Publié le 31 mai 2021 à 10h13 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h28
Les élections régionales et départementales sont dans moins de trois semaines mais visiblement elles ne mobilisent que les partis et les candidats.
Si l’on se fie aux sondages, en juin le taux d’abstentions devrait être très élevé. 50-55% voire plus… en fonction de la météo. Il sera certainement supérieur à 2015 qui passait déjà la barre des 50%. Si la vigueur d’une démocratie se mesure au nombre de bulletins glissés dans l’urne cela signifie qu’elle est vraiment moribonde.
En 2020 les municipales, qui se déroulaient en pleine pandémie, avaient battu des records d’abstention dépassant les 58% au second tour. La Covid allait finalement justifier opportunément ces pitoyables résultats.
Des maires ont été élus avec moins de 10% du corps électoral en 2020
La maire de Mulhouse, Michèle Lutz n’a obtenu le soutien que de 9,25% des électeurs inscrits dans une quadrangulaire. Sur dix personnes rencontrées sur le marché, une seule aura votée pour elle ! C’est dramatique. Mais elle n’est pas la seule. De nombreux maires ont revêtu l’écharpe de premier magistrat avec moins de 15% des suffrages. Comment faire passer des projets avec une telle faiblesse ? Comment gouverner avec une telle défiance ?
« J’ai quoi à y gagner !»
Les ritournelles: «J’ai quoi à y gagner !», « Ça change rien pour moi ! », «A quoi ça sert ? » sont devenues légions. L’électeur est de moins en moins un citoyen et de plus en plus un client. S’il ne voit pas de bénéfices immédiats pour lui, inutile de mettre un bulletin dans l’urne. La réflexion est un peu courte mais elle fait florès et génère ce gonflement de l’abstention. Cette sanction est à la fois méritée et injuste. Méritée, car notre classe politique n’offre plus de vision, de perspectives aux citoyens. Injuste car gouverner est devenu un art de plus en plus difficile tant les administrés sont devenus exigeants pour eux-mêmes, veulent des droits sans s’imposer des devoirs.
Mais attention chers électeurs à trop ne penser qu’à soi on pourrit la démocratie, on l’avilit. Même si vous estimez n’avoir pas toujours les politiques que vous méritez, que vous êtes désabusés, allez voter. Vous verrez, cela fait du bien de se dire qu’on possède encore une once de souveraineté.
Joël BARCY