Publié le 7 novembre 2017 à 18h40 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Il est des soirées, comme ça, où flotte dans l’air une ambiance festivalière. Car il faut désormais convenir que le Festival de Pâques d’Aix-en-Provence est entré dans les -bonnes- habitudes et que la qualité de ses programmes en fait l’une des manifestations musicales printanières les plus courues en Europe. Et même si tout au long de sa saison, le Grand Théâtre de Provence propose des concerts «high level», la venue de Renaud Capuçon, lundi soir, pour jouer Mozart à la tête de l’orchestre Camerata Salzburg, outre le fait que le violoniste français soit le Directeur artistique du festival de Pâques, avait ce petit «plus» qui fait la différence, à l’instar d’une célèbre friandise pâtissière… Et si, finalement, Renaud Capuçon était un «monsieur plus» ? Plus de sourire, plus de générosité, plus de talent, plus de musique, plus de bonheur. «J’aime Aix-en-Provence, j’aime jouer ici», nous confiait-il quelques minutes après le concert ; ça tombe bien, nous aimons le retrouver et l’entendre ici. Lundi soir le Grand Théâtre de Provence accueillait l’une des étapes d’une tournée internationale consacrée aux concertos de Mozart qui se prolonge jusque dans les premiers mois de l’année prochaine. Et pour interpréter les œuvres de Wolfgang Amadeus, pas de raisons de se priver, Renaud Capuçon a sélectionné l’un des meilleurs ensembles de chambre du moment : le Camerata Salzburg. Il n’y a pas que les Mozartkugeln dans la ville de naissance de Wolfie, il y a aussi des musiciens d’excellence ! Un ensemble en «autogestion artistique» depuis plus d’un an sous la direction de son premier violon Gregory Ahss. C’est donc en toute liberté que les musiciens ont choisi le violoniste français pour vivre des moments musicaux exceptionnels pendant quelques mois. Pour les concertos de Mozart, Renaud Capuçon a opté pour une interprétation limpide, directe, sans fioritures ni arabesques maintenant des tempi nerveux et foisonnant de vie. La ligne musicale est tranchante et bénéficie du «son» des chambristes qui est incomparable. C’est clair et lumineux à tous les pupitres et l’union avec le Guarneri du soliste est idéale. Une interprétation très moderne qui sonne idéalement. Ce concert fut aussi l’occasion, pour nombre de spectateurs, de découvrir les Gnossiennes d’Eric Satie dans une version pour orchestre de chambre arrangée par Patricio Cueto. Quel bonheur, quel moment musical de rêve, d’évasion, que ces pièces données par la Camerata Salzburg telles des mélodies arrivées d’Orient ou d’ailleurs… Bref, c’était, peut-être, un avant goût du Festival de Pâques 2018 dont il convient de rappeler ici que les réservations sont ouvertes
Michel EGEA