C’est une tradition un peu partout dans le monde. On fête musicalement l’entrée dans la nouvelle année par le biais de concerts donnés dans des salles souvent prestigieuses. Vienne, Venise… pour ne citer que ces deux villes qui les ont accueillis. Aix ne déroge pas à la règle, et sous l’impulsion de Dominique Bluzet c’est au GTP que se déroule chaque saison ce rendez-vous artistique que les organisateurs veulent festif.
Au programme pas de Strauss, père et fils, mais avant l’entracte Leonard Bernstein avec l’ouverture de « Candide », Georges Bizet et des extraits de «L’Arlésienne » avec la célèbre « Marche des rois » Offenbach et sa « Gaîté parisienne». Orchestre national de France magnifique et puissant, où sous la houlette de son chef Stéphane Denève les cordes et les cuivres ont donné la pleine mesure de leur immense talent. Pas de fioritures et de flonflons dans le travail précis et inventif de ce qui demeure une des grandes formations françaises, mais par une manière de classicisme musical, on entendit ces œuvres avec éclat et une ampleur inouïe. Du coup ces compositeurs se dévoilaient comme ils sont : de grands musiciens parfois (c’est le cas pour Offenbach et Bizet) légèrement sous-estimés, même si bien sûr ce n’est pas le cas pour son « Carmen ».
« Champagne pour tout le monde »
En deuxième partie de concert, c’est à Gershwin que fut consacrée la suite du programme donnée après l’entracte. La « Rhapsody in Blue » pour débuter avec au piano l’excellente Lise de la Salle, interprète explosive en osmose complice avec l’orchestre. Puis de larges extraits de « Un Américain à Paris » présentés au micro comme tous les morceaux par un Stéphane Denève, galvanisé par l’événement. Esprit de fête disions-nous. Encore et toujours avec l’intervention finale de Dominique Bluzet qui, après avoir présenté ses vœux au public, rappelé que l’Assami et le GTP interviennent auprès des publics empêchés, a lancé : «Bonne année à tous, et pour vous offrir des bulles de bonheur c’est Champagne pour tout le monde ». Ce que n’ont pas manqué de faire dans le hall une coupe à la main celles et ceux venus commencer 2024 avec joie et un bonheur évident.
Jean-Rémi BARLAND
