C’est peu dire que le PSG n’a pas encore su marquer les esprits et les cœurs comme ont su le faire l’OM et Saint-Étienne en leur temps. Le Club est certes allé en finale de la Ligue des Champions mais que nous sommes loin des émotions produites par les Marseillais ou les Stéphanois à Glasgow. Et puis… il y a eu ce Paris SG – Istanbul Basaksehir.
Une première, un match historique car interrompu avant la fin du premier quart d’heure. En cause, un racisme ordinaire d’un des arbitres, le quatrième, à l’encontre de Pierre Webo, entraîneur adjoint de l’équipe turque, expulsé après avoir été désigné par sa couleur de peau. Le Camerounais après s’être insurgé, a été obligé de suivre le règlement et quitter la pelouse après son carton rouge.
Les joueurs prennent leur destin en main
Mais, les joueurs ne l’ont pas entendu ainsi, Demba Ba, joueur d’Istanbul a demandé des explications très rapidement soutenu par des Parisiens dont Marquinhos, Neymar et Kylian Mbappé. Les Turcs réclament d’annuler l’expulsion de Webo et le départ du 4e arbitre. L’UEFA tergiverse, propose d’envoyer le 4e arbitre dans le camion du VAR. Pour la première fois en Ligue des Champions les joueurs prennent leur destin en main. Les deux équipes sortent. Refusent de revenir. Après une interruption de la partie pendant plus de 90 minutes, la décision a été prise de reporter le match. Il se jouera donc ce mercredi 9 décembre à 18h55 avec… de nouveaux arbitres. Le racisme dans le football existe, contrairement à ce qu’a pu dire le Président Le Graet, il ne concerne pas que le public ou encore les joueurs. Des joueurs qui -en l’espèce comme aux États-Unis les footballeurs américains et basketteurs- ont su dire non. Les joueurs du PSG ont eu le courage de sortir avec ceux d’Istanbul. Ensemble ils ont posé un acte. Ce sera dorénavant moins difficile à d’autres de refuser l’inacceptable. La ministre des Sports, Roxana Maracineanu a immédiatement salué l’acte fort des footballeurs: «Ce soir des sportifs, des athlètes ont pris une décision historique face à une attitude qu’ils ont jugée inacceptable. Une expression de racisme ordinaire. Nous attendons les résultats de l’enquête mais je ne peux que saluer la symbolique forte de leur geste et leur solidarité».
Michel CAIRE