Publié le 29 août 2014 à 1h37 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h08
Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône est depuis peu le troisième de France, après les Landes et le Haut-Rhin à être équipé de drones, deux en l’espèce, produit l’un par la société Novadem, installée à Aix, l’autre par Infotron, basée à Toulon. Ils sont appelés à favoriser la protection des enjeux humains, environnementaux, matériels; l’optimisation du temps de réaction ; l’aide à la décision.
Gérard Patimo, directeur par intérim du SDIS explique, alors que des démonstrations sont réalisées : « Le Novadem ne pèse que deux kilos et peut ainsi être porté dans un sac et il peut être déployé en deux minutes. Son autonomie de vol est de 20 minutes, sachant que la batterie peut être changée en 1 minute. Il résiste à des vents de 30km/heure. Il dispose d’une caméra avec capture d’images».
Le deuxième drone, Infotron, pèse 4 kilos pour une autonomie de vol d’1h30 pour un temps de déploiement de quinze minutes. «Il résiste à des vents de 50km/h. Il est équipé de caméra infrarouge qui, en début de soirée et au petit matin (le vol de nuit est interdit) nous permettra de visualiser les points chauds en matière d’incendie ainsi que de personnes. La caméra de jour est, elle, équipée d’un zoom qui permet la vision de détails à plus de 100 mètres».
Les drones seront utiles pour les incendies. Mais leur intérêt va bien au-delà. En matière d’inondation, ils permettront une visualisation rapide du débordement des cours d’eau puis une connaissance des zones inondées en temps réel pour évacuer les personnes en difficulté. Lors de séisme ou de glissements de terrain, ils offriront une possibilité d’observation, sans risque, des zones dangereuses pour les intervenants et, là encore, une localisation rapide des personnes en danger. Ils sont également pertinents en matière de pollution maritime, de surveillance de l’évolution de la pollution pour déterminer les interventions prioritaires à réaliser sur la frange maritime et terrestre. Ils peuvent opérer aussi dans le cas de dispersion de gaz, qu’ils soient polluant, explosif ou radioactif, d’explosion ou de feu individuel.
Gérard Patimo reprend : «Cet équipement est complémentaire de l’avion et l’hélicoptère lorsqu’il ne remplace pas ce dernier. Mieux, comme nous ne sommes pas sûrs de pouvoir toujours en bénéficier, nous avons là un outil crédible pour le remplacer. Et il est infiniment plus économique puisque une heure d’hélico coûte 3 000 euros».
Les deux drones ont été financés par le Département pour un montant de 240 000 euros. Deux sapeurs-pompiers du SDIS ont été formés en tant que formateurs au télé-pilotage des appareils. Il faut une semaine de stage et un brevet de pilote ULM, pour pouvoir conduire un drone. «L’été ne nous a permis de former de nouveaux pilotes mais dès septembre nous allons reprendre avec trois pompiers supplémentaires qui sont déjà titulaires d’une licence de pilote d’avion, trois autres le seront en janvier après l’obtention du brevet théorique ULM ».
Michel CAIRE