Une nouvelle fois, le Conseil municipal de Marseille a été le théâtre de passe d’armes entre Jean-Claude Gaudin le maire LR sortant et l’opposition. Un Maire qui s’est montré attentif aux demandes du Rassemblement national (RN) notamment en rendant hommage à Gabriel Domenech, ex-député FN, journaliste au Méridional qui publie dans les colonnes de ce dernier, le 26 août 1973 « Assez, assez, assez ! », un éditorial d’une violence extrême, appelant à des expéditions punitives contre les travailleurs algériens. Il se demandera également pourquoi Bernard Marandat (RN), n’est pas dans son groupe… Également au menu un débat sur la soirée des Miss France qui doit se dérouler à Marseille pour un coût, 150 000 euros, bien supérieur à celui perçu par les associations féminines, sans oublier que Marseille n’a pas candidaté pour accueillir un match de la Coupe du Monde féminine alors même que les stades sont pleins et que chaque match de la France est suivi par de très nombreux spectateurs. Le spectacle est populaire est-il rétorqué. En matière de populaire, il est un loisir qui contribue au charme de Marseille, tant pour ses habitants que les touristes: la plage. la sénatrice PS, Samia Ghali montera une nouvelle fois au créneau pour dénoncer la fermeture des plages pour cause de pollution. Patrick Mennucci (PS) se demandera si le Maire cherche un accord avec le RN ou, comme l’a révélé Le Monde, un accord avec LREM. Jean-Claude Gaudin, n’étant pas candidat à sa succession, chercherait même, toujours selon Le Monde, à tirer les ficelles, mettant à mal les ambitions de Martine Vassal, la présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille Provence, de prendre à la fois la Mairie et la Métropole. Il soutiendrait en effet l’idée d’un candidat LREM à la Mairie, qui prendrait Yves Moraine comme Premier adjoint et Martine Vassal présidente de la métropole. Seuls manquent au tableau un programme, l’avis des militants des partis concernés et, des électeurs mais pour le reste, tout roule. Jean-Claude Gaudin, en redoutable animal politique a su écarter nombre d’adversaires et encore plus d’amis des chemins du pouvoir. Avec cette campagne, il semble bien parti pour révéler là tous ses talents au bowling avec au final un strike magistral qui ferait tomber son propre camp et, s’il n’y prend garde, celui du Président. La ville fondée par les Grecs, cultive toujours le tragique car, derrière le soleil, la faconde, chaque jour un peu le RN se rapproche du pouvoir. Il est encore temps de se réveiller.
Michel CAIRE