Aix. Au Grand Théâtre de Provence, le Noël du Chœur de Radio France en russe et en stéréo

Pour sa tournée de fin d’année, le Chœur de Radio France a composé un programme avec des œuvres du répertoire choral orthodoxe. Mise en valeur d’une riche tradition qui a traversé les siècles.

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Le chœur de Radio France au Grand Théâtre de Provence pour un Noël en langue russe. © M.E.

Si Pâques est la fête la plus importante pour les orthodoxes, la Nativité est aussi l’une des dates essentielles du calendrier des grandes fêtes liturgiques et pour les fidèles, les cérémonies de Noël ont été, de tout temps, accompagnées de chants. L’un des grands intérêts du concert « Une couronne de rose, Noël orthodoxe » donné  au Grand Théâtre de Provence par le chœur de Radio France sous la direction de Lionel Sow, est de nous avoir proposé la découverte de ces œuvres  au fil des siècles, de la période baroque avec la somptueuse polyphonie «Vous qui entrez dans l’église », un concerto pour double chœur de Nikolaï Diletsky (1630-1690)  avec le non moins somptueux et émouvant « Hymne des Chérubins » de Krzysztof Penderecki décédé il y a quatre ans.

Noël en langue russe, donc, avec toute la beauté, la puissance et l’émotion de l’âme slave. Un moment hors du temps, un silence attentif de la salle qui affichait complet et la possibilité de laisser s’élever une méditation que l’on soit, ou non, croyant.  « En russe et en stéréo… » Un clin d’œil  de notre titre à Monsieur Eddy pour dire toute la qualité d’un ensemble qui fait partie de l’élite chorale. Harmonie et précision unissaient l’ensemble des pupitres que l’on pouvait aussi apprécier distinctement en faisant preuve d’un peu de concentration.

Graves larges et profonds, mezzo-sopranos et barytons colorés et sensibles, ténors et sopranos limpides et lumineux, Lionel Sow, le directeur musical, s’emparait de ces qualités individuelles pour construire un passionnant, et passionné, grand œuvre. La salle, conquise, était gratifiée d’un « bis » avec la reprise des « Bergers de Bethléem » d’Alexandre Kastalski. Un concert à l’indéniable intensité spirituelle avec une joie de Noël intériorisée… Une autre façon d’entendre les choses.

Michel EGEA

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