Publié le 2 février 2015 à 21h25 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h35
En ce début d’année secouée par les terribles actes terroristes de Paris, le débat fait rage à Marseille sur la dotation aux policiers municipaux d’armes létales ? A qui fera-t-on croire qu’il contribuera à la lutte contre le terrorisme ? A part à des électeurs abusés par les discours ultra-sécuritaires de tous bords ?
Les agents qui craignent légitimement pour leur intégrité physique seraient davantage rassurés si le maire cessait d’étendre encore leurs missions (brigades de nuit…), dépassant au péril de leur sécurité leurs fonctions initiales pour tenter de compenser les baisses d’effectifs de la police nationale.
Malgré la précaution de dire qu’il leur faut une formation adaptée, il faut surtout savoir que le recrutement des policiers municipaux n’est pas le même que celui de la police nationale. Ainsi je propose de créer un grand service public national comprenant la police municipale, la police nationale et la gendarmerie en clarifiant le statut, les compétences et les missions de chaque corps.
C’est plus cohérent avec le discours qui vise à critiquer le transfert de charges de l’État vers les communes qu’opère le gouvernement comme il le fait avec les rythmes scolaires.
Sinon c’est un mélange des genres dangereux qui occulte le combat que nous devrions porter tous ensemble, celui pour des moyens humains et financiers conséquents permettant aux services publics de police nationale et de justice de lutter contre le grand banditisme, les trafics et les entreprises terroristes. Vouloir agir pour la tranquillité de nos concitoyens en prenant le débat par le prisme étroit de la sécurité est insuffisant et inefficace.
Armer les policiers municipaux n’est pas la solution aux problèmes de fond qui minent Marseille : une pauvreté et une exclusion galopantes, des inégalités record, une ville en état de catastrophe scolaire et bientôt sanitaire. C’est parce que certains ne veulent pas répondre à ces question qu’ils se réfugient derrière des mesures démagogiques et ne cessent de caricaturer leurs contradicteurs en doux rêveurs angéliques.
Aujourd’hui les policiers municipaux, demain des vigiles de sociétés privées et, au final, les citoyens ? La surenchère sécuritaire amène au débordement et participe à l’escalade de la violence. Les dizaines de milliers de Marseillaises et Marseillais qui ont défilé dans la dignité les 10 et 11 janvier derniers demandaient plus de vivre ensemble et moins de violences. Le maire n’a pas entendu leur message.