathys sur le Technoparc des Florides alors que le projet répond à tous les critères environnementaux. Cela risque de priver notre territoire de 60 à 80 emplois et faire peser des menaces sur les 150 collaborateurs déjà installés sur Marseille, voire même de mettre à mal la présence d’Airbus Helicopters sur notre territoire ».
Michel CAIRE

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