Publié le 14 novembre 2015 à 23h02 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Stéphane Bouillon et le préfet de police Laurent Nuñez, entourés de représentants de la justice, de la police, la gendarmerie, de l’armée, ont présenté -au lendemain des attentats qui ont été perpétrés à Paris ce vendredi 13 novembre– la déclinaison de l’état d’urgence, dans le département des Bouches-du-Rhône, aux députés, sénateurs, présidents des exécutifs locaux et maires du département. Stéphane Bouillon rappelle: «La durée du décret d’état d’urgence est valable 12 jours. Mais, un projet de loi va être déposé, les parlementaires devront décider s’ils le prolongent pour couvrir la COP21 qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre». Il annonce que, sur le département, 1 200 personnes (policiers, gendarmes, soldats, Police de l’Air et des frontières, douaniers) sont mobilisées .
Le plan Vigipirate renforcé «reste en vigueur». Les mesures de protection ciblées, arrêtées à la suite des attentats de janvier et à la tentative d’attentat dans le Thalys de septembre, sont donc maintenues.
Les lieux de grand rassemblement et manifestations d’ampleur (centres commerciaux, gares, aéroports, lieux de culte, événements sportifs…) font l’objet «d’une vigilance renforcée» des services de police, de gendarmerie, et des militaires dans le cadre de «l’opération Sentinelle». Ainsi, les patrouilles de police et de gendarmerie ont été réorientées «sur les sites de forte affluence». Les transports collectifs, l’aéroport Marseille-Provence, les gares ferroviaires et les ports fonctionnent normalement.
«Je ne sais pas si Marseille est menacé, poursuit le préfet Bouillon, Qui aurait-pu dire vendredi matin que des restaurants, que le Bataclan seraient des cibles ? En revanche, il faut-être présent pour éviter les imitateurs, les provocations ou les tensions entre les communautés».
Les manifestations (revendicatives, sportives, culturelles ou festives), ne font l’objet d’aucune interdiction générale dans le département. Il est donc laissé à l’appréciation des maires et organisateurs, en lien avec la préfecture de police, «de maintenir ou non ces manifestations au regard notamment des risques en matière de sécurité». : «Nous devons essayer de vivre normalement car il faut bien être conscient que la victoire du terrorisme serait que nous arrêtions de vivre. Ce serait l’échec de notre République, de notre vivre ensemble», considère-t-il. Il est cependant demandé aux organisateurs de signaler les manifestations aux services de police ou de gendarmerie locaux, et de porter une vigilance particulière sur la sécurité. Concernant le deuil national, Stéphane Bouillon précise : «Ce n’est pas une obligation juridique. Il appartient donc, là encore, aux maires de regarder si une manifestation doit se tenir ou pas».
Les services de police et de gendarmerie, «qui sont déjà les interlocuteurs privilégiés des maires, ont pour consigne de se rapprocher de ces derniers et des polices municipales pour ajuster les dispositifs déjà déployés». Le gouvernement a décidé de mettre en œuvre le paragraphe 1er du Code Frontières Schengen et de rétablir les contrôles aux frontières terrestres (pour un mois) ainsi que dans les ports et aéroports internationaux. «Il pourra être demandé aux voyageurs un justificatif d’identité ainsi que leur titre de transport le cas échéant.»
Les établissements scolaires seront ouverts lundi. «En revanche, le recteur de l’académie d’Aix-Marseille a décidé, en application des consignes nationales, de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les voyages et sorties scolaires sur le territoire national comme à l’étranger.» Outre la mobilisation des policiers, des gendarmes et des militaires, «ces mesures reposent sur la vigilance de chacun».
Un deuil national a été décidé pour les trois prochains jours. «Durant cette période, le drapeau sera en berne dans l’ensemble des institutions publiques. Un moment de recueillement sera observé dans toutes les administrations publiques ce lundi 16 novembre 2015 à 12 heures ».
Michel CAIRE