Publié le 15 avril 2021 à 11h55 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h52
Bruno Benjamin, président du Crif Marseille-Provence dénonce le rejet du pourvoi en cassation formé par la famille de Sarah Halimi. Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Sarah Halimi, 65 ans, était rouée de coups à son domicile parisien puis défenestrée par Kobili Traoré, son voisin âgé de 27 ans, aux cris de «Allah akbar» et « j’ai tué le Sheitan».
La cour de cassation a rendu, ce mercredi 14 avril 2021, sa décision sur l’affaire Sarah Halimi. Pour la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire en France, « une personne qui a commis un acte sous l’emprise d’une bouffée délirante abolissant son discernement ne peut être jugée pénalement, même lors que son état a été causé par la consommation régulière de produits stupéfiants.» Elle a donc rejeté le pourvoi formé par la famille de Sarah Halimi contre la décision rendue en 2019 par la cour d’appel de Paris.
Bruno benjamin dénonce via un communiqué: «L’annonce de cette décision a fait l’objet d’une véritable bombe dans notre communauté. Ainsi donc, il n’y a toujours pas de justice pour une femme de 65 ans, agressée le 4 avril 2017 par son voisin, un certain Kobili Traoré, jeune musulman qui aux cris d’Allah Akbar, l’a rouée de coups avant de la jeter par-dessus le balcon de son appartement de Belleville, dans l’Est de Paris. Comme lors de notre manifestation à Marseille, le 5 janvier 2020, entre la Préfecture et le Palais de Justice, nous clamons aujourd’hui notre indignation. Car, au-delà de notre communauté, pour la plupart des braves gens qui croient en la Justice de leur pays, ce jugement est d’autant plus inique qu’il est incompréhensible. On comprend mieux le slogan « Décision de la honte » mille fois entendu dans nos cortèges, ponctué par un « Fume des joints, il t’arrivera rien ! ». On banaliserait un assassinat qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Tout de même ! Un automobiliste renversant un piéton est aussitôt arrêté, traduit en justice et puni, qu’il ait consommé ou non un produit stupéfiant. Et là, avec circonstance aggravante de l’antisémitisme, on disculperait l’agresseur !»
Deux poids, deux mesures ?
Le Crif Marseille Provence, déclare Bruno Benjamin ne se résout pas à cela. «Puisqu’une loi peut être modifiée, nous souhaitons que le Gouvernement en prenne l’initiative et qu’il le fasse sans tarder. Le trouble mental et l’irresponsabilité pénale ne doivent pas être un alibi, trop commode pour innocenter un agresseur potentiel et foncièrement raciste. La consommation abusive de produits stupéfiants est une faute et la Raison impose d’introduire une nouvelle juridiction pour abolir l’impunité.»
La rédaction