Publié le 13 octobre 2014 à 10h19 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h22
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait ; Rostropovitch et son violoncelle étaient là pour accompagner les manifestants. Ce jour-là s’ouvrait une nouvelle ère de liberté et de construction européenne qui, même si elle rencontre aujourd’hui des épreuves et des tentations de repli sur soi, fondait une vision élargie et audacieuse du monde libre.
L’Union Européenne prenait une nouvelle dimension bientôt concrétisée par l’intégration des pays de l’Europe centrale et par la constitution de l’Europe des 27.
En voyant les images de cet événement à la télévision, le peintre aixois Vincent Roux, qui allait mourir moins de deux ans plus tard, le 8 juin 1991, fut fasciné par la scène de liesse au pied de la porte de Brandebourg et dans une extraordinaire inspiration, peignit l’événement comme un cri de joie et de liberté. Ce tableau était le premier d’une série de douze que l’artiste peignit pour magnifier et célébrer douze sites européens de grande beauté et de haute culture : non seulement des capitales européennes, mais aussi des villes-symboles comme Tolède ou Delft, et des paysages immortels (évidemment la montagne Sainte-Victoire…) Cette série d’œuvres, présentée au public en 1990 au Musée Vasarely et intitulée «Les treize Europe de Vincent Roux», est désormais partiellement exposée de façon permanente dans les salles publiques de la mairie de Peynier.
La Présidente de l’Association pour la Promotion de l’œuvre de Vincent Roux, Michèle Cornut-Caral, cherchait, depuis quelque temps, à faire mieux connaître cette collection exceptionnelle par un événement qui en soulignerait l’importance ainsi que la portée symbolique. Au cours de discussions avec le frère Daniel Bourgeois, le curé de l’église Saint-Jean de Malte, dans laquelle se trouve maintenant un orgue réalisé par la manufacture Alfred Kern et fils, un projet est né. Ils ont proposé à Thierry Escaich (organiste titulaire de Saint-Étienne du Mont, à Paris) de venir improviser à l’orgue de l’église avec pour seule «partition» les tableaux de Vincent Roux choisis par lui dans la série des «Treize Europe». Ce qu’il a accepté de faire. « Nous avions déjà réalisé une semblable opération la nuit du centenaire de la mort de Paul Cézanne avec le grand organiste Michel Chapuis. Nous avons pensé que Thierry Escaich aurait de la joie à « prendre la relève » et à nous régaler d’une série d’improvisations, un art dans lequel sa compétence est universellement reconnue. Nous lui sommes reconnaissants d’avoir bien voulu accepter de venir à Aix pour cet événement unique», Michèle Cornut-Caral.
Rappelons que Thierry Escaich était le soliste invité de l’Orchestre Français des Jeunes au mois d’août dernier au Grand Théâtre de Provence et qu’il est professeur d’écriture et d’improvisation au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. On lui reconnaît un grand talent, tout particulièrement en matière d’improvisation. Sa présence à Saint-Jean de Malte est un événement musical hors du commun.
M.E.
Pratique. Récital le vendredi 17 octobre à 20h45 dans l’église Saint-Jean-de-Malte (Parking Mignet ou Carnot). Tarifs : 15€ (adultes) et 10€ (étudiants) ; gratuit pour les enfants. Prévente : Forum Harmonia Mundi, Place Verdun, Aix-en-Provence.