Publié le 9 juin 2020 à 7h35 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h37
Les distanciations physiques étaient respectées au Théâtre des Bernardines où Dominique Bluzet présentait les saisons 20-21 des Théâtres en comité restreint : «Avant tout pour mettre en avant le travail des équipes et les remercier», tient-il à préciser. Car 2020, c’est un peu l’annus horribilis pour les Théâtres; jugez-donc. Après le renouvellement mouvementé de la Délégation de service public (DSP) pour le Grand Théâtre de Provence, après l’effondrement de la brasserie attenante au Gymnase et l’arrêté de péril concernant le Gymnase lui-même, le coronavirus est venu annuler les fins de saison et la totalité du festival de Pâques. «Et maintenant, que vais-je faire ? » pleurait Gilbert Bécaud en 1961 ; le boss des Théâtres n’a pas tardé à répondre à la question : «Nous allons lutter avec l’envie de « Vivre ! ».» Une lutte qui commence par la présentation d’une saison qui devrait débuter à la fin du mois d’octobre avec l’espoir «d’y voir plus clair en matière d’accueil du public.» Il faut savoir que si les consignes actuelles de distanciation étaient respectées à la lettre, la capacité du Grand Théâtre de Provence passerait de quelque 1 400 places à… 250. De quoi mettre largement en péril la santé financière de la structure. La crise, Dominique Bluzet la résume : «Nous avons annulé 54 spectacles, soit 84 représentations et remboursé 41 000 billets. Mais nous avons pu compter sur la solidarité de nos publics qui ont permis d’abonder un fonds de solidarité aux artistes à hauteur de 100 000 € en ne demandant pas le remboursement des places. Nous avons aussi reçu le soutien des politiques et des administrations. Que tous en soient remerciés.» L’occasion pour le directeur de pousser un coup de gueule : «La France a été le pays où il y a eu le plus de soutien pour la culture, c’est important de le dire à l’heure des jérémiades de ceux dont l’assiette de soupe n’est jamais assez pleine, même lorsqu’elle déborde.» Dès lors que sera l’avenir ? Les Théâtres jouent la carte positive : «Nous avons pris le parti d’ouvrir les locations à jauges pleines…»
Un «beau théâtre» pour suppléer le Gymnase ?
Concernant la rénovation du Gymnase, Dominique Bluzet a fait part d’un premier rétro-planning. Il accueillera une saison avec la limite de 300 spectateurs par représentations avant de fermer ses portes pour travaux. Réouverture espérée, avec celle de la brasserie et de la résidence d’artistes, fin 2023. Pendant deux ans, des spectacles devraient être joués dans un autre lieu situé à Marseille : « Là où pour l’instant il n’y a rien. J’ai quatre endroits en tête mais vous me permettrez de les proposer avant tout à la prochaine équipe municipale. Une chose est certaine, si théâtre il y a, son nom sera « Le beau théâtre »… » Pour en revenir à la programmation qui comporte huit créations, à l’instar des saisons précédentes, elle est un savant mélange des genres avec théâtre, musiques et danse, un soupçon de cirque et une intéressante incise pour le jeune public. Difficile, ici, de sélectionner l’un ou l’autre des spectacles, chacun le fera selon ses goûts en consultant le programme, qui pourra être actualisé en fonction des événements, sur le site lestheatres.net. Pour terminer, signalons que trois concerts, un à la cathédrale d’Embrun et deux à Aix-en-Provence, réservés aux personnels soignants, seront donnés en juillet et retransmis sur France 3, France 5 et France Musique. Par ailleurs, Dominique Bluzet a sollicité l’Orchestre philharmonique du Pays d’Aix pour donner une quarantaine de concerts d’une trentaine de minutes, en petites formations, dans les rues et sur les places dans tout le Pays d’Aix en juillet. Finalement, la musique sera toujours la plus forte…
Michel EGEA
Pratique. Ouverture de la billetterie le 9 juin et des abonnements à partir du 12 juin sur lestheatres.net