Banque alimentaire 13: Le département soutient ProxiDon la plateforme contre le gaspillage

Publié le 27 janvier 2017 à  14h06 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h50

L’anti-gaspi fait son chemin, plus qu’un acte éthique, il permet d’aider les associations à nourrir nombre de personnes en grande précarité. C’est au siège de la Banque alimentaire (BA) des Bouches-du-Rhône que l’innovation s’est invitée contre le gaspillage alimentaire au travers de ProxiDon, plateforme numérique solidaire qui facilite le don d’invendus des commerçants de proximité aux associations caritatives les plus proches, grâce à un système de géolocalisation. Le dispositif a été dévoilé en présence de Martine Vassal, présidente du CD13 qui a confirmé son soutien sur le projet à hauteur de 80 000€, Gérard Gros, président de la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône, Gérard Mailleux de la Banque alimentaire du Rhône, directeur de projet de ProxiDon, des élus de la solidarité et des associations …

C'est au sein du siège de la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône que Martine Vassal et Gérard Gros ont présenté la plateforme solidaire contre le gaspillage ProxiDon (Photo P.M.-C.)
C’est au sein du siège de la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône que Martine Vassal et Gérard Gros ont présenté la plateforme solidaire contre le gaspillage ProxiDon (Photo P.M.-C.)
Les bénévoles s'activent au sein de l'entrepôt de la Banque alimentaire 13 (Photo P.M.-C.)
Les bénévoles s’activent au sein de l’entrepôt de la Banque alimentaire 13 (Photo P.M.-C.)

Point de fioritures au siège départemental de la BA13, immense hangar où s’activent les bénévoles qui chargent et déchargent des denrées alimentaires pour les rediriger vers les quelques 180 associations et organismes sociaux partenaires. C’est son président, Gérard Gros, qui plantera le décor. «Nous sommes confrontés, rappelle-t-il, à un taux de chômage fort, un taux de précarité fort, à un taux de pauvreté fort. Nous, Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône, nous sommes en quête de denrées alimentaires. Notre activité aujourd’hui est bonne avec 2 800 tonnes mais pour exercer notre mission, aussi bien que nous le voudrions, il faut que nous trouvions 1 500 tonnes supplémentaires.» Précisant: «Ce n’est pas un détail. On ne va pas les trouver avec une action mais un panel d’actions important qui doit nous rapporter plus de volumes. Il ne faut pas oublier que la Banque alimentaire tourne 365 jours par an. On n’a pas une activité d’hiver ou d’été, les gens doivent manger tout le temps.» Décrit, les activités quotidiennes au niveau des hyper-marchés «pour ramasser les invendus», des industriels en Paca. Puis, évoque les problèmes inhérents aux petites et moyennes surfaces : «Aller chercher 20, 40, 50 kilos les amener et les distribuer, c’est une aberration quantitative et logistique. Et pour l’environnement, on consomme plus de gasoil que de marchandises. Et là, est arrivé ProxiDon, une idée exceptionnelle». Ce concept porté par la Banque alimentaire du Rhône, «a emballé le CD13 qui a immédiatement compris l’intérêt multiple, caritatif, pour l’ensemble des associations du département», indique Gérard Gros avant d’expliquer l’avantage de la proximité avec ProxiDon:«Nous sommes plutôt sur des produits en fin de vie, la vitesse d’exécution est l’une des réussite de ces projets».

163 000 tonnes de denrées sont jetées dans les Bouches-du-Rhône

Martine Vassal met en exergue un travail de la Banque alimentaire «qui est croissant, ce qui est inquiétant». S’inscrit totalement dans la démarche de ProxiDon d’autant insiste-t-elle que «163 000 tonnes de denrées sont jetées dans les Bouches-du-Rhône notamment en raison de normes imposées par l’Europe». Considère que «pour les commerçants, souvent des artisans, c’est un arrache cœur que de jeter cette marchandise.» En plus de ne pas être obligés de jeter, les commerçants pourront «obtenir un petit avantage fiscal, une exonération de 60% du prix de revient», indique Martine Vassal qui rappelle que «le département est la collectivité des solidarités». Outre le soutien qu’elle apporte à la Banque alimentaire 13 à hauteur de 200 000€ pour son fonctionnement, la collectivité va contribuer au développement de ProxiDon et à sa mise en œuvre à hauteur de 80 000 € en finançant l’embauche de deux personnes chargées de la mise en œuvre technique de l’application et la promotion du dispositif auprès des commerçants. Elle va également subventionner l’achat du matériel informatique (deux stations de travail, des tablettes et des smartphones) et, enfin, mettre à la disposition de la Banque alimentaire un local.

Une phase test entre février et juin 2017

Une phase expérimentale démarrera au début du mois de février 2017. L’application sera testée dans un premier temps à Marseille et à Aix-en-Provence auprès de 50 commerces et de 50 associations adhérentes à la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône. En juin 2017, le service pourra être étendu à l’ensemble des commerces et des associations partenaires de la Banque alimentaire du département. A terme l’application pourra être proposée à des associations non adhérentes à la Banque alimentaire mais répondant à la charte de déontologie de l’association.
Patricia MAILLE-CAIRE

Trois questions à Gérard Mailleux de la Banque alimentaire du Rhône, directeur de projet ProxiDon

(Photo P.M.-C.)
(Photo P.M.-C.)

Comment ProxiDon a vu le jour?
En 2015, la Banque alimentaire du Rhône a concouru à un appel à projets lancé par Google.org, « Google impact Challenge », en présentant une application mobile pour faciliter le don alimentaire. Après avoir classé le projet parmi les 5 premiers au niveau mondial, Google a décidé de nous soutenir à hauteur de 200 000€. Un montant qui nous a permis de développer de manière professionnelle le projet et de constituer une équipe de 4 personnes des salariés et des bénévoles pour pouvoir unifier ce projet au niveau de la communication, du contact avec les commerçants et les associations. Et, nous avons fait appel à un développeur qui a conçu le projet.

Quand avez-vous commencé?
Nous avons lancé une expérience « pilote » en juin 2016 avec 50 commerçants et 50 associations pour mettre au point notre processus d’échange, de gestion et pour voir également les contraintes associées aux commerçants et aux associations. On a fait des projections, on a imaginé 2 offres par commerçant et par semaine pour un total de 32 tonnes mais la réalité est beaucoup plus aride, on a obtenu 8 tonnes seulement. Les commerçants sont disposés à donner mais ce n’est pas tous les jours, pas des quantités importantes et les associations ont des contraintes de personnes, de disponibilité, de choix de produits. Aujourd’hui, cela marche mieux, on est à 40% d’échanges entre la proposition et l’échange. On vise 70% dans la phase régionale que l’on va lancer avec 500 commerçants

Comment cela va-t-il se passer avec Marseille qui est la première Banque alimentaire à vous suivre?
Marseille va utiliser ce projet que l’on met à disposition sur la plateforme. Nous gérons le site et chaque banque alimentaire pourra se connecter si elle le désire rentrer les associations et les commerçants de son territoire et après échanger. C’est elle qui gère cette partie. Nous, nous avons une gestion à Lyon, il va y en avoir une à Marseille qui est la première à nous suivre. Les autres banques alimentaires attendent que notre projet soit vraiment pérenne pour suivre tout comme la Fédération française des Banques alimentaires qui attend aussi notre validité dans l’espace régional et Marseille va nous aider à obtenir cette validité.
Propos recueillis par P.M.-C.

ProxiDon comment ça marche

Avec une application numérique , le commerçant peut, en quelques clics, partager par géolocalisation une offre de panier d’invendus qui sera envoyée directement aux associations partenaires les plus proches , situées dans un rayon de 5 kilomètres. La première association, intéressée qui aura répondu à cette offre se chargera de récupérer les denrées offertes chez le commerçant, pendants ses heures d’ouverture. Cette échange permettra aux associations de développer, en qualité et en variété , leurs stocks alimentaires, localement, gratuitement et au quotidien , au profit des plus démunis. Pour le commerçant, l’accès à l’application et son utilisation sont simples, gratuits et sans engagement. Les utilisateurs seront accompagnés, s’ils le souhaitent, par des formateurs.
www.proxiDon.fr
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La Banque alimentaire

(Photo P.M.-C.)
(Photo P.M.-C.)

En 2016, la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône a distribué 2 840 tonnes de denrées à 180 associations et organismes sociaux partenaires (dont les besoins sont en croissance). Plus de 50 000 personnes ont bénéficié de cette aide alimentaire représentant environ 5,3 millions de repas et près de 9 millions d’euros.
Chaque année en France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées. Dans les Bouches-du-Rhône, cela représente un gaspillage total de 163 000 tonnes/an.

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