Envolez-vous vers des destinations lointaines, c’est le vœux de l’aéroport Marseille Provence. Plus de course au trafic passagers mais la recherche de lignes internationales rentables avec des avions plus petits (180 à 230 places). La stratégie a été dévoilée par le nouveau patron d’AMP lors d’un point presse.
Nouvelle stratégie
Développer les long-courriers sera le credo d’AMP ces prochaines années. Le deuxième aéroport régional français avec ses quelques 11 millions de passagers veut relier le territoire provençal aux destinations lointaines. « Plus besoin de gros porteurs pour rejoindre l’Asie ou le continent américain, indique Julien Coffinier, le nouveau président du directoire d’AMP. Avec les nouvelles générations d’avions on peut aller aux 4 coins du monde avec des modèles de 180 à 230 places, plus faciles à remplir et plus rentables. C’est sur cela qu’on va miser pour toucher l’Asie, l’Amérique du Nord, le Moyen-Orient voire l’Afrique même si là, le travail ce sera difficile.»
Une croissance raisonnée
On ne devrait donc pas avoir une grosse hausse des mouvements d’avions d’ici 2030 mais ils seront plus remplis et viendront de contrées lointaines. « On veut une croissance raisonnée en matière de passagers. On va chercher des voyageurs qui participent au développement économique de la Provence, qui apportent un retour au territoire ». En un mot qu’ils aient un pouvoir d’achat élevé et consomment. Tout va être fait pour qu’ils aient une expérience client mémorable. « On a commencé avec la restructuration du terminal 1. Les espaces, le duty free ont été modifiés. On trouve des produits des artisans locaux à emporter à l’Étranger. Les échos sont très positifs, au-delà de nos espérances ».
Décarbonation
Avec le T1, AMP atteint les standards européens mais il veut aussi être un exemple en matière de décarbonation. Les parkings commencent à être recouverts de panneaux photovoltaïques. La géothermie est d’actualité et progressivement l’aéroport se dotera de véhicules électriques voire d’un téléphérique entre la gare de Vitrolles et l’aéroport si les 30 millions d’euros nécessaires sont rassemblés. « Notre stratégie vise à atteindre le net zéro carbone sur le scope 1 et 2 (les émissions directes issues des combustibles fossiles et les émissions indirectes issues de la consommation d’électricité). C’est le défi qui est le mien ».
Et si les long-courriers laisseront logiquement une empreinte carbone plus importante, Julien Coffinier pense qu’elle se réduira grâce à un carburant d’aviation durable à base de biomasse ou d’hydrogène. Il en va aussi de la décarbonation autour de l’Étang de Berre.
Reportage Joël BARCY