Publié le 5 octobre 2015 à 23h44 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h07
Ce lundi en fin de matinée, au Grand Théâtre de Provence, en l’absence du Président Michel Lucas, c’est Bruno Brouchiquan, responsable des relations extérieures du Crédit Mutuel-CIC qui était aux côtés de Dominique Bluzet, directeur exécutif et Renaud Capuçon, directeur artistique du Festival de Pâques pour présenter l’édition 2016 de la manifestation qui aura lieu du 22 mars au 3 avril prochains et qui offrira 22 rendez-vous musicaux aux mélomanes.
On attendait les organisateurs au tournant de cette quatrième programmation et, en particulier, Renaud Capuçon. Certes le violoniste préféré des français est rompu à l’élaboration de programmes, mais il lui fallait d’une part inscrire l’édition 2016 dans la continuité des devancières tout en jouant les cartes de la découverte et de la nouveauté. En invitant sept orchestres différents et près de 700 instrumentistes, Renaud Capuçon s’en sort une fois de plus avec les félicitations du jury et c’est tant mieux. Plusieurs temps forts rythmeront cette programmation, temps forts articulés autour de Brahms, Bach, Dutilleux, Ivry Gitlis. Et une fois de plus, il est fait appel à toutes les générations de musiciens solistes pour une communion, mais aussi une transmission et des échanges nourriciers pour tous. Autre pierre d’angle du Festival, cette année, l’instrument financé par le mécène et remis à un jeune musicien sera un violon, réplique de Sancy, Stradivarius de 1713, joué par Ivry Gitlis . L’instrument sera, comme les années précédentes, réalisé par Pierre Barthel. Avant de développer le programme avec Renaud Capuçon, soulignons la mise en avant, par Dominique Bluzet et Bruno Brouchiquan de l’impact économique de la manifestation et de l’intérêt pour Aix-en-Provence et le territoire d’abriter un tel festival. Le directeur exécutif se plaisant à souligner que cette année, un concert serait offert aux Aixois le dimanche de Pâques à Saint-Sauveur et que quatre formules musico-touristiques étaient proposées au public.
Le programme
Le Festival s’ouvrira le 22 mars avec la Symphonie n° 3 de Mahler donnée par le Budapest Festival Orchestra sous la direction d’Ivan Fischer, avec la participation de la Maîtrise des Bouches-du-Rhône. Le commentaire de Renaud Capuçon : «Cet orchestre a une pâte particulière très intéressante. Nous poursuivons sans faire exprès sur la route d’une intégrale des symphonies de Mahler qui va devenir une réalité.»
Le lendemain, un hommage à Yehudi Menuhin sera rendu par Daniel Hope au violon et Sebastian Knauer au piano; au programme, Bach, Enesco, Mendelssohn, Walton, Ravel et Bartok. Le commentaire de Renaud Capuçon: «Daniel Hope est une disciple de Yehudi Menuhin et a accepté de composer ce programme spécifiquement pour le Festival.»
Toujours le 23 mars, en soirée, le Camerata Salzburg dirigé par Louis Langrée accompagnera Hélène Grimaud au piano; au programme, Ravel et Mozart. Le commentaire de Renaud Capuçon : «C’est toujours un plaisir de programmer Hélène, surtout ici. Puis elle joue devant cet orchestre qui est pour moi l’un des meilleurs orchestres de chambre au monde ; un orchestre qui est une vrai pont entre Salzbourg et Aix-en-Provence, villes mozartiennes par excellence.»
Le 24 mars, «Génération@Aix» propose un quatuor et un quintette pour piano et cordes de Brahms avec de jeunes musiciens sous la houlette de « l’ancien », le pianiste Stephen Kovacevich. Le commentaire de Renaud Capuçon : «Un concert à l’image de ce que sont les concerts de Génération@Aix avec de jeunes instrumentistes de grand talent et un maestro de la musique de chambre pour les guider.» Le même jour, quelques heures plus tard, Brahms à nouveau à l’honneur au conservatoire Darius Milhaud avec les deux sextuor à cordes du compositeur servis par les frères Capuçon et quatre solistes « de rêve » dont Christoph Koncz, le chef d’attaque des seconds violons à l’orchestre de Vienne.
Le 25 mars, les «Variations Goldberg» par Alina Pogostkina au violon, Lawrence Power à l’alto et Daniel Müller-Schott au violonclle. Le commentaire de Renaud Capuçon : « Une transcription pour corde de cette œuvre patrimoniale. Une audition tout à fait différente que lorsqu’elle est donnée au piano avec des angles surprenants… A découvrir. » Le même jour, «La Passion selon Saint-Jean» sera donnée par Musica Saeculorum sous la direction de Philipp von Steinaecker. Le commentaire de Renaud Capuçon : «Cette Passion, jouée seulement au Festival, offrira l’occasion de découvrir un orchestre et un chœur remarquables sous la direction d’un jeune chef peu connu, mais dont le talent est indéniable. »
Le 26 mars, récital de piano avec Kit Armstrong, le jeune prodige qui avait remplacé krystian Zimerman au pied levé l’an dernier. Au programme : Bach (Carl Philipp Emmanuel et Jean-Sébastien) Sweelinck et Armstrong. Le commentaire de Renaud Capuçon : «C’est un extraordinaire musicien et le cerveau le plus impressionnant que j’ai rencontré.» Le même jour, un peu plus tard, Thomas Hampson des lieder extraits de « Des Knaben Wunderhorn » de Malher devant le NDR Sinfonieorchester de Hambourg dirigé par Krzysztof Urbanski qui a aussi accroché Till l’Espiègle de Strauss et la symphonie n° 10 de Chostakovitch à son programme. Grosse soirée en perspective.
Le 27 mars à 16 heures, le concert pour les aixois sera donné à Saint-Sauveur par le Mahler Chamber Orchestra qui accompagnera David Fray pour les concerto n° 1 et n° 4 pour clavier de Bach. Et le soir, Bach sera à nouveau à l’honneur avec ses suites pour violoncelle seul, avec Brahms et son trio pour piano et cordes, pour un concert exceptionnel donné par Yo-Yo Ma, Renaud Capuçon et Nicholas Angelich. Le commentaire de Renaud Capuçon : «C’est la première fois que nous jouerons ensemble tous les trois.»
Un seul rendez-vous le 28 mars, mais quel rendez-vous… L’Orchestre du Mariinsky, Valery Gergiev, Renaud et Gautier Capuçon pour Debussy, Dutilleux, Wagner et Brahms. Le commentaire de Renaud Capuçon : «Nous avions décidé de jouer deux concertos d’Henri Dutilleux et le concerto pour violon et violoncelle de Brahms, Gergiev a tenu à compléter le programme avec le Prélude à l’après-midi d’un faune et le prélude de l’acte I de Lohengrin… C’est vraiment un concert de festival…»
Le 29 mars, Emmanuel Pahud va jouer l’intégrale des quatuors pour flûte de Mozart avec la sonate à quatre de Rossini. Le commentaire de Renaud Capuçon : «La flûte jouée par Emmanuel Pahud, c’est toujours un sommet musical. » Un peu plus tard, le même jour, le violoniste Pinchas Zukerman et la pianiste Angela Cheng donneront Mozart, Beethoven et Brahms. Le commentaire de Renaud Capuçon : «un récital très classique; ça va être merveilleux ».
Le 30 mars, le Mahler Chamber Orchestra sera partenaire d’Isabelle Faust, violon et direction, pour Mendelssohn, Bach et Schumann. Le commentaire de Renaud Capuçon : «à la découverte, pour ceux qui ne la connaissent pas, d’une violoniste hors pair.»
Le 31 mars, Paul Lewis, pianiste, donne Schubert, Liszt et Brahms. Le commentaire de Renaud Capuçon : «C’est un disciple de Brendel, comme Kit Armstrong. Un gage de qualité.» Le même jour, au conservatoire Darius Milhaud, un hommage sera rendu à Pierre Boulez ; on y donnera «Incises»pour piano et «Anthèmes II» pour violon et électronique ainsi que trois pièces pour violoncelle et piano, création mondiale de Matthias Pintscher. Michael Barenboim au violon, Edgar Moreau au violoncelle et Bertrand Chamayou au piano sont à l’affiche, tout comme l’informatique musicale Ircam.
Le 1er avril, la violoncelliste Sol Gabetta sera avec Il Giardino Armonico pour Teleman, Bach et Haendel sous la direction de Giovanni Antonini. Le commentaire de Renaud Capuçon : «La première à Aix en Provence pour Sol Gabetta. » Plus tard, l’Orchestre National de Lyon dirigé par Leonard Slatkin accompagnera le pianiste Daniil Trifonov.
Berlioz, Debussy et le concerto pour piano de Rachmaninov sont au programme. Le commentaire de Renaud Capuçon : «Retrouvailles avec Daniil Trifonov que nous avons été parmi les premiers à faire découvrir.»
Le 2 avril, en l’église du Saint-Esprit, la Maîtrise de Radio France dirigée par Sofi Jeannin donnera un programme de musique française. Le commentaire de Renaud Capuçon : «C’est l’une des meilleures maîtrises, si ce n’est la meilleure, que l’on puisse entendre aujourd’hui.» Plus tard, Anne Sophie-Mutter, vilon, dirigera les Mutter Virtuosi, un orchestre de jeunes musiciens de talent, pour Previn, Bach, Penderecki et Vivaldi. Le commentaire de Renaud Capuçon : « un programme comme je les aime qui unit de la musique de notre temps et celle qui est entrée de longue date au patrimoine.»
Le 3 avril, dernier rendez-vous du festival, pas de programme pour la carte blanche à Renaud Capuçon, mais un casting époustouflant : Martha Argerich et Khatia Buniatishvili au piano, Ivry Giltis, Renaud Capuçon, Guillaume Chilemme et Maxim Vengerov au violon, Adrien la Marca à l’alto et Edgar Moreau au violoncelle. Excusez du peu. Le commentaire de Renaud Capuçon : «Et il y aura un autre invité exceptionnel… Un violoniste âgé de 14 ans. Je ne vous en dit pas plus. Programme surprise et festif. » Autant dire que nous avons hâte d’y être…
Michel EGEA
Pratique
Places de 68 à 10 euros. Réservations au 08 2013 2013 ou festivalpaques.com.