Publié le 31 mai 2021 à 12h18 - Dernière mise à jour le 9 décembre 2022 à 11h33
Emmanuel Macron a passé 24 heures à Pretoria pour une visite dominée par la question de l’inégalité vaccinale sur le continent.
Dans la soute à bagages de l’avion présidentiel, un symbole : 2 200 vaccins Johnson & Johnson venus de Paris. Ce colis destiné aux expatriés rappelle qu’en Afrique du Sud, la campagne de vaccination connaît un dangereux retard avec seulement 900 000 personnes vaccinées pour 58 millions d’habitants.
Apartheid vaccinal
Attention au risque « d’apartheid vaccinal », ne cesse de dénoncer le président sud-Africain Cyril Ramaphosa, l’une des voix les plus critiques du continent sur la gestion de la pandémie. Les deux chefs d’État ont échangé publiquement leurs idées sur la crise actuelle dans l’amphithéâtre du campus Future Africa de Pretoria. Les plus éminents scientifiques et industriels sud-africains engagés dans la lutte contre le Covid-19 étaient réunis pour écouter et dialoguer avec les deux présidents pendant plusieurs heures.
Investissement
Devant Emmanuel Macron, le président sud-africain a raillé la boulimie des pays du Nord. «Alors que les vaccins inondent les pays riches, ils ne font que ruisseler en Afrique », a-t-il déploré. Un constat partagé par son homologue français. Face au risque d’accumulation dans les pays riches, Emmanuel Macron a insisté pour que le don de doses pré-payées soit une priorité. La France s’engage à offrir 30 millions de doses d’ici la fin de l’année, 100 millions à l’échelle européenne. Autre urgence identifiée par Emmanuel Macron : le renforcement des capacités de production sur le continent. Comme l’a rappelé le chef de l’État français, «l’Afrique, c’est 20% des besoins et seulement 1% de la production vaccinale».