Publié le 29 mai 2015 à 23h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h57
Manuel Valls, avant de signer le contrat de plan État-région Provence-Alpes-Côte d’Azur a réuni un Comité interministériel en préfecture consacré à la métropole Aix-Marseille-Provence. Le Premier ministre, au terme de celui-ci, a fait le point sur ce qui est affiché comme 4 priorités de l’action publique. Et de rendre hommage à Marseille : «qui bouscule, ouvre des horizons, magnifique porte vers l’azur» qui tire sa force «de son brassage des savoirs, des cultures». Avant de considérer que ce territoire a de nombreux atouts «mais aussi des difficultés, des défis» et d’évoquer : «l’insécurité, le chômage élevé, la fragmentation du territoire, des poches de pauvreté où beaucoup ont l’impression d’être abandonnés, des quartiers indignes de la République». Sur le fond les propos du Premier ministre auront éveillé l’intérêt des élus locaux. Mais c’est sur les fonds que nombre de ces derniers ne le suivront pas.
La métropole Aix-Marseille-Provence naîtra au 1er janvier 2016. Elle regroupera 92 communes et couvrira un vaste territoire -une surface équivalente à quatre fois le Grand Paris. Elle comptera 1,8 million d’habitants. «La capitale méditerranéenne de la France doit avoir toutes les chances et nous agissons avec lucidité, ambition et modestie», lance Manuel Valls qui indique que la métropole bénéficiera à sa création d’un surcroît de dotations de 50 millions d’euros. Il a également évoqué la possibilité de 30 millions supplémentaires dans le cas où une péréquation des moyens se mettrait en place entre les communes.
Il est nécessaire, selon le Premier ministre, de continuer à construire cette métropole, autour d’un triple enjeu : améliorer la qualité de vie des habitants, assurer leur sécurité, leur cohésion, répondre aux urgences sociales ; respecter la force de tous les territoires et la diversité de leurs identités ; renforcer l’attractivité d’Aix-Marseille-Provence. «En 2016, la plus ancienne ville de France s’inscrira dans la plus grande métropole. Cette nouvelle gouvernance c’est, une nouvelle force de frappe. Je sais l’inquiétude de certains maires mais nous sommes là pour accompagner la construction ».
Et d’indiquer qu’un million sera consacré aux quartiers prioritaires de la politique de la ville. Annonçant également de nouvelles mesures dans le domaine de l’éducation: 12 nouvelles classes seront ainsi créées à la rentrée 2015 pour accueillir des élèves de moins de trois ans. Au total, sur trois ans, 35 classes auront été créées.
Dès la rentrée 2015, 200 jeunes en service civique seront accueillis dans les établissements scolaires, ainsi que dans les services de sécurité de la métropole.
Puis d’évoquer les 120 millions qui seront versés au titre du plan Campus «dont 24 millions spécifiquement pour la recherche et l’innovation». Il indique à ce propos qu’un million servira à la sécurisation de l’Hôpital Nord.
Il en vient au logement, affirme que l’État prendra «enfin» toute sa part pour accélérer la production de logements, en accentuant la construction de logements neufs et en réhabilitant certains quartiers et centres villes dégradés. «Les actions engagées par Euroméditerranée permettront ainsi de réaliser 14 000 logements sur les 15 prochaines années. Son intervention sera étendue à de nouvelles opérations, et notamment aux copropriétés dégradées de Maison Blanche, Bel Horizon, Bellevue et au quartier des Crottes».
Manuel Valls de déplorer: «De trop nombreuses communes ne respectent pas la loi SRU et refusent de construire des logements sociaux. Sur le seul territoire de la métropole Aix-Marseille-Provence, 37 communes font l’objet d’un arrêté de carence et payent des pénalités parce qu’elles ne rattrapent pas leur retard». Il prévient : «D’ici à l’été, les préfets proposeront à toutes les communes concernées un contrat de mixité sociale pour qu’elles puissent atteindre le seuil de 25 % de logements sociaux. Si elles continuent à s’y refuser, la délivrance des permis de construire et l’exercice du droit de préemption reviendront au préfet».
En matière de transport «pour assumer son rôle européen, pour construire son développement, Aix-Marseille-Provence a besoin d’infrastructures de transport rénovées. Dès aujourd’hui l’Etat engage 290 millions d’euros d’investissements d’ici 2020». La modernisation de la ligne ferroviaire Aix-Marseille est ainsi annoncée ainsi que le contournement de Martigues. Concernant le Grand Port «il faut faire évoluer la gouvernance et atteindre l’efficacité des grands ports du Nord de l’Europe».
Manuel Valls en vient à la SNCM : «L’entreprise est en redressement judiciaire, c’était la seule solution mais la volonté du gouvernement est d’assurer la continuité de la desserte vers la Corse et le maintien du maximum d’emplois».
Michel CAIRE