Publié le 31 mars 2015 à 23h56 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h47
«De mémoire, on n’a plus vu une telle unité syndicale depuis le Plan Juppé, en 1995», souligne René Sale, FO, à l’occasion d’une conférence de presse commune tenue au côté de la CGT, la FSU et Solidaires pour présenter la journée de grève interprofessionnelle du jeudi 9 avril dans les Bouches-du-Rhône. «Les impasses de la politique d’austérité et la surenchère du Medef ne peuvent rester sans réponse ni mobilisation nationale», est-il avancé. Des organisations qui, dans une déclaration commune, affirment que «les politiques d’austérité poursuivies par les différents gouvernements ont des conséquences désastreuses pour la Fonction publique, les agents et les usagers». «L’action du 9 avril, poursuit René Sale, est d’autant plus nécessaire que dimanche soir le Premier ministre a annoncé sa volonté d’accélérer la mise en œuvre de sa politique d’austérité».
Hélène Ohresser, Secrétaire départementale Solidaires 13, prévient : «Les organisations syndicales présentes vont prendre leur responsabilité, conscientes du fait que le mouvement syndical est la seule alternative pour rompre avec les politiques d’austérité». Alain Barlatier, secrétaire de la FSU 13, revient sur les élections départementales: «Les salariés ont besoin d’espoir, les organisations syndicales sont là pour cela, contrairement au FN dont les idées ne conduisent qu’à des repliements, des impasses. Les syndicats sont effectivement là pour montrer qu’il existe des alternatives. Ils sont là pour montrer à quel point les services public sont une chance pour la population. Alors qu’ils ont été décimées par le précédent gouvernement et que, même là où les suppressions d’emplois ont pris fin, les créations ne sont pas à la hauteur des besoins. C’est notamment vrai pour des services dits prioritaires tels l’Éducation nationale, la Justice ou encore la Police. Résultat le service rendu à la population ne s’améliore pas. Et je ne parle pas du gel du point d’indice qui fait qu’un enseignant de 2015 touche l’équivalent de 2 mois de salaire de moins qu’un enseignant de 2000».
«C’est la première fois que nous avons autant d’appels communs dans le département »
Olivier Mateu, secrétaire de l’UD CGT 13 juge pour sa part : «Nous sommes face à des plans de destruction massive de l’emploi. Or, tout le monde doit être conscients que nous avons des atouts dans ce département et que nous sommes farouchement décidés à les défendre. Il est hors de question que nous laissions les grands groupes décider de la vie et la mort de notre tissu industriel». Pour lui: « Les informations qui remontent du terrain montrent qu’il va se passer quelque chose le 9 avril». René Sale de confirmer : «C’est la première fois que nous avons autant d’appels communs dans le département ». Et de mettre en exergue: «La politique à l’œuvre actuellement conduit par exemple à la démission du directeur de l’AP-HM alors que 1 400 suppressions de postes sont voulus par le gouvernement. Un projet qui voit les médecins, le doyen de la faculté de médecine, le président de la CME exprimer leur refus d’un tel contrat avec l’ensemble des salariés».
Préfiguration de ce qui risque d’advenir ? Les organisations signataires, dans un communiqué national commun considèrent : «Au moment où se développe un train de réformes tous azimuts (réforme territoriale, réforme de l’État, réforme de la santé, revue des missions, etc.), réaffirment que les réorganisations en cours ou à venir de l’organisation territoriale de la République (métropole, développement des intercommunalités, maisons de l’État et maisons de services publics, fusions…) vont impacter la présence des services publics de proximité et induire des mobilités forcées, créant un climat anxiogène chez les agents publics confrontés à la diminution de l’emploi public».
Le jeudi 9 avril de nombreuses actions sont donc prévues et, à minima, une manifestation à Marseille.
Michel CAIRE