Publié le 11 janvier 2015 à 18h37 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h35
De mémoire d’Aixois on n’avait jamais vu ça. Ou presque. Car ceux qui, enfants, ont vécu la Libération de la ville n’hésitaient pas à comparer la marche d’hier avec le mouvement de foule venu saluer les libérateurs le 21 août 1944. Pour ceux qui connaissent la ville et ses rues, il faut savoir que la tête du cortège était arrivée sur la place du Palais de Justice alors que tous les participants n’avaient pas encore quitté la place de la mairie. Et le circuit était : rue des Cordeliers, Cours Sextius, boulevard de la République, Rotonde, cours Mirabeau et rue Thiers. Difficile, donc, de chiffrer la participation, mais un homme de l’art, qui n’était pas de service, hier après-midi, nous confiait qu’en donnant le chiffre de 40 000 participants nous ne serions pas loin de la vérité. Une foule qui s’est déplacée au rythme des applaudissements et des « Marseillaise » entonnées régulièrement, rassurée par la présence de forces de l’ordre particulièrement vigilantes. En famille, entre amis, entre voisins, chacun est venu affirmer son désir de liberté, son soutien à toutes les victimes de ces journées terribles, sont dégoût de l’intégrisme et du fanatisme. Et comme partout ailleurs on pouvait lire toutes les déclinaisons possibles du désormais fédérateur « je suis Charlie », déclinaisons agrémentées, ou non, de dessins. Cette vague populaire et solidaire a eu le mérite d’exister. Il reste désormais à ce qu’elle serve à quelque chose; à ce que cette dynamique ne retombe pas comme un soufflé raté; à ce que chacun ne retourne pas dans son pré carré d’égoïsme. Mais ça c’est une autre paire de manche. A suivre.
Michel EGEA