Publié le 25 juillet 2020 à 8h34 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h52
Il y a quelques jours, sous les voûtes de la Cathédrale d’Embrun, Renaud Capuçon entouré de ses amis offrait un concert au personnel soignant des Alpes. C’était le premier des trois concerts voulus par le Festival de Pâques d’Aix avec l’appui de ses partenaires. Le deuxième de ces concerts était donné jeudi soir au Grand Théâtre de Provence à Aix par les musiciens du Cercle de l’Harmonie dirigés par leur chef fondateur Jérémie Rhorer et avec Claire-Marie Le Guay comme soliste. Dans le programme, Dominique Bluzet, directeur des théâtres et directeur exécutif de ce Festival de Pâques expliquait la démarche : «Nous venons de vivre une crise sanitaire sans précédent, un traumatisme autant individuel que collectif et nous avons dû le cœur lourd annuler un grand nombre de représentations. Avec une folle envie de retrouver les artistes et le public, mais surtout avec un fort désir de remercier ceux qui se sont battus pendant des semaines en première ligne, nous avons souhaité mettre en partage l’excellence musicale. Pour ce deuxième concert de l’été que nous offrons au personnel soignant, nous sommes heureux de retrouver au Grand Théâtre de Provence le Cercle de l’Harmonie et son chef Jérémie Rhorer, ensemble en résidence.» Ainsi, quelques centaines de personnes ont pu, dans le respect des règles sanitaires en vigueur, prendre du plaisir à l’écoute d’un programme 100% Mozart qui comprenait l’adagio de la sérénade Une Petite musique de nuit, le concerto pour piano en la majeur n°23 ainsi que la Symphonie n°40. Trois œuvres qui comptent au rang des plus jouées et qui font partie de celles dont quelques accents ont été repris ici et là par la publicité ou le cinéma. Leur interprétation a bénéficié, en la circonstance, de la chair, des couleurs et du son si personnel de l’orchestre dont les instrumentistes jouent tous sur des instruments d’époque. Jérémie Rhorer connaissant par cœur les qualités du Cercle, il sut livrer des lectures attrayantes de ces partitions avec, notamment, une symphonie n° 40 donnée avec puissance et passion qui a permis de mettre en avant le romantisme de cette composition, mais aussi d’illustrer avec force les sentiments et ressentiments d’un Mozart pleurant la mort de sa fille et se désolant de l’impopularité qui était la sienne à cette époque. Entre sérénade et symphonie, Claire-Marie Le Guay rejoignait le piano, un Pleyel de 1892, pour donner le concerto pour piano en la majeur n° 23. C’est dans le deuxième mouvement, où la sonorité du piano allait faire merveille, que la pianiste développait sa science du jeu, avec un toucher précis et aérien, détaillant avec bonheur chaque note de cet adagio d’une extrême beauté. Une interprétation lumineuse. Aux saluts, les «merci» fusaient depuis la salle en direction des musiciens. Un beau moment savouré par un public attentif et heureux au sein duquel de nombreuses personnalités dont Renaud Muselier, le Président de Région Sud et de nombreux élus d’Aix et du Pays d’Aix au premier rang desquels la sénatrice Sophie Joissains sans lesquels ce concert n’aurait pas pu être offert au personnel soignant, bénéficiant aussi du soutien du Ministère de la Culture par le biais de la Drac, de la fondation Assami et du CIC, partenaire fondateur du Festival de Pâques dont le directeur artistique, Renaud Capuçon, était présent à cette occasion.
Michel EGEA
Enregistré par France Télévision, ce concert sera diffusé par « France 3 Provence-Alpes » le 6 août prochain.