Publié le 8 mars 2019 à 22h30 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 12h43
Benoît Payan, président du groupe socialiste de la ville de Marseille, conseiller départemental des Bouches-du-Rhône, évoque la situation en Algérie, rappelle les liens entre ce pays et Marseille, apporte son soutien aux manifestants.
«Aujourd’hui, l’Algérie va vivre une journée historique. Le peuple algérien descend dans la rue pour défendre la liberté et la démocratie, pour mettre fin à un système.
Ici à Marseille, cette mobilisation, ces images, ces slogans ont un écho particulier. Pour moi, parler de Marseille et de liberté, c’est aussi parler de l’Algérie. Car, même si c’est une partie trop souvent oubliée de notre Histoire, il faut se rappeler que ce sont les tirailleurs algériens qui, les premiers ont libéré Marseille en 1944 aux côtés des FFI.
Marseille et l’Algérie partagent une histoire commune très forte, mais aussi un avenir avec un pays avec lequel nous avons des relations économiques, culturelles et universitaires particulières. C’est pourquoi nous ne pouvons pas faire comme si rien ne se passait de l’autre côté de la Méditerranée. Les images et les slogans qui nous parviennent de l’Algérie résonnent plus qu’ailleurs. A Alger, Tizi Ouzou ou Oran, dans les Aurès ou dans le Constantinois, dans les universités, sur les marchés ou dans les usines, on assiste à un peuple qui se lève, et réclame la fin d’un système. Un peuple qui veut mettre fin à la fatalité. En arabe, en berbère ou en français ils disent un profond et légitime besoin de changement, et demandent de la liberté, de la dignité et de la démocratie. Après les Islandais en 2009, après les Arméniens en 2018, les Algériens doivent continuer à montrer au monde que le pacifisme et la non-violence sont les armes les plus efficaces pour changer le cours de l’Histoire. Je crois que rien n’arrête la volonté d’un peuple, la volonté d’une jeunesse qui veut en finir avec la fatalité. Les Algériens font une belle démonstration de leur détermination, les jours et les semaines qui vont venir seront déterminantes pour l’Algérie et la Méditerranée.
Parce que je crois à la démocratie et à l’émancipation, je suis convaincu que ce sont les peuples eux-mêmes qui se forgent un destin et se fabriquent un avenir. Les Algériens sont entrain de l’écrire et je veux leur dire qu’à Marseille, nous sommes nombreux à être fiers d’eux.»