Websérie. « Cancelled » épisode 3 : rencontre avec Luke Eve, un réalisateur aux mille idées

Publié le 19 décembre 2020 à  9h44 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h21

Luke Eve est un réalisateur boulimique de travail. Le « papa » de «Cancelled» fourmille d’idées et de projets. Cet Australien, amoureux de la France et tout particulièrement de Marseille, revient sur sa websérie, comment il a mis en boîte cette histoire peu banale… Mais aussi partage avec nous ces nombreux projets dont une éventuelle suite qui serait déjà dans les tuyaux. Action.

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Destimed: Si vous deviez définir «Cancelled» en quelques mots
Luke Eve: C’est l’histoire d’un couple qui doit annuler son mariage à la suite de la pandémie et qui est contraint de se confiner avec la belle-mère pendant plusieurs mois. C’est notre histoire, directement inspirée de ce que nous avons vécu. J’étais en Espagne, en mars, pour épouser ma fiancée Maria et tout a basculé…

En quelque sorte, cette websérie est quasiment un direct ?
Le rendu était très spontané et chaque scène dépendait directement de ce qui se passait dans le monde à ce moment précis. Nous avons filmé et sorti «Cancelled» pendant le confinement, donc c’est très brut et très réel. Bien sûr, vous souhaiteriez avoir plus d’argent et plus de temps, mais j’aime le fait que cette œuvre ait été faite rapidement et tournée avec un téléphone portable.

« Nous avions l’essentiel : un téléphone portable, un casting et une histoire unique »

Dites-nous-en plus sur les acteurs.
Le casting est assez restreint (rires). Il y a Maria Albinana, ma fiancée, et ma mère. Maria, heureusement, est une actrice. Personnellement, je suis réalisateur et je n’étais jamais passé devant la caméra. Et je ne vous parle pas de ma mère ! Mais je n’ai jamais douté et je savais que nous pouvions y arriver. Finalement nous avions l’essentiel : un téléphone portable, un casting et une histoire unique.

Comment abordez-vous la réalisation d’une websérie ?
J’ai eu la chance de faire des publicités, des vidéo clips, des documentaires, des courts métrages et de la télévision… Récemment, j’ai réalisé plusieurs Webséries et mon premier long métrage. Sur ces plus grosses productions, vous avez des équipes plus importantes et plus de moyens, mais à bien des égards, c’est assez similaire. Tout est une question de caractère et d’histoire.

Est-ce un bon exercice pour la télévision ou le cinéma ?
Sans aucun doute. C’est idéal pour créer des formats plus longs, en particulier la télévision, en raison de sa nature épisodique. Les webséries vous permettent vraiment de développer vos compétences pour raconter une histoire sur plusieurs épisodes. Elles vous apprennent à vous concentrer sur les personnages et à bien structurer votre scénario. De plus, c’est un terrain de chasse parfait pour les producteurs et les diffuseurs qui souhaitent repérer de nouveaux talents.

« Le Marseille Web Fest est le festival web le plus prestigieux au monde »

Que signifie d’être primé au Marseille Web Fest ?
Gagner le Marseille Web Fest est un immense honneur. C’est le festival web le plus prestigieux au monde et c’est aussi mon préféré. Le jury ne sélectionne qu’un nombre très limité de participants. Sur place, vous êtes reçus avec tellement de prévenance. On s’occupe de vous parfaitement, on vous organise des rencontres avec des interlocuteurs de haut-niveau en provenance du monde entier. C’est une vitrine fantastique et une excellente occasion de rencontrer des collaborateurs potentiels.

Vous êtes un habitué de ce rendez-vous marseillais?
J’ai eu la chance d’assister au festival à trois reprises, avec trois projets différents. Les deux autres avaient remporté des prix, mais gagner le Grand Prix du Jury avec «Cancelled» était incroyable.

Quel est selon vous l’avenir de la websérie ?
Il est très difficile de le prévoir car le support et Internet changent rapidement et constamment. Je peux mesurer le chemin qui a été parcouru depuis ma première série Low Life il y a maintenant six ans. À bien des égards, toute forme de contenu peut être considéré comme une websérie, car tout est en ligne. Mais je pense que le format court à vraiment un bel avenir car les gens sont de plus en plus pressés et aiment ce qui peut être visionné rapidement.

« Je vous l’avoue : nous travaillons actuellement sur une potentielle deuxième saison »

C’est encore un univers peu connu, en France, comment le démocratiser ?
De nos jours, il est aisé de prendre un téléphone portable ou un appareil photo bon marché, créer du contenu et le publier sur YouTube, Instagram ou Tic Toc. Les barrières n’existent plus. Bien sûr, il est difficile de rivaliser avec Netflix ou HBO, en termes de valeurs de production, mais tout le monde peut maintenant raconter une histoire et la diffuser.

Quels sont vos projets ?
Il y a un an, j’ai réalisé un long métrage intitulé «I Met A Girl ». Il a été créé au Festival international du film de Busan en Corée du Sud. Il sort actuellement sur différents marchés dans le monde entier. J’espère vraiment qu’il trouvera un diffuseur en France, car mon travail est souvent bien accueilli dans votre pays. Parallèlement, je développe sur un projet appelé «Mid Life» qui est le troisième et dernier volet d’une trilogie sur la santé mentale que j’ai créée et qui a été projetée à Marseille, au fil des ans. Cet opus raconte l’histoire d’une femme d’âge moyen souffrant d’anxiété et il sera, espérons-le, filmé à Londres cette année. Je suis également en train de coécrire un long métrage dramatique romantique avec Maria, qui se déroule en Espagne. Sans compter que je travaille sur deux séries télévisées dramatiques en Australie et deux longs métrages aux États-Unis.

Vous n’avez pas le temps de vous ennuyer avec ce programme pour le moins chargé.
J’ai essayé de mettre en place un certain nombre de projets différents pour rester occupé. On ne sait jamais quand ni comment une œuvre va évoluer. La pandémie a également créé un environnement intéressant, il est donc bon d’avoir différentes sortes d’histoires à raconter.

Une suite à «Cancelled» ?
Avec Maria, nous avons vraiment hâte de voir ce que peut devenir cette série. OK, je vous l’avoue : nous travaillons actuellement sur une potentielle deuxième saison. Nous ne savons pas encore s’il s’agira d’une suite à proprement parler, mais peut-être plutôt d’un spin-off. Nous sommes actuellement en pourparlers avec Screen Australia et un certain nombre d’autres personnes. Croisons les doigts ! Nous avons de nombreux fans de «Cancelled» et ils sont tous très désireux que l’aventure continue.
Propos recueillis par Fabian FRYDMAN

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