Vu au Grand Théâtre de Provence – Un « burger musical » made in London

Publié le 18 février 2019 à  17h35 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h48

De la qualité avec les musiciens londoniens de l’Orchestra of the Age of Enlightenment dirigés par Giovanni Antonini pour accompagner la mezzo soprano Magdalena Kozena (Photo M.E.)
De la qualité avec les musiciens londoniens de l’Orchestra of the Age of Enlightenment dirigés par Giovanni Antonini pour accompagner la mezzo soprano Magdalena Kozena (Photo M.E.)

Prenez deux belles tranches de pain, les mouvements numéros 1 et 4 de la Symphonie n°40 de Mozart. Garnissez avec les feuilles de salade verte de Gluck, quelques tranches de tomates de Haydn et d’un beau steak haché de Mozart (dont les mouvements 2 et 3 de la symphonie susnommée) vous obtenez le «burger musical» servi vendredi soir dernier au Grand Théâtre de Provence d’Aix par les musiciens londoniens de l’Orchestra of the Age of Enlightenment (Orchestre de l’âge des Lumières) sous la direction de l’Italien Giovanni Antonini et avec la complicité de la mezzo tchèque Magdalena Kozena. On loue souvent l’originalité de cet orchestre atypique, mais quelle drôle d’idée de saucissonner une symphonie de Mozart pour la servir en tranches au long d’un programme ! D’autant plus dommage que le «son» de l’ensemble est superbe et que la musique de Mozart, parfaitement ciselée par le maestro Antonini, trouvait ici une belle plénitude. Remarquez, pour une fois, il était permis d’applaudir chaque mouvement ! Et personne n’était frustré. Autre interprétation marquante, «La Danse des furies» de «Orfeo ed Euridice» de Gluck jouée avec dynamisme, mais aussi élégance, par les instrumentistes et leur chef. De la qualité, donc, pour accompagner avec bonheur la mezzo soprano Magdalena Kozena. Vocalement éblouissante, l’épouse de Sir Simon Rattle donnait à cette occasion, une véritable leçon de chant. Rondeur, précision, justesse, puissance : rien n’a manqué à la dame qui a totalement maîtrisé son art, livrant ses airs avec facilité et recherche dans les couleurs. De quoi séduire pleinement un Grand Théâtre de Provence comble et comblé ! On en redemande.
Michel EGEA

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