Publié le 1 mars 2017 à 12h02 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h53
Fleuriste depuis 35 ans, syndiquée depuis 30 ans, Monique Cassar, la nouvelle présidente de la Délégation territoriale des Bouches-du-Rhône de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région (CMAR) Paca, entend permettre aux artisans de s’inscrire dans la modernité tout en conservant des fondamentaux: «l’humain et le lien». Entretien.
Destimed : Quelles ont été vos premières décisions en tant que présidente?
Monique Cassar: Il faut savoir que je sors de deux mandats et que j’ai travaillé avec André Bendano, le président sortant. Cela a permis de m’installer rapidement avec un objectif: travailler à la fois sur la modernité, la métropole, l’informatique tout en préservant l’humain. Et cela pour deux raisons, d’abord si nos métiers sont toujours là c’est qu’ils ont su s’adapter, toujours su faire preuve de modernité. Puis il y a le lien, sans cela, nous serons confrontés à une ville-dortoir voire pire. La situation actuelle montre que, lorsqu’on laisse la place, la nature ayant horreur du vide, on ouvre la porte à tous les extrémismes. Alors, il faut travailler avec tout le monde, notamment les élus. Des synergies de moyens et de volonté doivent se faire jour et il importe que cela se voit. Nous devons travailler à moyen terme. Dans ce cadre, nous contactons les communes et collectivités pour leur proposer de travailler ensemble. Un nouvel espace se construit, nous souhaitons collaborer avec les collectivités, mairies ou communautés d’agglomération, d’une part pour mieux répondre à leurs attentes en matière et d’autre part proposer nos services aux artisans.
Quels axes de travail proposez-vous?
Nous avons pour objectif de mailler le territoire, travailler dans la proximité, faire en sorte de donner tous les moyens à l’artisan de s’épanouir dans la proximité. Concernant les élus, s’ils ont un besoin pointu sur un secteur, sachant qu’il n’y a pas de petits projets mais que de grandes ambitions, nous serons là pour aider. C’est notamment le cas dans un secteur de Marseille où nous travaillons avec la mairie de secteur pour voir ce qui peut être fait pour installer des artisans. Je me suis rendu sur le Pays d’Aix pour un rendu de Fisac (Le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce a pour vocation de répondre aux menaces pesant sur l’existence des entreprises commerciales, artisanales et de services de proximité dans des zones rurales ou des zones urbaines fragilisées par l’évolution démographique ou par une situation économique particulièrement difficile NDLR). J’ai vu une trentaine d’artisans qui, avec ce dispositif, ont pu qui, ouvrir leur établissement, s’épanouir, être mieux mis en lumière.
A propos de mise en lumière qu’advient-il de la Route des gourmandises?
Elle va être enrichie avec la route salée. La Route est une idée venue des chocolatiers que nous avons développée au niveau des Bouches-du-Rhône. Le Vaucluse a suivi. Nous souhaitons la mettre en place, tout comme celle des métiers d’Art, sur l’ensemble de la région Paca d’ici 5 ans.
Quelle action entendez-vous mener pour la formation?
Nous travaillons sur la modularisation pour répondre au mieux aux attentes des employeurs. Ainsi, à côté de nos formations classiques, nous offrons la possibilité de formation à la carte. Un salarié ou un futur salarié peut se former pendant six mois sur un point précis. Il faut bien que tout le monde mesure que l’artisanat a le moyen de s’adapter parce qu’il est composé de petites structures. C’est un secteur de création, l’an dernier un CFA du Var a permis à des chocolatiers de travailler avec une école de design. Ensemble ils ont mis en place un concept comprenant une pâtisserie et un coffret pour la Saint-Valentin. Pourquoi ne pas développer cela, pourquoi nos artisans ne travailleraient-ils pas avec des designers?
Propos recueillis par Michel CAIRE