Publié le 21 avril 2017 à 12h10 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h30
Le piège est là, sans surprise Daech s’est invité dans la campagne de la présidentielle. D’une part, parce que ce mouvement connaît des défaites sur le terrain, en Syrie comme en Irak, qui le conduise à agir partout où il le peut. Il entend également utiliser le calendrier, par la terreur, par la mort, pour peser, pousser au racisme, l’islamophobie, à des votes de rejet. L’attentat de Paris, odieux, c’est l’intrusion du tragique dans la campagne. C’est le rappel que les champs Élysées sont cette partie des Enfers, où, selon la religion grecque et la religion romaine, séjournaient les âmes vertueuses après la mort. Comme un hommage à ce policier, mort au service de la France. Nous sommes là devant un calcul sanguinaire. Daech compte sur cette posture pour nourrir l’exclusion et ainsi se renforcer, trouver de nouveaux effectifs. Il espère, rêve fou de tous les totalitarismes, contraindre les démocraties à céder sur l’essentiel, devenir totalitaire à leur tour.
Et, en matière de récupération, Marine Le Pen n’a pas tardé à dégainer, elle n’attendait que cela, haine contre haine, haine avec haine. Chacun nourrissant l’Autre. Une spirale infernale qu’il importe de stopper.
La lutte contre Daech, partout, doit être menée, l’appui aux Kurdes, aux Chrétiens de Syrie et d’Irak s’imposent, plus que jamais. Elle doit être aussi menée sur le territoire national. Cela passe par le sécuritaire, cela passe aussi, surtout, par le retour de la République sur l’ensemble du territoire. Cela passe par l’éducation, y compris religieuse car Daech prospère sur la misère et l’ignorance.
Il importe, de ne pas céder aux poisons de la peur, la haine, l’intimidation, mais de toujours plus, se nourrir d’un autre triptyque: les valeurs de liberté, égalité, fraternité. Là est le seul chemin, aussi escarpé soit-il, vers une victoire contre le totalitarisme identitaire. Tant il est vrai que Daech nous le rappelle, à son corps défendant, il importe d’être vertueux.
Michel CAIRE