Publié le 27 février 2018 à 18h49 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h58
Qui a dit que la musique klezmer était une musique traditionnelle ancestrale ? Depuis plus de vingt ans, le clarinettiste David Krakauer la fait sortir avec brio de son carcan originel pour la mettre au goût du jour, en la mêlant à toutes sortes d’influences, jazz, funk, rock ou électro. Sur ces chemins de traverse, il rencontre le multi-instrumentiste toulousain, Mikaël Charry, fondateur avec le bassiste Ludovic Kierasinski du collectif électro Anakronic. Les cinq «goys» du groupe (il y a aussi Simon Barbe à l’accordéon et le batteur Laurent Planells) triturent, numérisent, découpent, réassemblent et s’approprient complètement la musique klezmer en y injectant leur identité propre et profonde. Avec de l’électronique bien sûr, mais surtout une esthétique et une énergie surprenante et communicative. Leur collaboration avec David Krakauer semblait aussi prometteuse qu’évidente. Cette rencontre du troisième type où l’électro sombre, le groove acide des Français viennent caresser les impros lumineuses et le timbre agile de la clarinette, forme sur scène une sorte d’électro-klezmer d’une modernité éclatante. Entre passé recomposé et futur revisité, entre organique et électronique, leurs concerts dégagent une émotion brute doublée d’une jovialité débordante. Les rires et sanglots de la clarinette de Krakauer, son humour et sa folie, se baladent sur les samples grésillant et les rythmiques assonantes d’Anakronic avec une délectation partagée. Peu importe la matière, pourvu qu’ils aient l’ivresse, la musique klezmer est encore bien vivante !
Pratique. Le mercredi 14 mars à 20h30 au Grand Théâtre de Provence.
Réservations : 0820132013 ou lestheatres.net