Publié le 4 octobre 2016 à 1h15 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h16
Dans un communiqué la sénatrice Samia Ghali, maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille de réagir dans un communiqué à la suite de la décision du maire de Marseille d’abandonner la création d’une Grande Mosquée à Marseille. «Je suis triste pour la communauté musulmane de Marseille. Triste pour tous ces Marseillais à qui on ne reconnait ni la foi, ni la place.»
«Après 21 années à échanger, inaugurer, imaginer la Grande Mosquée de Marseille, ce projet aura fait couler plus d’encre et noirci plus de pages qu’il n’aura scellé de pierres. Si Marseille avait un manque, aujourd’hui (Ce lundi 3 octobre ndlr) la majorité de Jean-Claude Gaudin a réussi l’exploit de construire du vide en dénonçant unilatéralement, ce matin en conseil municipal, le bail pour l’édification du projet. Une fois encore à Marseille, la cacophonie juridico-administrative a pris le pas sur la volonté politique. J’ai posé la question ouvertement au maire de Marseille. Y-aura-t-il sous son impulsion une Grande Mosquée à Marseille? Une grande mosquée pour rassembler ce qui est épars, une grande mosquée pour apaiser et consolider une communauté en manque de soutien et de reconnaissance. Expédiée en fin de conseil après un vote sanction, la réponse du maire de Marseille a mis un terme à 21 années d’espérance, la grande mosquée de Marseille ne verra pas le jour. Pendant 21 ans, nos propositions d’accompagnement dans la réalisation de ce projet ont été balayées d’un revers de main. En 2001, le maire de Marseille a rejeté la commission de suivi que nous proposions objectant, qu’il était le seul à décider dans ce dossier. Ce refus de concertation et de discussion est la première erreur de la majorité municipale. Se contenter de coups d’éclat médiatiques sur la Grande Mosquée de Marseille avec en 2009 la pose d’une première pierre sans accompagner avec attention, jusqu’au bout ce projet est un affront fait aux Marseillais de confession musulmane.
A la tristesse se mêle une inquiétude. La nature a horreur du vide et cet abandon, vécu comme un mépris, encourage naturellement la création erratique de mosquées. Un système sans contrôle, ni transparence, ni dignité qui a déjà fait émerger des dizaines de mosquée dans Marseille. Des mosquées minuscules parfois insalubres, des mosquées que les pouvoirs publics ont du mal à contrôler, à répertorier, à identifier.
Que reste-t-il de Marseille Espérance, que reste-t-il de l’Histoire de notre ville qui s’est illustrée et construite sur la tolérance, le respect et l’accueil des peuples et des communautés?
Nous garderons précieusement la première pierre de ce beau projet, scellant les espoirs déçus de la deuxième communauté religieuse de Marseille et sur laquelle la majorité municipale vient d’apposer son dernier message « Ci-gît la Grande Mosquée de Marseille ».