Publié le 18 mai 2021 à 8h07 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 17h59
Un consortium international, mené par Pierre Rochette, enseignant-chercheur au Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (Cerege- Aix-Marseille Université/CNRS/IRD/Collège de France/ INRAE) a découvert qu’un champ de verres d’impact trouvé au Belize provient d’un cratère d’impact lui-même situé à 500 km de là au Nicaragua. Cela en fait le quatrième couple cratère-tectite découvert sur Terre. Cette recherche fait l’objet d’une publication sortie le lundi 17 mai 2021 dans la revue Nature Communications Earth & Environment.
Les tectites sont des verres naturels, issus de la fusion de la surface terrestre sous l’impact d’un astéroïde de plus d’un kilomètre de diamètre, et éjectés sur une longue distance (entre 200 et 12 000 km). Quatre champs de tectites étaient connus jusqu’à présent (en Amérique du Nord, Australasie, Côte d’Ivoire, Europe centrale) dont trois seulement reliés à un cratère source. Les plus récemment découverts remontaient aux années 1930, et le premier avait été décrit par Darwin.
Le travail publié par le consortium mené par Pierre Rochette démontre que les verres trouvés au Belize sont produits par un impact et ont le même âge (805 000 ans) et la même signature géochimique que les verres récupérés à l’intérieur d’un cratère de 14 km de diamètre : le cratère de Pantasma au Nicaragua. La démonstration de l’existence de ce cratère avait constitué la première étape de recherches menées par ce même consortium en 2019. Dans les deux cas, on retrouve des traces de chrome extraterrestre pointant vers le même type d’astéroïde : la chondrite ordinaire. L’étude de ce nouveau couple cratère-tectite va apporter une meilleure compréhension du processus mal connu de formation des tectites.
[(En savoir plus :
« Impact glasses from Belize represent tektites from the Pleistocene Pantasma impact crater in Nicaragua » par P. Rochette et al., in press in Nature Communications Earth & Environment. Ces recherches ont été menées au niveau français par le Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (Cerege, Aix-Marseille Université/CNRS/IRD/Collège de France/ Inrae), l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (Université Grenoble Alpes/CNRS), l’Institut de Physique du Globe de Paris (Université Sorbonne Paris Cité/CNRS), le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (CEA/UVSQ/Université Paris-Saclay) et Le Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement (Université de Lyon/ENSL/UCBL/CNRS), et au niveau international par le Centre for Star and Planet Formation du Globe Institute de l’Université de Copenhague, le Laboratoire G-Time de l’Université Libre de Bruxelles et la School of Earth and Planetary Sciences de Curtin University, Perth.)]