Publié le 14 décembre 2020 à 7h30 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h29
L’Assemblée Générale de la Stratégie de l’Union Européenne pour la Région Alpine (Suera) vient de se réunir à Marseille, sous la Présidence française, afin de consolider de nombreux dossiers décisifs pour les Alpes françaises, particulièrement impactées par la crise sanitaire, économique et climatique.
Pour Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur: «La qualité de nos travaux l’a démontré, la Suera est une stratégie nécessaire, parmi les seules à-même de faire remonter les revendications de nos Alpes, leurs particularités, leurs besoins. Elle est d’autant plus nécessaire que l’actualité est brûlante et que des réponses opérationnelles doivent être apportées rapidement». Et il se félicite avec l’ensemble de la Présidence française, de poursuivre le pilotage de cette stratégie l’année prochaine. Il entend bien voir cette structure aller plus loin : «Afin de pérenniser le fonctionnement et l’efficacité de notre assemblée, celle-ci doit être soutenue par un secrétariat permanent. Je propose d’ores et déjà la candidature de la Région Sud pour abriter ce secrétariat. Je compte sur la Commission européenne pour la mise en place rapide d’un appel à candidature, ainsi que sur le soutien de l’Europe envers cette initiative».
Nous avons besoin de coopération, nous avons besoin de la Suera
Joël Giraud, secrétaire d’État chargé de la Ruralité participe à l’Assemblée générale, il précise: «La promotion des territoires montagneux fait partie des attributions de ce nouveau ministère dont la création était attendue et souhaitée par les acteurs de la montagne et du monde rural». Il met en exergue que la Suera couvre «un territoire comptant 80 millions d’habitants (16 % de la population de l’UE) et 48 régions situées dans sept pays, dont cinq États membres de l’UE -Allemagne, Autriche, Italie, Slovénie et France- et deux pays tiers -Suisse et Lichtenstein». Précisant dans ce cadre : «Avec plus de 20% de la surface alpine sur son territoire, la France est naturellement au cœur de la stratégie pour les Alpes en Europe. Notre ambition est d’accélérer la transition écologique de la Région Alpine pour lutter contre le changement climatique. Il nous faut développer la mobilité et les transports durables, préserver la biodiversité et prévenir les risques naturels». Il rappelle que l’année 2020 a été difficile à plusieurs titres: «La Covid, la tempête Alex nous ont éprouvés. Plus que jamais, nous avons besoin de coopération, nous avons besoin de la Suera. Nous allons donc renforcer notre coopération en 2021». Renaud Muselier ajoute à ce propos: «A la suite de la tempête Alex, qui a dévasté les Vallées de la Roya, de la Vésubie, et de la Tinée début octobre dans les Alpes-Maritimes et en Italie, nous avons obtenu des garanties européennes pour reconstruire les vallées sinistrées. Nous avons eu la confirmation que le Préfet des Alpes-Maritimes, en partenariat avec nos voisins italiens, monterait un dossier pour l’obtention auprès de la Commission européenne de l’activation du Fonds de Solidarité de l’Union Européenne. C’est une demande que nous avions émise auprès de la Présidente de la Commission dès début octobre. Nous avons également obtenu le soutien de la Banque européenne d’investissement, qui s’est engagée à financer des projets de reconstruction et d’investissements dans nos Vallées».
Solidarité pour une réouverture rapide et coordonnée de nos stations de skis
Puis de donner trois rendez-vous en 2021. La première semaine de mars le président de Région souhaite réunir l’ensemble des autorités de gestion à Bruxelles, en partenariat avec la Commissaire Elisa Ferreira, afin de faire un premier point sur les dossiers enclenchés ce jour. «Nous voulons des résultats», assure-t-il. La dernière semaine de mars, rendez-vous est donné à Marseille pour l’organisation de la grande conférence sur la mobilité «afin de tout mettre à plat sur nos transports et d’enclencher une mobilisation collective pour la réforme des réseaux européens». Il insiste à ce propos sur le fait que «l’accessibilité de nos Alpes est une priorité absolue de la Présidence française. On a bien vu après la tempête Alex la dépendance de nos territoires au seul réseau ferroviaire». Et c’est au conditionnel qu’il conjugue le troisième rendez-vous, «l’Assemblée Générale et le Forum annuel de notre stratégie» qui devrait avoir lieu en novembre à Nice. «Cela seulement, et seulement si, la solidarité européenne aura joué d’ici-là en faveur des zones sinistrées des Alpes-Maritimes». Il revient à l’actualité pour indiquer: «Notre Assemblée a unanimement exprimé sa solidarité pour une réouverture rapide et coordonnée de nos stations de skis». Tandis que Joël Giraud informe: «En France, nous avons lancé le programme Montagne avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires. La phase de concertation a débuté le 1er décembre. Concrètement, nous allons apporter de l’ingénierie et des financements pour accélérer l’adaptation de ces territoires aux grandes transitions en cours».
Michel CAIRE