APRES SA RENCONTRE AVEC GERARD COLLOMB, MAIRE DE LYON

Publié le 15 mars 2013 à  2h00 - Dernière mise à  jour le 10 août 2023 à  10h40

Eugène Caselli : « Sans la loi, nous n’avancerons pas sur la métropole »

Le président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, Eugène Caselli (PS), s’est rendu jeudi 14 mars à la 24e édition du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) qui se tient à Cannes. L’occasion pour lui de rencontrer Gérard Collomb, le maire PS de Lyon et président du Grand Lyon, qu’il a reçu sur le stand de Marseille Métropole. Des échanges qui ont encore renforcé les convictions métropolitaines d’Eugène Caselli.

Alors qu'Eugène Caselli, président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, milite pour faire grandir l'aire urbaine marseillaise, aujourd'hui institutionnellement limitée à 18 communes, l'aire urbaine de Lyon s'étend désormais sur trois départements. (Photo Philippe MAILLÉ)
Alors qu’Eugène Caselli, président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, milite pour faire grandir l’aire urbaine marseillaise, aujourd’hui institutionnellement limitée à 18 communes, l’aire urbaine de Lyon s’étend désormais sur trois départements. (Photo Philippe MAILLÉ)

Quel est le sens de la présence traditionnelle de la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole au Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) ?

C’est une présence traditionnelle mais avec cette année un stand de Marseille Métropole augmenté de 85 m² sur lequel nous étions cinq à être présents : la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), la Ville de Marseille, Euroméditerranée, le Grand port maritime de Marseille (GPMM), qui était déjà là l’an dernier, et en plus cette année, la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence (CCIMP). C’est une équipe compacte qui, au-delà de sensibilités différentes, représente l’économie de l’aire marseillaise et est à même de promouvoir les projets de la ville de Marseille et de son agglomération.
Nous avons mené ensemble une opération très forte de marketing commercial dans le cadre d’un salon de dimension européenne. Lille, Lyon, Montpellier, Bordeaux, Nantes étaient présentes, ainsi que de très grandes cités européennes comme la ville russe de Saint-Petersbourg, Hambourg en Allemagne, ainsi que pour la première fois un stand pour la Turquie. Quand on voit ça, on comprend tout le sens de la compétition entre les territoires pour faire venir des entreprises afin de créer des richesses et des emplois.
Nous avons eu de bons contacts. Après c’est un travail de longue haleine et il y a forcément un temps de latence avant d’en voir les résultats concrets.

A Cannes, vous avez pu rencontrer Gérard Collomb (PS), maire de Lyon et président du Grand Lyon. Quelle a été la teneur des discussions entre quelqu’un qui milite pour construire une métropole et un autre pour qui elle est une réalité depuis plusieurs décennies déjà ?

C’est non seulement une réalité mais en outre, depuis l’absorption de compétences du conseil général du Rhône, Lyon est vraiment dotée d’une métropole de très grande ampleur. Les communes travaillent ensemble. Ici, on en est toujours à des problèmes de territoires, de prés carrés, des avis tranchés, sans essayer de voir ce projet cohérent qui peut exister sur un territoire beaucoup plus large que l’aire aixoise, aubagnaise ou martégale. Ce n’est pourtant qu’ainsi que nous parviendrons à attirer les 150 000 emplois qui nous manquent.
Les discussions avec Gérard Collomb ont porté sur le fonctionnement de la communauté du Grand Lyon, qui couvre 58 communes, et les discussions qu’il a menées avec les aires urbaines de Saint-Etienne (Loire), Vienne (Isère) et de la Porte de l’Isère – la communauté d’agglomération de Bourgoin-Jallieu – pour créer avec eux un pôle métropolitain. Ils avaient notamment des choses à proposer au niveau des transports. Si bien qu’aujourd’hui l’aire urbaine de Lyon en matière de transports, c’est trois millions de voyageurs répartis sur trois départements différents.
Gérard Collomb a mené en parallèle des discussions avec le conseil général du Rhône pour qu’il abandonne au pôle métropolitain ses compétences en matière sociale et de construction des collèges. Le conseil général du Rhône se concentre désormais sur la ceinture des monts lyonnais autour du beaujolais. C’est la véritable construction d’une très grande métropole où les gens se parlent, avancent, travaillent ensemble. D’où l’intérêt d’en passer par la loi pour que les choses avancent chez nous.

Cette rencontre a donc renforcé votre conviction que la méthode choisie par le gouvernement au mois de septembre est la bonne.

Toute l’histoire de notre ville prouve que sans la loi, nous n’y arriverons pas. Il a fallu deux lois Chevènement pour que Marseille ait une communauté urbaine, sinon l’agglomération marseillaise serait encore une communauté de communes. Mais il s’agit, pour la deuxième ville de France, d’une communauté urbaine réduite à 18 communes là où Lille fédère 87 communes, Lyon 56 et Bordeaux 36 : il y a quelque chose qui ne va pas ! Les populations travaillent, se déplacent sur une aire urbaine beaucoup plus large. Donc il faut l’organiser de manière beaucoup plus cohérente. La loi va nous y aider. Après, on trouvera toujours les moyens de travailler ensemble.

Propos recueillis par Serge PAYRAU

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