Publié le 16 avril 2021 à 20h54 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h52
Depuis l’apparition de la pandémie, de nombreuses activités sont fortement touchées par la crise sanitaire. C’est le cas du secteur aquatique, avec pour conséquence désastreuse, d’empêcher les enfants d’apprendre à nager.
Avec l’épidémie et la fermeture des centres aquatiques, les maîtres-nageurs redoutent une explosion des noyades à l’été 2021. « Avec cette crise, de nombreuses piscines en France sont fermées pour respecter les protocoles sanitaires », se désole Victor Andrieu, 24 ans, entraîneur sportif de natation de haut niveau dans le prestigieux club du Cercle des Nageurs d’Avignon.
Cette situation n’est pas seulement problématique pour les clubs sportifs, mais également pour les écoliers qui n’ont pas profiter d’un apprentissage salvateur durant l’année scolaire. Une réelle problématique qui peut dans de nombreux cas se muer en question de vie ou de mort. En France, chaque année, on enregistre en moyenne 1 000 noyades. « En raison du confinement et des restrictions sanitaires, environ 800 000 écoliers français ont été privés des cours de piscine dans leur programme. Il faut savoir que la noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante en France. L’été dernier, nous avons enregistré une diminution des noyades de 22%, à cause d’un grand nombre de piscines fermées. Aujourd’hui, une nouvelle ère approche, la réouverture des piscines se rapproche et ce pourcentage s’apprête à s’accroître de manière très significative », précise Victor.
S’adapter face à la crise sanitaire
« Cet été, à l’approche des réouvertures des piscines, plusieurs dispositifs seront remis en place et renforcés, comme ‘j’apprends à nager’, qui s’inscrit dans le cadre du plan interministériel de l’aisance aquatique et qui permet aux enfants, dès l’âge de 4 ans, de découvrir le milieu aquatique et d’y évoluer en toute sécurité. Il s’adresse, principalement, aux enfants des quartiers prioritaires et des zones rurales», explique l’Avignonnais. Une stratégie pertinente et attractive pour lutter efficacement contre les risques de noyades. « Avec ce dispositif, l’enfant peut être capable d’appréhender le milieu aquatique dès 4 ans, savoir nager à l’entrée en 6e, pratiquer des activités aquatiques et nautiques en toute sécurité. Cet été, j’aurai la chance de participer à ces cours d’apprentissages à Vaison-La-Romaine », confie le technicien du Cercle des Nageurs.
Une perspective d’avenir inquiétante
Au cœur d’une telle pandémie, les professionnels se posent forcément des questions sur le futur de la profession et la temporalité de la reprise des activités aquatiques. «L’avenir du maître-nageur n’est pas forcément compromis. Avec la croissance d’enfants ‘non-nageurs’, d’autres bassins aquatiques seront inaugurés. Il y aura toujours des postes à pourvoir. Par exemple, la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, annonce des solutions « d’urgence », avec le déploiement de bassins de 4 mètres par 8 dans les écoles et les gymnases. Une solution qu’il faudrait renforcer avec la crise sanitaire», insiste-t-il.
Une perspective optimiste pour les professionnels, mais également pour le public. Un espoir pour le milieu nautique. «En France, nous avons une pénurie de 5 000 maîtres-nageurs. C’est un métier qui va être en sollicitation de façon très importante dans l’avenir et à la clé, il y a l’approbation du savoir-nager de l’enfant», conclut, optimiste, l’entraîneur sportif.
Floriane DUMONT