Aix-en-Provence: Séquence émotion au Grand Théâtre de Provence avec Juliette Binoche et Alexandre Tharaud dans « Vaille que vivre »

Publié le 26 octobre 2017 à  23h02 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h42

Juliette Binoche et Alexandre Tharaud unis pour cet hommage à Barbara (Photo Gilles Daniel)
Juliette Binoche et Alexandre Tharaud unis pour cet hommage à Barbara (Photo Gilles Daniel)
Juliette Binoche ne s’en cache pas : elle n’est pas chanteuse… Mais elle est amoureuse ; de la vie et de Barbara ! Ça tombe bien, Alexandre Tharaud tout pareil. Une comédienne, un pianiste… Vingt ans après l’envol ultime de la dame en noir les deux se sont trouvés pour composer un spectacle en forme d’hommage, de thérapie post deuil, de récit miroir d’une vie à nulle autre semblable mais au cœur de laquelle chacun va trouver un fragment de son propre vécu et va frissonner, tressaillir, vibrer ou pleurer à l’écoute des plus belles pages de « Il était un piano noir…, mémoires interrompues » de Barbara. Enfance chaotique, déchirures éternelles, adolescence délurée, amours mortes avant qu’elles ne naissent, autres déchirures, espoir… Toujours l’espoir. Et ce froid constat sur la vie, sur sa vie, traversée par les fulgurances passionnées ou acides, des centaines, des milliers de fulgurances. A chacun sa vie, à chacun son tour de parcourir, entre un début et une fin inexorable, un bout du chemin : «Vaille que vivre»… Juliette Binoche et Alexandre Tharaud se sont pris par la main, s’unissant pour livrer près de deux heures d’un spectacle où chacun viendra trouver ce avec quoi il a envie de repartir. Un spectacle où la comédienne chante peu, vit beaucoup, elle qui a aussi subi son lot d’agressions, ou le pianiste redonne des couleurs, entre deux fragments de vie en forme de constats définitifs, à la musique éternelle de la dame en noir. Et les chansons que Juliette Binoche ne chante pas, c’est chacun, dans sa tête qui les chante. « Il pleut sur Nantes, donne moi la main, le ciel de Nantes a l’esprit chagrin… » L’esprit chagrin ; c’est peut-être le seul reproche que l’on fera à cette production dont le côté émotionnel et sombre est parfois un peu trop appuyé. Comme si de temps en temps la mélancolie cédait le pas à la déprime. Certes cette dernière n’a pas épargné Barbara, mais à l’heure de l’évocation c’est plutôt avec la mélancolie que nous avons envie de repartir. Ceci étant un avis très personnel qui n’engage que son auteur… Puisque les quelque 1 200 spectateurs réunis mardi soir au Grand Théâtre de Provence sont tous repartis, on l’a dit plus haut, avec leur propre sentiment pour parcourir encore un bout du chemin, les mots de Barbara dans la tête et sa musique dans le cœur. Par le talent d’un pianiste que l’on sait exceptionnel et d’une comédienne inspirée.
Michel EGEA

Un double CD en forme d’hommage

cd_barba.pngSi Alexandre Tharaud est sur scène en compagnie de Juliette Binoche pour donner «Vaille que vivre», 17 chanteurs et acteurs ont répondu présents à son appel pour réaliser un double CD hommage à Barbara. Un piano, quelques amis musiciens et des voix, toutes différentes, singulières, au service de textes entrés dans l’histoire de la musique il y a plus de vingt ans. Publié chez Erato, cet opus a été mis en vente il y a quelques jours. Et là aussi, chacun trouvera le bonheur qu’il a envie de trouver. Du «Septembre» de Camélia Jordana au «Vivant Poème» de Jean-Louis Aubert, du violon de Renaud Capuçon pour «Vienne» à la clarinette de Michel Portal pour «Ma plus belle histoire d’amour» l’émotion est omniprésente et, parfois, les larmes montent aux yeux. «Un disque à écouter le soir, tard, tel un après concert, quand les émotions nous reviennent au cœur», écrit Alexandre Tharaud. Un disque indispensable, en fait…
M.E.

Articles similaires

Aller au contenu principal